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Note de l'éditeur : 

De temps en temps, Kevin DeYoung essaie de publier des articles courts comme celui-ci, qui constituent une brève introduction à un sujet de théologie systématique. L’objectif est la clarté. L’approche est la concision. L’idée qui la conduit est de présenter de grands concepts théologiques dans un format d’environ 500 mots (parfois 1000).

En termes simples, l’alliance de rédemption — ou en Latin, le pactum salutis — désigne l’accord éternel passé entre le Père et le Fils pour sauver un peuple élu en Christ avant le commencement. Louis Berkhof décrit l’alliance de la rédemption de façon plus détaillée en la désignant comme “l’accord entre le Père qui donne le Fils comme Chef et Rédempteur des élus, et le Fils qui prend volontairement la place de ceux que le Père lui a donnés” (Théologie Systématique, 271).

Dans la théologie Réformée traditionnelle, le pactum a été une doctrine importante et essentielle, qui a contribué à donner un sens à l’élection en Christ (et à la maintenir), à l’action de Dieu dans l’histoire, et à l’amour intra-trinitaire de Dieu. Il a également été une doctrine pastorale censée apporter au croyant l’assurance que parce que notre relation d’alliance avec Dieu prend sa source dans la relation d’alliance existant depuis toujours entre le Père et le Fils, nous n’avons pas à gagner notre salut, mais nous pouvons nous reposer en toute sécurité sur Christ notre Garant.

En dépit de sa place centrale dans nombre des meilleurs dogmes de la théologie Réformée, le pactum a souvent été critiqué — à la fois de l’extérieur et de l’intérieur de la tradition Réformée. Voici les trois critiques les plus courantes.

Premièrement, on prétend que le pactum est sous-trinitaire en raison du fait qu’aucun rôle n’est attribué au Saint-Esprit dans l’alliance de la rédemption. Alors qu’il est vrai que le pactum a généralement été interprété comme un accord entre le Père et le Fils, cela ne doit pas porter davantage atteinte à la Trinité que ne le fait Jésus quand il met l’accent sur la relation entre le Père et le Fils dans la prière sacerdotale. J. V. Fesko, dans son excellent livre sur The Trinity and the Covenant of Redemption, a défendu à juste titre la doctrine dans des termes trinitaires plus explicites, mais même des théologiens plus anciens tels que Wilhemus à Brakel ont enseigné que “la manifestation de chaque grâce et de chaque influence du Saint-Esprit est le produit de cette alliance [de rédemption]” (The Christian’s Reasonable Service, 1:262).

Deuxièmement, d’autres objectent que le pactum implique une théologie hétérodoxe dans le sens où il affaiblit la singularité de la volonté de Dieu. Si le Père conclut véritablement un accord avec le Fils, comme on le dit, alors le Père doit avoir une volonté et le Fils une autre. Les théologiens réformés, en anticipant cette objection, ont soutenu que cette volonté divine peut être examinée sous une double perspective. Le Père et le Fils ont le même but et le même objectif, mais alors que les désirs du Père sont d’effectuer une œuvre de rachat en se servant du Fils comme d’un Garant, les désirs du Fils sont d’effectuer une œuvre de rachat au moyen de son propre rôle de Garant (cf. 1:252).

Troisièmement, et c’est le plus important, le pactum a été considéré comme une spéculation métaphysique. Barth, comme d’aucuns le savent, a rejeté l’alliance de la rédemption en la qualifiant de “mythologie,” alors que plus récemment, un article dans le Tyndale Bulletin a prétendu que le pactum “manquait de support biblique clair” et qu’il n’était rien de plus qu’un “bricolage scolaire” (69.2 [2018] p.281).

En y regardant de plus près, cependant, de sérieuses preuves existent dans l’Écriture quant à un pacte de salut conclu entre le Père et le Fils. Nous savons que les élus ont été choisis, qu’ils ne sont pas sortis de nulle part, mais qu’ils ont été élus en Christ dès avant la fondation du monde. Nous savons que le Père a promis à Christ de lui donner un peuple (Jean 6:38-40 ; cf. 5:30, 43; 17:4-12). Nous savons que Christ, en tant que second Adam, est le chef de l’alliance de son peuple (Rom. 5:12-21 ; 1 Cor. 15:22). Et nous savons d’un texte tel que le Ps 2 qu’il y a eu un décret selon lequel le Fils éternellement engendré a obtenu les nations pour héritage et les extrémités de la terre pour possession (v. 7 ; cf. Ps 110). En d’autres termes, le Fils a reçu, par un accord éternel, un peuple à sauver et à racheter. C’est la raison pour laquelle Zacharie 6:13 parle d’une alliance de paix entre YHWH et le Germe, et c’est pourquoi Jésus, en Luc 22:29 parle du royaume que le Père lui a assigné. L’alliance de grâce de ce temps-ci est rendue possible par l’alliance de rédemption qui existe de toute éternité.

Voir aussi : Les alliances bibliques

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