Ceci est la dernière partie d’une série de trois articles sur le ministère de la réprimande.
Partie 1 : Pourquoi nous réprimandons
Partie 2 : Quand faut-il réprimander ?
Comment réprimander
1) Sachez qui vous réprimandez
Apprenez à distinguer les différents animaux du troupeau qu’est l’Église. Pour commencer, il y a les cochons, qui ne valent pas la peine que vous leur consacriez du temps. Gardez vos perles que sont les sages réprimandes pour quelqu’un d’autre. Ensuite, il y a les moutons. Traitez-les avec douceur si vous le pouvez. Mais pour ce qui est des loups, ils ont besoin d’un grand et ferme coup de bâton. Et quant aux chiens, les responsables, n’oubliez pas de leur manifester un respect supplémentaire. Mais quand ils échouent devant tout le monde et qu’ils persistent dans cette voie, « reprenez-les devant tous, afin que les autres aussi éprouvent de la crainte.» (1 Tim. 5:20).
Si vous pouvez garder en mémoire ces catégories d’animaux, cela vous épargnera beaucoup de difficultés. N’allez pas frapper le collégien la première fois qu’il ne respecte pas le couvre-feu ou le lycéen qui n’est pas sûr que la Bible soit digne de confiance. Utilisez le bâton pastoral et ramenez-les dans l’enclos. Trop souvent, nous tirons sur les moutons, nous dorlotons les loups et nous perdons tout notre temps avec les cochons. La seule chose que nous pourrions faire correctement, serait de nous adresser aux chiens conducteurs du troupeau. Nous aimons descendre les gens. Mais nous sommes sans doute plus prompts à parler qu’à écouter.
2) Sachez qui vous êtes. Certaines personnes détestent le conflit.
Elles ont probablement besoin d’en avoir plus. D’autres s’y lancent à corps perdu. Elles ont besoin de se calmer. Si vous ne pouvez pas attendre votre prochaine occasion de réprimander quelqu’un, prenez un petit temps sabbatique quant à votre désir de faire l’œuvre du Saint-Esprit dans la vie de chacun. Comme l’a dit C.S. Lewis, les paroles sévères de Jésus ne sont bonnes que pour ceux qui les trouvent dures. Quiconque est impatient de réprimander n’est pas prêt à le faire.
3) Examinez votre cœur.
Allez-vous affronter autrui pour laisser librement s’exprimer votre indignation, ou allez-vous être utile à sa sanctification ? Considérez cette parole de sagesse : « Celui qui met un frein à ses paroles possède la connaissance, l’homme à l’esprit calme fait preuve d’intelligence. » (Prov. 17:27). Et « Un homme violent pousse au conflit, tandis que celui qui est lent à la colère apaise les disputes. » (Prov. 15:18). En d’autres termes, contrôlez-vous avant de risquer de vous saboter. Ou, comme le souligne Jacques : « Ainsi donc, mes frères et sœurs bien-aimés, que chacun soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère, car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu. » (Jacques 1:19-20).
5) Examinez votre œil.
Pour voir si une poutre ne s’y cache pas ?
6) Ne parlez pas d’une voix forte si vous pouvez communiquer avec douceur.
Galates 6:1 exhorte à rétablir votre frère avec douceur. 2 Timothée 2:25 nous dit de corriger avec douceur les adversaires. Une réponse douce, selon les Proverbes, calme la fureur (Prov 15.1). Paul avait toujours pour désir de venir dans un esprit de douceur ; le bâton n’intervenait qu’en dernier recours (1 Cor. 4:21 ; cf. 2 Cor. 13:10). N’y voyez-vous pas un modèle à suivre ? Essayez d’abord la douceur. Ne soyez pas celui dont les paroles irréfléchies sont comme des coups d’épée (Prov. 12:18).
