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Note de l'éditeur : 

Cet article est tiré du livre God’s Word, Our Story de Don Carson et Kathleen Nielson. Kathleen sera l’oratrice aux séminaires de Genève et Toulouse qui débuterons d’ici quinze jours. Nous vous encourageons à lire cet article afin d’avoir un avant-goût de ce qui vous attend et à vous inscrire ici. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’à demain soir.

Cette article à initialement été publié le 23 octobre 2017.

Le récit narratif raconte une histoire, cela paraît évident et basique ; mais nous devrions le remarquer et l’apprécier. Les récits bibliques ne servent pas d’écrin aux vérités théologiques. Ils sont en effet la révélation de Dieu pour nous, dans tous les détails qui font d’eux des histoires. Les récits de l’Ancien Testament sont des histoires vraies, c’est certain ; ils nous donnent l’historique vécu de notre foi, et nous racontent ce qui s’est réellement passé, génération après génération. Mais ces histoires sont modelées, sélectives, et pleines de talent artistique – des dons merveilleux de la part d’un Dieu Créateur.

Les histoires sont universelles

Les histoires sont universelles. Les êtres humains au fil du temps et des diverses cultures du monde racontent tous des histoires d’une manière ou d’une autre. En réalité, une façon efficace d’étudier l’Histoire d’une civilisation est d’étudier les histoires qu’elle transmet. L’envie de créer et d’apprécier les histoires transcendent les cultures : c’est en partie pourquoi Dieu a rempli de récits narratifs cette Parole qu’il destinait à toutes les nations. Lorsque nous considérons ce genre littéraire de la narration, rappelons-nous que ses beautés (ainsi que toutes les beautés littéraires de la Bible) sont des moyens que Dieu a choisis dans sa grâce, non seulement pour aider les croyants à se nourrir et à grandir, mais également pour attirer les non-croyants à lui. J’ai vu plus d’une femme venir à l’étude biblique et être attirée par les détails et la puissance d’un récit qu’elle ne comprend pas encore complètement, mais qui la touche et auquel elle se sent liée.

Les histoires attirent toutes sortes de personnes. Vous qui lisez ces lignes, il vous est certainement arrivé qu’un enfant vous demande : « Raconte-moi une histoire ». Pourquoi aime t-on donc tant les histoires ? Peut-être parce que Dieu nous a créés êtres humains pour vivre en chair et en os dans un lieu et un temps particuliers – là où se passent les histoires. Nous vivons tous des histoires… nous les regardons se dérouler… nous en attendons la fin ! Nous reconnaissons et comprenons les thèmes universels contenus dans les histoires : le début et la fin, la naissance et la mort, la famille, l’espoir, la douleur, l’amour, la perte, le bien et le mal, les saisons et la moisson, le désir de rentrer chez soi, etc (voir « Words of Delight » de Leland Ryken)

Je trouve fascinant que ma petite fille en bas âge me réclame régulièrement une histoire, dans laquelle un narrateur omniscient (moi) raconte à la troisième personne tel ou tel événement dont elle est l’héroïne. « Raconte-le moi avec une histoire », dit Adelyn. Et ainsi, je commence : « Tard dans l’après-midi, Adelyn entra dans la cuisine, sentit et vit les cookies appétissants sur le plan de travail, et regarda autour d’elle pour s’assurer que personne ne la voyait… » Elle sait pourtant ce qui va se passer ! Mais elle est captivée par son histoire. Je crois que nous tous, êtres humains, sommes captivés pas nos histoires.

Les histoires sont concrètes

Les histoires sont concrètes. L’une des caractéristiques de la narration est qu’elle nous invite à partager une expérience concrète, pas simplement une idée abstraite. Souvent, nous pensons que les écrits théologiques de l’apôtre Paul sont des parties solides et concrètes de la Bible, alors que la poésie et les récits narratifs sont des légèretés immatérielles. En réalité, les propositions théologiques, bien que cruciales, peuvent parfois être abstraites et faire tourner la tête – alors que les histoires parlent de festins avec nourriture et boisson en abondance, de murs qui s’effondrent, de femmes qui tombent enceintes, de batailles et de sang, de moutons, de pain, et de toute la réalité physique dans laquelle nous vivons et où Dieu œuvre à chaque instant.

Nous sommes nombreux à avoir observé (ou à avoir été) de jeunes lecteurs amusés face à des passages de la Bible particulièrement crus qu’on a plaisir à lire et relire. Par exemple cette histoire de Juges 3, dans laquelle Ehud enfonce son épée dans le ventre gros et gras du roi Eglon  Avec des détails frappants, le texte décrit la poignée qui entre après la lame, et la graisse qui se referme autour de la lame… et ce n’est pas tout dans cette histoire! Les récits bibliques sont remarquablement concrets, c’est la nature même du récit narratif : nous donner une véritable expérience dans un lieu et un moment concrets.

La scène de Néhémie 2, avec le triste Néhémie qui sert du vin au roi perse Artaxerxes (et la reine assise à ses cotés, est-il précisé), nous transporte au centre de la tension de ce moment particulier, en présence du roi – un contraste frappant avec la scène de ce même chapitre où Néhémie, arrivé sain et sauf à Jérusalem, sort à cheval de nuit vers « la source du dragon et vers la porte du fumier » pour inspecter les murailles en ruines de Jérusalem et ses portes brûlées par le feu (v13). Nous ne savons peut-être pas où se situent chaque porte, chaque source et chaque étang nommés, mais alors que Néhémie avance, nous sommes transportés avec lui dans cette inspection de nuit mémorable, et passons avec lui porte brûlée après porte brûlée, le long de la muraille de Jérusalem en ruines. La scène semble à la fois surréaliste et désespérément réelle.

Dieu se révèle par les histoires

Ces récits concrets remplissent les Écritures. Il s’agit de notre histoire (historique), celle du peuple de Dieu, qui, dans sa grâce, « nous raconte une histoire ». Plus d’un tiers de l’Ancien Testament nous est donné sous forme de récit narratif, et nous raconte l’histoire du salut dans des récits vécus par de vraies personnes. Dieu souhaite clairement que nous prêtions attention aux détails de ces histoires ; elles ne sont certainement pas réservées aux enfants !

Steven Mathewson fait remarquer que « de nombreuses églises enseignent les histoires de la Bible aux enfants à l’école du dimanche pendant que les adultes étudient les épîtres de Paul dans la salle de culte. »1(dans The Art of Preaching Old Testament Narrative). Non, nous avons tous besoin d’entendre ces histoires dont les Écritures sont remplies, et nous avons besoin qu’elles soient enseignées. Au moment où nous recevons et apprécions leur forme narrative inspirée par Dieu, souvenons-nous qu’elles sont vraies, et que leur vérité nous instruit. Comme John Piper nous le rappelle au cinquième chapitre de God’s Word, Our Story (La Parole de Dieu, Notre Histoire2) :

Le récit narratif a un objectif – et cet objectif est une personne… Les histoires bibliques ne sont pas le but en elles-mêmes, tout comme l’Histoire n’est pas le but en soi, ni l’univers le but ultime. L’univers raconte la gloire de Dieu (Ps10.1). L’Histoire du monde sert à montrer que Dieu est qui il est. Dieu écrit le récit de l’Histoire afin de se révéler – à quoi il ressemble, son caractère, son nom.3


1NDT traduction libre de la citation

2NDT traduction libre du titre

3NDT traduction libre de la citation

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