La crainte du Seigneur est-elle une bonne ou une mauvaise chose ? En de nombreux passages, la Bible semble la recommander :
« Heureux est l’homme qui craint le SEIGNEUR continuellement, mais quiconque endurcit son cœur tombera dans la calamité. » (Proverbes 28.14)
Dans son commentaire sur l’Exode, Douglas Stuart nous dit d’une manière qui nous aide :
« La crainte du Seigneur est commandée tout au long de l’Écriture ; elle exige du peuple de Dieu qu’il se tienne toujours dans la crainte à son égard, qu’il apprécie sa suprématie et sa grandeur, qu’il craigne les conséquences de la désobéissance à sa volonté et qu’il ne traite à la légère aucun aspect de sa relation d’alliance avec lui, sous peine de conséquences graves, voire fatales. Les tentatives de certains, à l’époque moderne, de définir la crainte du Seigneur comme un simple respect pour lui, déforment l’évidence biblique. » [1]
Jésus semble ordonner la crainte du Seigneur en Matthieu 10.28 :
« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans l’enfer. » (Matthieu 10.28)
L’apôtre Paul disait qu’une juste crainte du Seigneur pousse à l’évangélisation :
« C’est pourquoi, connaissant la crainte du Seigneur, nous persuadons les autres. » (2 Corinthiens 5.11)
Pierre disait à son peuple de craindre le Seigneur :
« Honorez tout le monde. Aimez les frères. Craignez le Seigneur. Honorez l’empereur. » (1 Pierre 2.17)
Il se peut que la confusion provienne de quelque chose que l’apôtre Jean disait dans sa première épître :
« Il n’y a pas de crainte dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte. Car la crainte a une relation avec le châtiment et quiconque craint n’a pas été rendu parfait dans l’amour. » (1 Jean 4.18)
Jean contredit-il Jésus ? Et Paul ? Et Pierre ? Ou bien parle-t-il d’autre chose ?
La plupart des commentateurs ne voient aucune contradiction entre ce que Jean dit et le message constant de la Bible qui recommande la crainte du Seigneur. La clé se trouve dans la lecture de 1 Jean 4.18 dans son contexte. Le verset précédent dit :
« En ceci l’amour est parfait en nous, de sorte que nous puissions avoir confiance pour le jour du jugement, parce que tel il est tels nous sommes aussi dans ce monde. » (1 Jean 4.17)
Dans ce passage la « crainte » est présentée comme le contraire de la « confiance au jour du jugement ». Jean dit que si vous connaissez l’amour de Dieu par Christ alors vous pouvez avoir confiance au jour du jugement – vous n’avez pas besoin d’être terrifiés à la crainte d’être condamnés et envoyés en enfer. Colin Kruse comprend le passage de cette manière, voici ce qu’il dit :
« Le type d’amour que l’auteur a à l’esprit lorsqu’il dit ‘l’amour s’est accompli parmi nous’ (lit. ‘avec nous’, meth’ hēmōn) ici semblerait être l’amour de Dieu qui est avec nous, qui achève son œuvre de sorte que notre crainte face au jour du jugement soit supprimée. » [2]
Un chrétien assuré de l’amour de Dieu par Christ ne devrait pas être terrifié par le jour du jugement dernier, mais il doit avoir une crainte appropriée du Seigneur, car :
« Heureux est l’homme qui craint le SEIGNEUR continuellement, mais quiconque endurcit son cœur tombera dans la calamité. » (Proverbes 28.14)
Merci à notre Dieu !
[1] Douglas K. Stuart, Exodus in Volume of 2 of The New American Commentary, (Nashville: B&H Publishers, 2006), 240.
[2] Colin G. Kruse, The Letters of John, Pillar New Testament Commentary. Accordance electronic ed. (Grand Rapids: Eerdmans, 2000), 166.