Les chrétiens immatures ne disposent que d’un seul niveau de décibels. Certains ne savent pas comment chuchoter et d’autres ne savent pas comment crier. Le but est d’administrer la réprimande aussi doucement et gentiment que possible. Dans la plupart des situations, le son de la trompette ne devrait intervenir qu’après avoir d’abord essayé celui de la flûte. Ne lancez pas les armes nucléaires au moindre signe de problème. Essayez la diplomatie, puis les sanctions, puis les avertissements, puis les missiles stratégiques, puis les missiles aériens, puis les missiles navals, puis les missiles terrestres, puis commencez à vous renseigner au sujet du gros bouton rouge. Ne donnez pas un coup de poing dans le ventre si un bras autour de l’épaule fait l’affaire.
Comment recevoir la réprimande
1) Considérez sa source.
Si vous êtes une personnalité publique, vous serez toujours confronté à des plaintes. Idem si vous passez un tant soit peu de temps sur Internet. Il est donc impératif de savoir comment réagir aux critiques. Demandez-vous : ce reproche vient-il de quelqu’un en qui j’ai confiance et que je respecte ? Vient-il de quelqu’un que je connais et qui me connaît ? Cette personne est-elle quelqu’un à qui je dois rendre des comptes – un conjoint, un conseil d’anciens, un employeur ? Nous ne pouvons pas prendre à cœur toutes les réprimandes. Mais il est également insensé d’ignorer toute évaluation peu flatteuse.
2) Considérez son contenu.
Priez au sujet des paroles dures qui vous ont été adressées. Demandez à d’autres ce qu’ils en pensent. Il est possible que vous ayez à fermer les yeux et à faire la sourde oreille face à cette réprimande. Jésus lui-même a été réprimandé par Pierre, toute correction n’est donc pas forcément à propos. Si vous jetez un regard honnête et humble sur la réprimande et qu’elle ne semble pas convenir à votre situation, n’en faites pas un fardeau. Paul a dit en 1 Corinthiens 4 « Ma conscience est pure ». Cela ne signifiait pas qu’il était nécessairement acquitté devant Dieu, mais que, pour autant qu’il puisse le dire, il n’avait pas péché. Alors il est passé à autre chose.
Mais parfois, nous faisons des erreurs. Même les meilleurs des hommes sont, au mieux, des hommes. Je doute que beaucoup d’entre nous soient sur-réprimandés. La plupart d’entre nous, moi y compris, gagneraient à recevoir une correction plus spécifique. Alors considérez la source, considérez le contenu, et soyez prêt à grandir.
3) Considérez le péché mis en cause.
Nous ne tirerons jamais profit de la réprimande (et nos amis auront très peur de nous dire la vérité) si nous n’envisageons en aucun cas avoir pu commettre un péché qui nécessite la réprimande. Peu de choses sont plus nécessaires à un enfant de Dieu que la capacité d’être enseignable. « Une menace a plus d’effet sur un homme intelligent que 100 coups sur un homme stupide » (Prov. 17:10). Ou plus précisément : « Celui qui déteste le reproche est un idiot » (Prov. 12:1).
4) Considérez le Sauveur.
Jésus voit tous vos péchés en ce moment-même. Pourquoi ne voulez-vous pas les voir vous-mêmes ? La voie de la piété est la voie qui passe par la confession, la purification et le changement. Une des raisons pour lesquelles nous ne changeons pas réellement est que nous ne confessons pas réellement nos péchés. Et nous ne les confessons pas réellement parce que nous ne les voyons pas réellement. Et nous ne les voyons pas réellement parce que peu d’entre nous aimons assez les autres pour les réprimander et que très peu d’entre nous sommes assez humbles pour accepter la critique.
Mais, en fin de compte, nous avons beaucoup à gagner avec la réprimande - une relation fraternelle rétablie, un péché vaincu, une plus grande compréhension de l’amour du Sauveur - et nous n’avons rien d’autre à perdre que notre orgueil.
Ressources recommandées au sujet de la réprimande :
Diriger avec amour d’Alexander Strauch et Résoudre les conflits quotidiens de Ken Sande.