×
Parcourir

Définition

Les alliances bibliques [1] forment la trame unificatrice des mesures salvatrices de Dieu à travers l’Écriture. Cette trame est formellement inaugurée à l’époque de Noé et se parachève avec la nouvelle alliance, scellée par le sang de Jésus-Christ.

Résumé

Les alliances bibliques forment la trame unificatrice des mesures salvatrices mises en place par Dieu tout au long de l’Écriture. Bien que certains théologiens reconnaissent trois alliances antérieures à celle conclue par Dieu avec Noé après le déluge (les alliances de la rédemption, des œuvres et de la grâce), celle-ci représente la première alliance formelle de l’Écriture. L’alliance abrahamique la suit de près, dans Genèse, préparant ainsi le terrain pour la nation d’Israël et le Messie à venir, à travers lesquels Dieu bénirait toutes les nations du monde. Par l’alliance mosaïque, Dieu poursuit ses relations avec la nation d’Israël formée par les descendants d’Abraham. Il leur commande de refléter la gloire de leur Seigneur auprès des nations avoisinantes. L’alliance conclue avec le roi David désigne Israël mais aussi le Messie à venir, qui exercera un règne éternel et parfait sur le trône de David. Toutefois, les alliances ne seront parfaitement accomplies qu’au moment de la venue de Jésus, le Messie d’Israël. Celui-ci viendra pour sceller la nouvelle alliance, celle que la loi et les prophètes avaient annoncée, apportant ainsi les bénédictions eschatologiques promises au peuple de Dieu.

Les alliances conclues entre Dieu et les hommes forment la trame unificatrice de l’Écriture, depuis l’instillation de leur concept dans Genèse jusqu’à leur accomplissement eschatologique dans Apocalypse. Bien que les théologiens ne s’entendent pas sur le nombre précis d’alliances, ni sur leur nature exacte, peu remettent en question leur importance théologique dans l’histoire de la rédemption.

Le terme « alliance » apparaît pour la première fois dans Genèse 6.18. Néanmoins, selon la théologie de l’alliance des réformés, trois autres auraient précédé celle de Noé : premièrement, une « alliance de rédemption » éternelle, conclue entre les membres de la Trinité bien avant la création du monde. Deuxièmement, une « alliance des œuvres » ou « alliance de la création » conditionnelle, établie entre Dieu et Adam avant la chute. Et troisièmement, une « alliance de grâce », conclue après la chute, dans laquelle Dieu promet de sauver l’humanité des conséquences du péché et d’atteindre l’objectif qui était le sien en la créant. Tous les théologiens réformés ne s’accordent pas sur la nature exacte de la relation entre l’alliance de la grâce et celle de la rédemption. Cependant, tous considèrent l’une ou l’autre comme le fondement des alliances subséquentes entre Dieu et l’homme, qui ont toutes la même raison d’être et servent le même objectif.

Néanmoins, d’autres spécialistes doutent du bien-fondé de cette catégorisation et n’admettent que les alliances explicitement désignées comme telles par l’Écriture. Ces érudits ne nient pas que le plan de salut de Dieu précède la création du monde, ni que Dieu a établi avec Adam une relation comprenant des obligations mutuelles, ni même que la relation de Dieu avec l’humanité manifeste un seul objectif créateur et rédempteur. Toutefois, ils font la distinction entre ces principes et le concept d’alliance lui-même, qui comporte des éléments additionnels tels qu’un serment prononcé et/ou respecté. Selon cette compréhension, la première alliance entre Dieu et l’homme est celle établie à l’époque de Noé (voir És 54.9), qui confirme l’engagement de Dieu envers la Création après le déluge.

L’alliance avec Noé et avec l’ensemble de la Création

Cette alliance universelle annoncée avant le déluge (Ge 6.18) n’a été établie qu’après le déluge (Ge 8.20 – 9.17). Sa première mention indique simplement que Dieu prévoit de préserver Noé et les autres passagers de l’arche (Ge 6.18). Par son alliance avec Noé, Dieu réitère ses plans initiaux, temporairement interrompus par son jugement. L’ordre naturel des choses n’interrompra plus jamais ainsi (8.21,22 ; 9.11-15) l’accomplissement du mandat de l’humanité à l’égard de la Création (voir 1.26‑30 ; 9.1‑7). Par des commandements supplémentaires (9.4‑6), Dieu souligne la valeur de la vie humaine et met ainsi en relief la raison d’être de cette alliance : maintenir la vie sur la terre, sans plus d’interruption divine. La portée de cette alliance suggère implicitement que l’intention rédemptrice de Dieu englobe la Création tout entière.

