Dans le journal de la pandémie que j’ai tenu, il est facile de suivre les vagues par lesquelles je suis passée : des vagues d’optimisme et de solitude, des vagues de résolution et de résignation. L’incertitude est universelle, surtout lorsque les étudiants se tournent vers la nouvelle rentrée scolaire.
Les familles sont confrontées à des sujets d’anxiété, particulièrement dans le cas des parents qui travaillent et qui pourraient devoir à nouveau gérer l’éducation de leurs enfants depuis leur domicile. À la merci du virus et des responsables de l’académie scolaire, nous nous rappelons à quel point nous avons peu de contrôle. Mais en tant que chrétiens, nous avons aussi une réelle espérance : même dans l’épreuve, Dieu prépare toujours quelque chose de bon.
Voici quatre encouragements dont les familles peuvent se saisir dans ce temps d’incertitude.
1. Saisissez la valeur de l’attente.
Si, cette année, l’incertitude a été notre expérience commune, la patience a été notre vertu la plus nécessaire. Il n’y a toujours pas de date d’expiration de la perturbation. C’est certainement une invitation à nous rappeler que la foi peut être semée quand les plans sont en attente.
La foi peut être semée quand les plans sont en attente.
L’histoire d’Abraham est peut-être l’illustration la plus vivante du fait de s’attendre à Dieu. Étant donné que peu d’entre nous sont capables d’attendre patiemment 25 minutes dans une file d’attente à l’épicerie, il est bon de réfléchir à la véritable difficulté d’attendre 25 ans que Dieu tienne sa parole. L’apôtre Paul décrit la foi d’Abraham comme l’acte de croire à des impossibilités, voire de croire que Dieu « appelle à l’existence des choses qui ne sont pas » (Rom. 4:17). Le fait d’attendre révèle où nous plaçons notre espérance — en l’action immédiate de Dieu ou dans ses promesses inviolables, qu’il ne manquera jamais de tenir (2 Pi. 3:9).
La vie en cas de pandémie est le reflet de la foi : elle exige d’attendre dans un lieu intermédiaire. Elle nous rappelle que la déception et le chagrin font partie de l’expérience humaine. Nous pouvons saisir cette occasion pour le rappeler à nos enfants (et à nous-mêmes) : « Même quand la vie n’est pas bonne, Dieu l’est toujours. »
2. Saisissez le programme de la vie ordinaire.
Lorsque les écoles et les entreprises ont fermé au printemps, mon mari a commencé à travailler à la maison, notre fille aînée est revenue de l’université et nos plus jeunes enfants ont commencé à suivre des cours à distance. Nous avons renégocié les choses les plus simples, y compris les espaces privés de tranquillité. Il y a eu des pertes, mais aussi des gains. Nos enfants ont commencé un nouveau type de programme d’études, rendu possible grâce à notre retour collectif vers la maison. Un programme qui consiste à aimer notre voisin le plus proche.
Nous pouvons saisir cette occasion, uniquement fournie par la pandémie, pour rappeler à nos enfants (et à nous-mêmes) cette vérité : « Même quand la vie n’est pas bonne, Dieu l’est toujours. »
Nous avons aussi, soudain, eu plus de temps pour faire face aux responsabilités liées à notre place dans la famille. Tout le monde a enfin appris à nettoyer correctement une salle de bains. Mon mari et moi avons géré les tâches avec plus de diligence que jamais auparavant ; passer l’aspirateur, enlever la poussière, vider le lave-vaisselle et nettoyer après les repas. Sans la précipitation des activités du soir et du week-end, nous pouvions exercer nos responsabilités domestiques avec plus de soin.
Ce programme de la vie quotidienne permettait également de donner à nos enfants, de façon plus orientée, une formation de disciples – le genre de conversations spirituelles organiques censées se produire dans le bourdonnement et le mouvement de la vie quotidienne : « Assieds-toi dans ta maison… et marche sur le chemin… et couche-toi… et lève-toi » (Deut. 6:7). Les repas en famille – où nous étions tous présents – ont été une caractéristique bienvenue de la vie durant la pandémie et, surtout dans les premiers mois, nous nous sommes efforcés de lire les Écritures ensemble à table. (Comme d’autres, nous devons renouveler notre détermination !)
Être ensemble chez soi est un défi, mais la proximité offre de nouvelles possibilités d’enseignement – si nous exerçons la foi pour les imaginer.
3. Saisissez le fait que vous appartenez à la famille de Dieu.
Quand l’Organisation Mondiale de la Santé a déclaré, le 11 mars, l’état de pandémie mondiale, nous étions en vacances hors du pays. À notre retour, le Canada a exigé que nous sept restions en quarantaine chez nous, nous rendant dépendants de la plus grande famille de Dieu pour déposer nos courses et autres choses dont nous avions besoin devant notre porte d’entrée.
Dieu a toujours envisagé une bien plus grande famille que Maman, Papa et 2,1 enfants. Il intègre les célibataires et ceux qui sont sans enfants dans sa maisonnée, appelée la famille de Dieu (1 Tim. 3:15). Comme la pandémie contraint les parents à découvrir les limites de leur capacité, nous devons admettre notre besoin des autres.
Être ensemble chez soi est un défi, mais la proximité offre de nouvelles possibilités d’enseignement – si nous exerçons la foi pour les imaginer.
Cette année académique, les chrétiens et les églises sont invités à assumer de manière créative (et en toute sécurité) nos fardeaux collectifs et à découvrir une famille plus grande que notre famille nucléaire. Comme Paul l’a rappelé aux Corinthiens, il n’y a pas de souffrance (ou de célébration) isolée dans la famille de Dieu.
4. Saisissez le ministère du voisinage.
L’expérience de la pandémie a, en bien des sens, été intensément locale : ville par ville, comté par comté, état par état. Bien que je sois depuis longtemps une rôdeuse de mon quartier, marchant régulièrement dans ses rues avec mon mari et notre chien, j’ai remarqué que de plus en plus de gens sortent aussi de leur maison. Avec cette pandémie, nous sommes invités à prêter davantage attention à nos voisins d’à côté et à nos voisins d’en face. C’est peut-être la première fois que nous apprenons leurs noms.
J’aimerais penser que cette pandémie pourrait donner naissance à un nouveau verbe à mesure que nous découvrons ce que signifie « voisiner ». L’acte de voisinage n’est pas quelque chose que l’on peut faire de façon satisfaisante sur les médias sociaux. C’est, par contre, ce qui se passe lorsque vous roulez vos poubelles sur le trottoir et que, voyant votre voisine dans ses pantoufles de l’autre côté de la rue, vous prenez le temps de traverser et de converser.
Avec cette pandémie, nous sommes invités à prêter davantage attention à nos voisins d’à côté et à nos voisins d’en face.
Tout comme Jésus s’est fait chair pour « voisiner » avec nous, nous pouvons être présents dans nos quartiers pour le bien de nos villes et pour la gloire de Dieu.
Alors que nous nous approchons de l’automne, nos routines et nos responsabilités ont été perturbées. L’incertitude embrouille notre avenir et l’anxiété pèse sur nos projets. Mais là aussi, c’est une invitation du Dieu qui chuchotait à Élie : tenez-vous tranquilles et sachez que je suis Dieu.