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Certains lecteurs seront peut-être surpris de lire que les chrétiens protestants et évangéliques ne devraient pas adhérer à un christianisme qui n’a que la Bible pour confession de foi.

Mais qu’est-ce que vous racontez là pasteur Denault ! Le cri de la Réforme n’était-il pas Sola Scriptura? Comment dites-vous que nous devrions avoir autre chose en plus de la Bible comme credo?

Sola Scriptura n’a jamais signifié qu’il était nécessaire de se débarrasser des confessions de foi et de la tradition de l’Église pour comprendre la vérité révélée par Dieu. Sola Scriptura signifie que seule l’Écriture est inspirée de Dieu et infaillible, mais les réformateurs et leurs successeurs considéraient que pour comprendre la Bible il était nécessaire de recevoir le témoignage historique de l’Église.

Ce témoignage n’est pas infaillible, il n’est pas canonique, mais il a été très souvent juste et doit être maintenu pour conserver la foi apostolique.

Donc, l’idée que les chrétiens ne devraient pas adhérer à d’autres credo que la Bible est une idée étrangère à la Réforme protestante. Sola Scriptura ne signifie pas qu’il faut rejeter les conciles, les pères de l’Église, les théologiens, les confessions de foi…au contraire! Il faut rejeter ce qui est étranger aux Écritures dans la tradition, mais conserver ce qui est biblique.

De plus, même lorsqu’on déclare que notre seule confession de foi est la Bible, cela n’est pas vrai puisqu’avec la Bible vient toujours une interprétation juste ou fausse. Il ne suffit donc pas de dire que nous croyons à la Bible; les catholiques aussi y croient et pourtant ils prient Marie; les témoins de Jéhovah aussi y croient et pourtant ils rejettent la divinité du Christ…

La question à laquelle il faut répondre est plutôt : Que croyez-vous que la Bible enseigne? Qu’enseigne-t-elle sur Dieu? Sur Christ? Sur le Péché? Sur le salut? etc. Seule la Bible doit répondre à ces questions, mais il n’est pas sage de se priver des siècles de réflexion pendant lesquels l’Esprit saint a éclairé et dirigé l’Église.

S’il est vrai que l’Église n’est pas infaillible, les croyants individuels ne le sont pas non plus. N’est-il pas plus prudent et sage de ne pas réfléchir seul et de ne pas s’isoler des autres époques en ne réinventant pas le christianisme, mais d’examiner les chemins et de demander “quels sont les anciens sentiers” (Jr 6.16)? Après tout, l’Église, malgré sa faillibilité, n’est-elle pas “la colonne et l’appui de la vérité” (2 Tm 3.15)?

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