L’alliance (ou les alliances) abrahamique(s)

Les promesses que recèlent les alliances de Dieu avec Abraham, Isaac et Jacob sont consignées dans Genèse 12.1‑3. Dieu promet de bénir Abraham de deux façons : tout d’abord une grande nation découlera de lui et par conséquent son nom sera grand ; ensuite, c’est à travers lui que Dieu offrira ses bénédictions à tous les peuples de la terre. Il est important de noter que chacune de ces promesses est ensuite scellée par une alliance : premièrement, la dimension nationale des promesses de Dieu est centrale dans Genèse 15, où Dieu établit une « alliance avec Abram » (15.18) ; deuxièmement, la dimension internationale de la promesse (qui n’apparaît pas dans Ge 15) est mentionnée dans Genèse 17 (voir 17.4‑6,16), alors que Dieu annonce une « alliance perpétuelle », aussi appelée « alliance de la circoncision » (Ac 7.8). Bien que certains considèrent qu’il s’agit d’une simple précision au sujet de l’alliance apparaissant dans Genèse 15, les circonstances différentes qui l’entourent ainsi que l’importance particulière qui y est accordée semblent suggérer qu’il s’agit en réalité d’une nouvelle étape dans les relations de Dieu avec Abraham.

Par l’alliance qui apparaît dans Genèse 15, Dieu scelle d’une manière formelle sa promesse de faire d’Abraham une « grande nation » (Ge 12.2). L’attention est portée sur la façon dont Dieu mènera à terme son objectif pour la Création à travers la « postérité » biologique d’Abraham, désignée plus tard comme les fils de Jacob (Israël). Néanmoins, cela n’est que la phase préliminaire du déploiement de son plan rédempteur. La deuxième phase porte sur la façon dont Abraham, au moyen de la grande nation qui descendra de lui, sera porteur de bénédictions pour « toutes les familles de la terre » (Ge 12.3). C’est là le point central de Genèse 17 et 22.

Le principe de « nation choisie » n’est pas complètement absent du chapitre 17 (voir 17.8), mais celui-ci s’intéresse surtout aux « nations », aux « rois » et à la relation perpétuelle entre Dieu et l’homme à travers la « postérité » d’Abraham (17.4‑8,16‑21). Le fait qu’Isaac soit présenté (17.21 ; voir 21.12) comme celui par lequel l’alliance serait perpétuée est révélateur, puisque cela dévoile l’enjeu de l’épreuve divine évoquée dans Genèse 22. Lors de cet événement, la foi obéissante d’Abraham (22.16,18) satisfait aux exigences mentionnées dans Genèse 17.1 (voir 18.19 ; 26.5), disposant ainsi Dieu à sceller sa promesse faite dans Genèse 17 (voir 22.17‑18 ; 26.4) par un serment solennel (Ge 22.16 ; voir 26.3).

Selon cette compréhension, deux alliances distinctes sont établies entre Dieu et Abraham. La première confirme le serment de Dieu de faire d’Abraham une « grande nation », alors que la deuxième scelle plutôt sa promesse de bénir toutes les nations par Abraham et sa « postérité ».

L’alliance mosaïque

Dieu établit l’alliance mosaïque immédiatement après la matérialisation de la promesse de délivrance prononcée dans Genèse 15 : les descendants d’Abraham ont été libérés de l’oppression subie dans un pays étranger (voir Ge15.13,14 ; Ex 19.4‑6 ; 20.2). Au mont Sinaï, il est moins question de la façon dont les descendants d’Abraham doivent se conduire pour hériter de la Terre promise que de la manière dont ils devront agir une fois qu’ils en auront hérité (Ex 19.5,6). Pour être une nation qui lui appartient, un « royaume de sacrificateurs » et une « nation sainte », Israël doit respecter l’alliance de Dieu en se soumettant à ses exigences (c.-à-d. aux modalités exposées dans Ex 20 – 23). En observant ces exigences, ainsi que celles qui viendraient plus tard au Sinaï, Israël se distinguerait des autres nations et refléterait ainsi la sagesse et la grandeur de Dieu auprès des peuples environnants (voir De 4.6‑8).

