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Chez nous, le passage de la Bible qui semble être le plus répété est soit « Honore ton père et ta mère » (Ex. 20:12 ; Ép 6:2), soit « Obéissez à vos parents, selon le Seigneur » (Ép 6:1).

Et pourtant, personne ne me les dit en tant que père avec un père.

Le premier commandement auquel une promesse est attachée est très certainement adressé aux enfants. Lorsque l’enfant devient adulte, quelque chose semble changer. Le moment de ce changement et la manière dont il se traduit dépend de la culture dans laquelle on vit. Dans de nombreuses cultures orientales, il est inconcevable de ne pas honorer ses parents. En Occident en revanche, déshonorer sa famille est plus acceptable à cause de notre tendance à valoriser la culture des jeunes davantage que l’expérience et la sagesse. Avant de commencer à romancer l’honneur accordé aux parents dans les cultures orientales, sachez que cet honneur est souvent asservissant et qu’il peut vite conduire à la servitude.

Pourtant, le commandement d’honorer ses parents ne s’annule jamais, même lorsque l’enfant devient adulte. Quand les enfants passent à l’âge adulte, la tension se fait sentir à mesure qu’ils explorent leur indépendance. Les adolescents avec lesquels je travaillais à une époque de ma vie me demandaient souvent quelle était la volonté de Dieu pour eux. Je leur répondais toujours la même chose : honorez votre mère et votre père.

Or, l’application de ce passage devient confuse dès lors qu’un enfant quitte son foyer. Nous quittons l’ombre de l’autorité parentale pour nous tenir sous le soleil de notre propre autorité. Dans ce cas, comment les enfants adultes sont-ils censés honorer leurs parents ? Mes parents et ceux de ma femme ne partagent pas notre foi en l’Évangile. Dans de telles conditions, comment les honorer ? Que faire lorsque les parents manquent de sagesse ? Et si la relation est tendue ?

Honorer quelqu’un signifie généralement faire preuve d’estime ou de respect pour lui. Cela signifie également « peser » ou « alléger ». Dans le livre des Proverbes, l’honneur, parfois aussi appelé gloire, est lié à l’humilité (15:33, 18:12) et à la gentillesse (21:21). Les Écritures nous enseignent non seulement que nous devons honorer nos parents, mais aussi que nous devons honorer tous ceux qui sont détiennent l’autorité (Ro 13:1) et le reste des êtres humains (1 Pi 2:17). Un double honneur revient aux anciens d’une église locale (1 Ti 5:17). L’honneur est même relié à l’amour (Ro 12:10).

Honorer ses parents ne signifie pas ignorer la façon dont on a été traité par le passé, ou encore s’exposer au danger. Il y a toujours eu des parents qui maltraitent les enfants. Il suffit de lire l’Ancien Testament pour en trouver des exemples. En 1960, C.S. Lewis écrivait dans Les quatre amours qu’il était « beaucoup plus consterné par le comportement des parents envers leurs enfants que par celui des enfants envers leurs parents »[1]. Il n’ignorait pas que les parents font parfois leurs difficiles.

Les parents ont un rôle unique dans la vie d’un enfant. De manière générale, les honorer signifie que leur opinion compte davantage que celle d’un autre. Quand on cherche des conseils, ceux de nos parents doivent être traités avec respect. Cela signifie les rechercher activement, même si eux tentent de se soustraire à leurs responsabilités. J’ai réfléchi à des manières d’honorer mes parents tout en enseignant à mes enfants comment m’honorer, moi. Ce Noël, lorsque nous rendrons visite à nos parents, pensons aux quatre points suivants.

1) Essayons de comprendre qui ils sont

En transitionnant vers l’âge adulte, vient inévitablement un temps où l’on se demande pourquoi l’on est ce que l’on est. Il est vrai que nous faisons partie de la descendance pécheresse d’Adam, mais pour chacun d’entre nous certains de nos aspects nous ont été inculqués par nos parents, qu’ils soient bons, mauvais ou neutres. Ils peuvent concerner notre façon de communiquer, nos attentes par rapport à nos relations, nos standards de vie, notre générosité, nos règles de combat et bien plus encore. En réfléchissant sur soi-même, on voit comment nos parents nous ont affectés dans tous ces domaines. Mais réfléchissons-nous à la manière dont leurs propres parents les ont affectés ?

Saurait-on être plus patient envers eux et les écouterait-on mieux si l’on pouvait enfin comprendre comment nos grands-parents ont traité notre mère et notre père ? Leur avons-nous déjà posé des questions en détail et en profondeur sur leur éducation ? Je connais beaucoup de parents qui ont des relations brisées avec leurs enfants adultes et qui souhaitent que ces derniers les écoutent et leur montrent qu’ils se soucient d’eux. Même si nos parents ont du mal à parler, cherchons des moyens de savoir qui ils sont et d’où ils viennent.

2. Remercions-les

Pensez-vous que vos parents ont gâché votre enfance ? Ma femme et moi avons partagé nos témoignages lors de notre mariage et nos quatre parents nous ont entendus rejeter la manière dont nous avions été élevés. Avec le recul, je conclus que même si nos intentions étaient bonnes, il y avait une meilleure façon de transmettre ce message à nos parents, sans leur donner l’impression que nous les haïssions. Essayons de les remercier de vive voix. Regardons-les en face ce Noël et donnons-leur des raisons précises pour lesquelles nous les remercions. Un rapide survol de la Bible révélera qu’un manque de reconnaissance est lié à l’incrédulité.

3) Impliquons-les dans nos décisions

Je ne ressens aucune obligation de demander à mes parents quelles décisions je dois prendre au sujet de ma famille, mais ce serait insensé de ne pas leur demander conseil. Nous nous sentons tous honorés lorsque quelqu’un nous demande conseil. Pour honorer et même approfondir les relations que nous entretenons avec nos parents, envisageons de les intégrer dans les prises de décisions familiales (avec la permission du conjoint pour ceux qui sont mariés). Je ne dis pas qu’il est nécessaire de faire cela pour chaque décision, mais cela l’est assurément pour les décisions les plus importantes.

4) Passons du temps avec eux

Tout le monde est occupé à Noël, mais songeons à passer du temps seul avec nos parents. Pour ceux qui ont des enfants, faites-les garder par quelqu’un. Parlons à nos parents seul à seul. Invitons-les à dîner dans un restaurant. Nos parents aimeront certainement le cadeau de notre temps passé avec eux. Si cela fait un bon bout de temps que nous n’avons pas discuté de quelque chose d’important avec eux, choisissons un sujet particulier à aborder.

En réalité, tellement de choses peuvent se produire ! Il est impossible de toutes les couvrir avec ces quatre règles. Certaines familles manifestent merveilleusement bien la paix et l’amour envers tous leurs membres. D’autres sont en guerre ouverte sans espoir de réconciliation. Mais quel que soit le côté du spectre où l’on se trouve, le commandement d’honorer ses parents n’est pas annulé, pas même si les parents ont renoncé à leur rôle. Puisse le respect de ce commandement être une façon de considérer les autres avant soi-même, comme le faisait le Christ. Car il s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes (Ph 2:7).

[1]Traduction libre d’un extrait de C.S. Lewis, Les quatre amours (Raphaël, 2009)Titre original : The Four Loves (Harvest Books, 1971)

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