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Pourquoi l’enfant Jésus ne pouvait pas mourir pour nos péchés

« Gardez le Christ à Noël ! »

J’ai mémorisé ce précepte lorsque j’étais enfant. Et avant que je ne commence à apprendre le grec à l’université, je pensais que « X-mas » était anti-chrétien parce qu’il enlevait le Christ à Noël. Je n’entends plus beaucoup cet argument. Heureusement, il semble avoir disparu.

Lors de chaque Avent, j’enseigne un autre précepte : « Noël c’est plus que l’enfant Jésus. » Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai tenu à rappeler aux membre de l’Église que nous devons nous souvenir de la croix pendant l’Avent – non seulement que le Christ est venu, mais aussi ce qu’il est venu faire. Quel beau motif de célébration en cette saison !

Et pourtant, l’Évangile de Luc indique que c’est encore une description trop étroite de l’Avent.

Toute une vie d’obéissance

Le récit de Luc indique que notre perception de l’œuvre salvatrice de Jésus ne peut être centrée sur l’obéissance passive de Christ (porter la colère du Père sur la croix) au détriment de son obéissance active (obéir parfaitement à la loi de Dieu en tant qu’homme). Demandez à n’importe quel groupe de chrétiens ce que Christ est venu faire, et une majorité répondra probablement avec quelque chose comme, « Mourir pour mes péchés« . Cette réponse est certes correcte, voire glorieuse, mais aussi incomplète.

Le Christ est entré dans l’histoire humaine pour mourir pour les péchés de son peuple – mais ne négligez pas certains détails du récit de la naissance de Luc :

Huit jours plus tard, ce fut le moment de circoncire l’enfant; on lui donna le nom de Jésus, nom que l’ange avait indiqué avant sa conception. Quand la période de leur purification prit fin, conformément à la loi de Moïse, Joseph et Marie l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur – suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur: Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur – et pour offrir en sacrifice un couple de tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme cela est prescrit dans la loi du Seigneur.. (Luc 2:21-24)

Pourquoi avons-nous besoin de savoir que Jésus a été circoncis le huitième jour, que Marie a offert des sacrifices pour la purification après l’accouchement, et que Jésus a été présenté à Jérusalem ? Les questions ont toutes la même réponse : La loi de Dieu a ordonné ces choses.

L’insistance de Luc sur la loi est claire. Il utilise le mot « loi » trois fois dans ces trois versets, et encore quelques versets plus tard. Pourquoi ? il veut que nous reconnaissions que, dès le début de la vie de Jésus, l’obéissance à la loi de Dieu était centrale. Luc met en place le reste du récit de Jésus – une vie d’obéissance indéfectible aux commandements du Père. Même si Jésus était tenté en tout point comme nous le sommes, il ne succomberait pas une seule fois au péché (Héb. 4.15).

Ses mérites sont nos mérites

Si nous sprintons de la crèche à la croix, nous contournons sa justice active. C’est pourquoi  » il est venu mourir pour mes péchés  » est vrai mais incomplet – il se concentre seulement sur son obéissance passive au Calvaire.

Et si sa mort est tout ce que nous avons, nous avons seulement été ramenés à l’Éden – ayant nos péchés pardonnés, mais ne possédant aucune justice. Pourquoi ? Parce que les 30 ans et plus qui ont précédé ce premier Vendredi Saint nous ont rendus justes. Paul le dit de cette façon : « Car, de même que par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l’obéissance d’un seul homme beaucoup seront rendus justes » (Rom. 5:19).

Il n’y a que deux façons d’accomplir la loi : l’obéissance ou le paiement. Lorsque nous passons devant un policier équipé d’un radar, nous nous acquitterons de la loi. Soit en respectant la limite de vitesse et par conséquent nous accomplirons la loi, soit nous désobéirons, recevrons une contravention et paierons la pénalité – tout en respectant les exigences de la loi.

Jésus a accompli la loi deux fois

Quand nous obéissons, nous ne sommes pas punis ; et quand nous sommes punis, c’est parce que nous avons désobéi. Ce n’est pas le cas avec le Christ. Il a accompli la loi de Dieu deux fois. Il a parfaitement obéi et a payé la pénalité comme s’il ne l’avait pas fait. Ce double travail du Christ – son obéissance passive et active – est le seul moyen de nous réconcilier avec un Dieu saint.

C’est pourquoi le Père peut nous regarder et voir la justice de son Fils au lieu de notre péché. C’est pourquoi le puritain John Owen peut dire que Dieu en Christ nous aime, se réjouit en nous, est bien content de nous et n’a que des pensées de bonté envers nous.

Remarquez que le Père n’a pas envoyé le Christ à la croix comme un enfant, ni ne l’a envoyé sur terre comme un adulte pleinement formé le matin du Vendredi Saint. Il a envoyé le Christ dans l’histoire humaine comme un enfant, pour ne pas mourir pendant des décennies, afin qu’il puisse à la fois vivre pour notre justice et aussi mourir pour notre péché.

Dans son hymne de l’Avent de 1744 « Come, Thou Long Expected Jesus » (Viens, Jésus toi qui est tant attendu), Charles Wesley avait à l’esprit l’obéissance active du Christ : « Par ton mérite tout à fait suffisant, élève-nous sur ton glorieux trône. » Sa mort expie notre péché, et son mérite est maintenant notre mérite.

L’évangile de Luc nous invite à garder en vue l’obéissance active de notre Sauveur lorsque nous réfléchissons à sa première venue. Oui, nous devons garder Christ à Noël. Oui, nous ne devons pas laisser Jésus dans la crèche, mais réfléchir à ce qu’il est venu faire. Mais il est venu pour faire plus que mourir. Il est venu aussi pour vivre – pour notre justice. Un rappel béni de l’Avent en effet !

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