Ainsi, non seulement les descendants d’Abraham suivraient l’exemple de leur ancêtre (voir Ge 26.5), mais ils deviendraient également les intermédiaires de l’accomplissement des promesses de Dieu (Ge 18.19). Par conséquent, Israël est tenu de respecter le même commandement qu’Abraham : « Marche devant ma face, et sois intègre » (Ge 17.1). Manquer à ce devoir compromettrait la raison d’être même d’Israël, ce que l’incident du veau d’or illustre bien (Ex 32 – 34). Bien que Dieu rétablisse l’alliance après cet incident (Ex 34), on doit voir dans sa décision un acte de grâce plutôt que de justice (34.6,7). De plus, le fait que Dieu réitère par la suite les mêmes exigences concernant l’alliance montre que la responsabilité d’Israël demeure inchangée.

En reflétant la sainteté de Dieu (Lé 19.1), Israël mettrait en valeur une théocratie authentique et servirait ainsi de témoin à ceux qui l’observeraient. Par ailleurs, puisque la rébellion humaine menace de compromettre l’objectif ultime de Dieu (c.-à-d. de bénir toutes les nations par la postérité d’Abraham), l’alliance mosaïque comprendrait également les moyens de maintenir cette relation entre Dieu et l’homme, entre Yahvé et Israël : les sacrifices, et particulièrement ceux de la fête annuelle des expiations (Lé 16), qui serviraient à expier les péchés d’Israël et à exprimer de façon symbolique le pardon de Dieu. Ainsi, à l’instar de l’alliance noachique, qui assure la préservation de la vie humaine sur la terre, l’alliance mosaïque assure celle d’Israël, de la grande nation promise à Abraham, en Terre promise. Cet élément est crucial pour la phase à venir dans le cadre de l’accomplissement des promesses de Dieu : l’établissement d’une lignée royale par laquelle la postérité ultime d’Abraham, l’héritier de l’alliance, viendrait un jour (voir Ga 3.16).

L’alliance davidique

Après l’épisode du Sinaï, le premier événement majeur en relation avec les alliances survient lorsque Nathan prononce un oracle au sujet de David (2 S 7 ; 1 Ch 17). David veut bâtir une maison (un temple) pour Dieu, mais c’est finalement Dieu qui promet de bâtir une maison (une dynastie) pour David. Les chapitres 2 Samuel 7 et 1 Chroniques 17 ne nomment pas cette promesse « alliance », mais plusieurs autres passages le font (voir 2 S 23.5 ; 2 Ch 7.18 ; 13.5 ; Ps 89.4 ; Jé 33.21).

L’alliance davidique suit la même trajectoire que les alliances mosaïque et abrahamique. De toute évidence, les plans de Dieu pour David et Israël s’entrecroisent (voir 2 S 7.8‑11,23‑26). En outre, on peut identifier des parallèles considérables entre David et Abraham :

  • Dieu leur promet un « grand nom » (Ge 12.2 ; 2 S 7.9) ;
  • Un jour, ils auront la victoire sur leurs ennemis (Ge 22.17 ; 2 S 7.11 ; voir Ps 89.24) ;
  • Ils expérimentent une relation particulière avec Dieu (Ge 17.7‑8 ; 2 S 7.24 ; voir Ps 89.27) ;
  • Leur nom sera perpétué par une postérité spéciale (Ge 21.12 ; 2 S 7.12‑16) ;
  • Leurs descendants auraient l’obligation d’observer la loi de Dieu (Ge 18.19 ; 2 S 7.14 ; voir Ps 89.31‑33 ; 132.12) ;
  • Leur postérité servirait d’intermédiaire pour bénir toutes les nations (Ge 22.18 ; Ps 72.17).

L’alliance davidique identifie donc plus précisément la nature de la postérité promise qui servira d’intermédiaire pour bénir toutes les nations : l’héritier sera un descendant de la lignée royale, un descendant d’Abraham et de David.

