Si vous deviez associer la fête des mères à une image, laquelle choisiriez-vous ? Une photo de famille, tout sourire, quelques versets de Proverbes 31, ou encore un dessin d’enfant ? La première page d’un des nombreux catalogues de supermarchés, venant au secours de tous ceux qui manquent d’inspiration pour un cadeau ? Ou une image de choses passées, regrettées, de larmes et de douleur ? Ces associations d’images seront bien différentes selon le vécu de chacune. Y a-t-il en fin de compte deux manières uniques de vivre cette journée, selon ce que le mot maternité provoque en nous ?
Nous soupirons, encore plus aujourd’hui
Ce dimanche n’est pas une fête pour tout le monde. Même en faisant des efforts pour ne pas lui accorder de l’importance, la journée de la fête des mères, qui se veut si spéciale, souligne ce qui a été et n’est plus, ou ce qui n’a jamais été, pour tant de femmes.
Il y a celles qui vont vivre leur première fête des mères depuis le décès de leur enfant. Celles qui n’ont plus leur propre maman depuis longtemps, ou celles qui prennent soin d’une maman qui ne les reconnaît plus, la maladie les dérobant de leur mémoire. Celles qui ont appris qu’elles ne pourraient pas avoir d’enfant. Celles qui ont eu des mères abusives. Celles dont l’enfant a coupé les ponts et dont elles n’ont plus de nouvelles. Celles qui sont de merveilleuses tantes, marraines, mais qui aimeraient tant chérir leurs propres enfants.
Selon nos circonstances, ou la saison de notre vie, ce qui pour l’une est source de joie, peut être pour l’autre cause de grande douleur. Pour toutes, il y a ce même constat : nous connaissons, à des degrés divers, la souffrance, la constatation que « nous soupirons, en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la libération de notre corps. » (Rom.8:23).
Jusqu’à la restauration de toutes choses, les conséquences de la chute sont bien réelles. Nous soupirons, et pour certaines d’entre nous, souffrons intensément, parfois dans le secret. Nous portons le deuil de tout ce qui est brisé et tout ce qui n’aura pas lieu dans nos vies, malgré nos désirs et attentes. J’ai connu l’extrême souffrance de la perte d’un enfant, et je pense tous les jours à notre fils qui n’était déjà plus avec nous le jour de la fête des mères qui a suivi sa naissance. Depuis ce jour la maternité signifie pour moi ce mélange de joie profonde et de peine profonde. Une manifestation de la réalité du monde déchu, et de l’espérance en Jésus.
Le moment est vraiment venu, dès aujourd’hui
Dans nos souffrances, portons notre regard vers la source de notre espérance : Christ, venu accomplir la volonté de son Père et faire de nous des enfants de Dieu. C’est ce que nous rappelle Paul dans ce verset : Mais lorsque le moment est vraiment venu, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi, pour racheter ceux qui étaient sous la loi afin que nous recevions le statut d’enfants adoptifs. (Galates 4.4-5)
Oui, ce moment est vraiment venu pour nous. Par la foi, nous sommes au bénéfice de cet héritage : plus jamais esclaves, plus jamais orphelins, plus jamais abandonnés, nous sommes filles et fils de Dieu par Christ. Nos liens familiaux sur terre peuvent être source de grandes souffrances autant que de grandes joies, mais nous vivons dès aujourd’hui le lien indestructible de notre alliance avec Dieu qui nous a adoptés pour toujours.
Cette identité d’enfant de Dieu vous a-t-elle déjà réconfortée dans le passé, lorsque vous souffriez d’une mauvaise relation avec votre mère ? Cette espérance en Christ vous a-t-elle déjà relevée, lorsque vous pleuriez cet enfant que vous n’avez jamais pu tenir dans vos bras ?
Aujourd’hui, comme tous les autres jours de l’année, est un très bon jour pour dire à Dieu notre souffrance, pour le remercier pour sa promesse accomplie pour nous, et pour le supplier de venir au secours de notre faiblesse.
Pour vous qui souffrez particulièrement aujourd’hui, je prie que le réconfort venant de votre Père céleste soit particulièrement présent. À vous qui vivez douloureusement le rappel de ce que vous n’avez pas, ou n’avez plus, que vous puissiez vivre la paix et la joie de vous savoir rachetées par Dieu. Et pour nous tous… puissions-nous être de ceux qui savent célébrer ce que Dieu a donné et pleurer avec celles qui traversent les épreuves si diverses et uniques à leur propre histoire.
Pour terminer, quelques idées de livres, à offrir en signe d’affection et pour encourager celles que nous connaissons et qui vivent une période particulière dans leur vie.
- Pour celles qui passent par une épreuve : Quand Dieu pleure. Pourquoi le Tout-Puissant compatit à nos souffrances, de Joni Eareckson Tada et Steven Estes (éditions Impact)
- Pour celles qui peuvent se sentir sous pression dans la vie familiale de tous les jours : À la recherche de la grâce de Gloria Furman (éditions Cruciforme)
- Pour celles qui sont mères, quel que soit l’âge de leur(s) enfant(s) : Maman à la hauteur, de Tony et Karalle Reinke (éditions Clé)
- Pour celles qui ont pu connaître une relation abusive : Les relations destructrices. Guérir des abus émotionnels et bâtir des relations saines, de Leslie Vernick (éditions Impact)