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Le livre des Proverbes revêt une apparence surprenante. Souvent, nous sautons d’une brève parole de sagesse à une autre, tout aussi concise, sans prendre en considération le contexte du livre. Dans les neuf premiers chapitres, de nombreuses formules nous appellent à la sagesse, et cette sagesse commence par la crainte du Seigneur. Cette sagesse s’oppose à la folie, qui elle, découle du rejet de la crainte du Seigneur (Proverbes 1:7).

Nous ne pourrons pas comprendre la signification des Proverbes rassemblés à partir du chapitre 10, si nous n’avons pas en premier lieu, entendu et écouté attentivement l’appel prononcé au long des chapitres 1 à 9 : un appel à vivre une relation avec le Seigneur que nous craignons, un appel à le révérer pour qui il est, conformément à sa Parole. C’est pour cette raison que l’on peut lire : « Aussi faible que les jambes d’un boiteux, voilà ce qu’est un proverbe dans la bouche d’hommes stupides. » (Proverbes 26:7)

Les thèmes « tourbillonnants » du livre des Proverbes.

Maintenant que nous avons entendu l’appel de la sagesse, comment devons-nous agir ?

Au chapitre 10, débute le plus grand spicilège de « Proverbes au sens propre » : les Proverbes de Salomon (Proverbes 10:1–22:16). Dans cette section, nous sommes plongés au milieu de divers thèmes qui semblent tourbillonner tout autour de nous. Une répétition cyclique similaire caractérise les neuf premiers chapitres, même si les thèmes abordés sont comme canalisés au travers de sections distinctes d’instruction et de sagesse. Nous avons parfois l’impression de nager dans une baie maritime où les courants sont nombreux et forts. Dans le chapitre 10, nous avons la sensation d’être jetés en pleine mer, ballotés par toutes les vagues, à savoir tous les thèmes.

La manière dont les Proverbes semblent résister à l’ordre, montre que les qualités de la sagesse sont multiples, kaléidoscopiques pourrions-nous dire. Dans les chapitres précédents, la personnification de la Sagesse qui s’adresse à tous en criant dans les rues, montre d’une façon spectaculaire comment la sagesse envahit chaque domaine de la vie. Voici peut-être la réponse la plus profonde face à ce tourbillon : la sagesse des Proverbes transforme chaque recoin de notre existence. Quand nous lisons ce livre, nous nous trouvons de l’autre côté de la Croix et nous pouvons comprendre la portée fondamentale des Proverbes : en Christ sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance (Col. 2:3) – ainsi, lorsque nous vivons une relation avec Dieu, grâce à Jésus-Christ, nous pouvons vivre en sa présence, instant après instant, jusqu’à la fin et pour l’éternité.

Et ces instants ne sont pas organisés par thèmes. En tant qu’êtres humains, nous ne nous réveillons pas le matin et ne faisons pas face à des problèmes qui se présentent de manière ordonnée. En réalité, dès l’instant où nous nous réveillons, la vie se présente à nous de la même manière que le livre des Proverbes nous la présente : un chaos fluide, car il enseigne que la sagesse est d’appliquer la vérité de Dieu dans tous les aspects de notre vie. Cela nous rappelle Jésus, qui est venu dans le désordre de la vie humaine afin de la racheter.

Un tourbillon auquel il faut s’accoutumer.

Au milieu du tourbillon, des modèles répétitifs et des groupements de thèmes émergent, interagissent. En abordant le premier verset du chapitre 10 des Proverbes, nous allons simplement apercevoir le début de ce processus. Ce chapitre nous guide dans le recueil des Proverbes en mettant en lumière le contraste thématique de base du livre : le contraste entre la sagesse et la folie, qui apparaît dans les chapitres 1 à 9. Le parallélisme antithétique (les unités de sens soulignent une sorte de contraste due à la structure parallèle) domine cette section. C’est merveilleux de voir comment la forme poétique communique le contenu : ce que l’on voit ressemble à deux « lignes » dont le contraste illumine deux chemins différents.