Ainsi, cette alliance introduit un changement de point de vue, subtil mais important. Maintenant que la promesse d’une grande nation faite à Abraham est résolument accomplie (2 S 7.1), l’attention se focalise sur sa descendance royale (voir Ge 17.6,16). Cette lignée royale annoncée plus tôt, de façon implicite, dans Genèse (voir 35.11 ; 49.10 ; voir aussi Ge 38 ; Ru 4.18‑22) culmine en un individu, un Fils triomphant de la postérité, qui accomplit la promesse de Genèse 22.18 et l’espoir exprimé dans Psaumes 72.17.

La nouvelle alliance

La nation et la monarchie transgressent constamment les exigences de l’alliance de Dieu, ce qui les conduit à un désastre inévitable, dont le jugement sera le paroxysme : la destruction du temple et l’exil à Babylone. Tout aurait été perdu si le rôle d’Israël n’avait pas eu une place cruciale dans le plan de Dieu et l’accomplissement des promesses de l’alliance. D’une manière ou d’une autre, l’exil de la nation et la suppression de la monarchie devaient avoir lieu pour que s’accomplisse le plan de Dieu. L’histoire des alliances se poursuit donc avec la perspective d’une « nouvelle alliance » – celle-ci s’inscrirait dans la continuité des précédentes tout en marquant une interruption.

Bien qu’on ne retrouve qu’une seule fois l’expression « nouvelle alliance » dans l’Ancien Testament (Jé 31.31), plusieurs passages, dans Jérémie et ailleurs, y font allusion. Dans Ésaïe, cette alliance éternelle de paix est étroitement associée à la figure du serviteur (És 42.6 ; 49.8 ; 54.10 ; 55.3 ; 61.8). Il s’agit à la fois d’une alliance inclusive, puisqu’elle accueille même les étrangers et les eunuques (És 56.3), et exclusive, puisqu’elle ne concerne que ceux qui « persévéreront » à respecter ses impératifs (És 56.5,6 ; voir 56.1,2).

Si Jérémie et Ézéchiel emploient une terminologie différente pour décrire cette alliance, tous deux anticipent des changements fondamentaux en ce qui a trait à la communauté de celle-ci : Jérémie annonce une intériorisation de la Torah (Jé 31.33), tandis que Ézéchiel parle d’une chirurgie spirituelle et d’une transformation radicale (Éz 36.26,27). Pour les deux prophètes, une relation idéale entre Dieu et l’homme émanera de ce renouveau intérieur, une relation que la nouvelle alliance et les anciennes expriment en des termes propres à la notion d’engagement mutuel : « Ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu. » Par cette nouvelle alliance, tous les espoirs et attentes des précédentes se réalisent et trouvent leur expression eschatologique.

Il n’est donc pas étonnant que le Nouveau Testament (ou « nouvelle alliance ») déclare que toutes les promesses des alliances se réalisent en Jésus et par Jésus (voir Lu 1.54,55,69‑75 ; 2 Co 1.20), qui est le Messie davidique tant attendu (Mt 1.17,18 ; 2.4‑6 ; 16.16 ; 21.9 ; Lu 2.11 ; Jn 7.42 ; Ac 2.22‑36). Puisqu’il est la postérité ultime d’Abraham (Mt 1.1 ; Ga 3.16) et la descendance royale de David (Mt 1.1 ; Lu 1.2,32,33 ; 2.4 ; Ro 1.3 ; 2 Ti 2.8 ; Ap 5.5 ; 22.16), Jésus remplit également le rôle du Serviteur, tel qu’annoncé par Ésaïe (Ac 3.18 ; 4.27,28 ; 8.32‑35) ; lequel, non seulement rachète Israël (Lu 2.38 ; Ac 3.25,26 ; Hé 9.12,15), mais agit aussi comme un intermédiaire pour bénir la communauté internationale de la foi (Ac 10.1 – 11.18 ; 15.1‑29 ; Ro 1.2‑6 ; 3.22‑24 ; 4.16‑18 ; 15.8‑12 ; Ga 3.7‑14,29).

Selon les Évangiles et les épîtres, la nouvelle alliance est scellée par la mort de Jésus sur la croix (voir Mt 26.28 ; Mc 14.24 ; Lu 22.20 ; 1 Co 11.25). Lors du premier repas du Seigneur, Jésus fait allusion au pardon que Jérémie associe à la nouvelle alliance (Mt 26.28 ; voir Jé 31.34), et au sang lié à l’établissement de l’ancienne, c’est-à-dire l’alliance mosaïque (Lu 22.20 ; voir Ex 24.7). Ainsi, le Nouveau Testament met l’accent sur le fait que le pardon des péchés, qui aurait été impossible sans la nouvelle alliance (Ac 13.39 ; voir Hé 10.4), est le plus grand bienfait procuré par la mort de Jésus (voir Lu 1.77 ; 24.46,47 ; Ac 2.38 ; 10.43 ; 13.38 ; 26.18 ; Ro 3.24,25 ; Ép 1.7 ; Col 1.14 ; Hé 9.12‑28 ; 1 Jn 1.7 ; Ap 1.5 ; 7.14 ; 12.10,11).

Dès lors, selon Paul et l’auteur de l’épître aux Hébreux, la nouvelle alliance est de loin supérieure à l’ancienne (c.-à-d. à l’alliance mosaïque). Cela est sous-entendu par l’emploi de l’adjectif « nouvelle » dans 1 Corinthiens 11.25 (voir Lu 22.20), qui fait clairement allusion à la différence mentionnée dans Jérémie entre les deux alliances (Jé 31.31,32). Cela dit, Paul est encore plus précis dans 2 Corinthiens 3.1‑18, où il expose de façon explicite le contraste entre celles-ci, soulignant l’infériorité évidente de l’ancienne alliance par rapport à la nouvelle, dont la gloire est supérieure et qui est éternelle. Paul renforce cette idée en faisant une comparaison « symbolique » entre Agar et Sarah, dans Galates 4.21‑31.

L’auteur de l’épître aux Hébreux tire des conclusions similaires. Après avoir indiqué la supériorité de la nouvelle alliance (Hé 7.22), il élabore sa réflexion en commentant de façon approfondie Jérémie 31.31‑34, insérant ainsi une parenthèse littéraire au cœur d’une grande partie de son raisonnement (Hé 8 – 10 ; voir 8.9‑12 ; 10.16,17). Non seulement Jésus exerce un sacerdoce éternel, parfait et divin (Hé 7.23 – 8.6), mais l’alliance dont il est le médiateur est « établie sur de meilleures promesses » (8.6), décrite par des termes comme « rédemption éternelle » (9.12), « héritage éternel » (9.15), et rendue sûre par le sang de Jésus (9.11 – 10.18), décrit comme « le sang d’une alliance éternelle » (13.20). Ainsi, tout comme Paul, l’auteur de l’épître aux Hébreux ne fait pas de distinction entre une bonne et une mauvaise chose, mais plutôt entre une chose bonne mais temporaire et une chose meilleure parce qu’éternelle.

Bien que les réalités de la nouvelle alliance se soient, à divers égards, déjà matérialisées (voir Hé 9.11), il est néanmoins vrai que le meilleur reste à venir. Tout comme l’espoir du rétablissement d’Israël n’a pas été pleinement comblé après son retour de l’exil à Babylone, il ne l’a pas été totalement non plus par la venue de son Messie. Bien que les promesses de l’alliance de Dieu pour Israël et les nations se soient réalisées en Jésus – la postérité promise d’Abraham (Ga 3.16), le « prophète semblable à Moïse » tant attendu (Mt 17.5 ; voir De 18.15), le plus grand des fils du roi David (Mt 22.41‑46) et le médiateur de la nouvelle alliance (Hé 8.6) –, l’expression ultime de l’objectif créateur et rédempteur de Dieu ne sera accomplie que par la réalité eschatologique de la nouvelle création. Aussi, l’espoir exprimé par les alliances sera pleinement comblé (Ap 21.3), car « le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville ; ses serviteurs le serviront et verront sa face, et son nom sera sur leur front. Il n’y aura plus de nuit ; et ils n’auront besoin ni de lampe ni de lumière, parce que le Seigneur Dieu les éclairera. Et ils régneront aux siècles des siècles » (Ap 22.3‑5).

Notes de pied de page

1Adapté avec permission de Paul Williamson, « Covenants », NIV Biblical Theology Study Bible, trad. libre, 2018, Zondervan.

Lectures complémentaires

Au sujet de la théologie biblique

Au sujet de la théologie réformée de l’alliance

Au sujet des débats contemporains