Après les neuf premiers chapitres dans lesquels un père réitère incessamment ses appels à « mon fils », Proverbes 10.1 apparaît comme une transition exquise et satisfaisante, en particulier grâce au début de la formulation : « Un fils sage… » Mais il nous faut lire l’ensemble du couplet, qui illustre immédiatement comment fonctionne le contraste :

Un fils sage fait la joie d’un père,
et un fils stupide le chagrin de sa mère.

Proverbes 10:1 marque le début d’une compilation de versets mentionnant la sagesse quant à ces deux chemins. Les lecteurs sont les « fils » qui ont, ou n’ont pas, entendu l’appel à être sage. Ce contraste se développe invariablement en termes de « justice » et de « méchanceté ». Les « justes » sont ceux qui marchent sur le chemin de la sagesse et qui vivent en relation avec le Seigneur qu’ils craignent. Ça ne signifie pas qu’ils sont parfaits. Le fait est que bien souvent, ils écoutent pour faire des reproches, puis ils se repentent et finissent par changer. Les « méchants », en revanche, marchent sur le chemin de la folie : ils n’écoutent pas et se dirigent vers la mort plutôt que vers la vie.

Nous savons, cependant, que depuis toujours, un seul homme a vécu une vie entièrement juste : Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Il a reçu de Dieu la totalité des récompenses promises, et en lui, les croyants reçoivent aussi ces récompenses. Au temps de l’Ancien Testament, les « justes » regardaient vers l’avenir, avec foi, ils languissaient après ce juste qui viendrait les sauver, s’offrant en sacrifice parfait pour les péchés de tous ceux qui croient et rendant possible cette relation avec le Seigneur que nous craignons (Rom 3.21-22, 4.3). Les cérémonies des sacrifices ne faisaient que pointer vers ce sacrifice final. Mais parce qu’ils mettaient en pratique la Parole de Dieu, les croyants de l’Ancien Testament ont mis leur foi en Dieu afin qu’Il solutionne le problème du péché. Nous qui bénéficions de la pleine lumière de l’Évangile, faisons de même. Ce n’est pas le cas des « méchants », ils n’ont pas écouté la parole de Dieu, ils empruntent leur propre chemin.

Suivre Jésus-Christ, voilà le chemin de la droiture que le livre des Proverbes nous encourage à emprunter.

Un tourbillon auquel il faut prendre plaisir.

Lorsque nous lisons, nous cherchons à comprendre la sagesse et à chaque tour et détour de notre progression, nous nous efforçons de la garder précieusement. Chaque proverbe interagit avec un autre et ensemble, ils prennent forme. Quand on y réfléchit, c’est exactement comme les moments d’une journée, d’une année ou d’une vie. Comme une corde solide qui maintient l’unité de tous les moments, sur laquelle le Seigneur a stratégiquement placé des repères qui nous rappellent ce que cela signifie de le craindre … ou de ne pas le craindre.

Plus nous avançons dans le livre des Proverbes, plus nous apprenons à apprécier chaque instant, comme la finesse d’un propos, le bonheur d’une relation, la satisfaction d’un travail, auquel se joignent des instants plus sombres. Ensemble, ces instants forment un modèle à travers lequel nous voyons la main du Seigneur à l’œuvre, souveraine sur sa création du début à la fin. Nous prenons un grand plaisir à lire les mots qui expriment la vérité de ce que nous vivons, d’une telle manière que nos âmes deviennent conscientes de la gloire de notre Dieu qui a tout créé par sa Parole.

Le livre des Proverbes contient des paroles « dites à propos », inspirées de Dieu qui nous les transmet de cette manière et sous cette forme. Notre plus grand besoin n’est pas de faire un tri parmi ces trésors d’or et d’argent. Le plus souvent, nous avons besoin d’écouter. « Des pommes en or décorées d’argent, voilà ce que sont des paroles dites à propos. » (Proverbes 25:11).

Note de l'éditeur : 

Cet article est un extrait du livre « Proverbs for You » (publié chez The Good Book Company en 2020) et est adapté pour une publication en ligne.

Titre original : Proverbs in Their Place

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