Cet article fait partie de la série : Le ministère féminin sous toutes ses formes
Je suis maman, dans le ministère, et professionnelle libérale
J’ai deux petits garçons- un en CE1 et un en petite section- j’ai à cœur le ministère au sein de notre équipe d’implantation d’Église, qui a démarré ses cultes en septembre 2018. J’ai aussi créé un cabinet de pédicurie podologie il y a 6 ans.
Je fais face à la tension entre toutes ces activités qui sont toutes trois très importantes pour moi. Voici 5 choses que j’ai apprises en route, pour tendre vers l’équilibre.
1- Une relation saine avec Dieu est la base sur laquelle tout se construit.
Je m’explique : j’ai essayé différentes choses, différentes combinaisons. Le mi-temps, le plein temps, rester à la maison… mais je n’ai trouvé l’équilibre parfait dans aucune de ces configurations. En fait, le présupposé de cet article c’est que nous trouvions d’abord en Dieu l’équilibre parfait. C’est dans une relation intime et de dépendance de Lui que nous trouvons notre paix intérieure, notre équilibre. J’ai presque envie de dire que si notre équilibre est trouvé aux pieds de Jésus, quelle que soit la déclinaison de notre modèle familial, il n’est que secondaire et choix de vie valide ! Jésus l’a dit à notre sœur Marthe en Luc 10 v41-42 « Marthe, Marthe [insérez votre nom ici], tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. » C’est le seul point de cet article qui soit applicable à chaque modèle familial !
2- La tentation de la perfection est mon ennemie
En tant que mère, je voudrais apprendre à mes fils à cuisiner, faire des bricolages avec eux, ne jamais les coller devant l’écran.
En tant que professionnelle, je me dis que je devrais faire plus de formations, offrir plus de créneaux de rendez-vous à mes patients, repeindre la salle d’attente.
En tant que femme dans le ministère, je me dis que je voudrais passer plus de temps dans la Parole de Dieu, voir plus de jeunes femmes en 1 à 1, passer plus de temps à élaborer un programme de formation pour les femmes de l’Église, réfléchir un peu plus à notre programme d’école du dimanche.
Je me plains souvent de ne pas faire assez bien, de ne pas faire assez. Et parfois je me surprends à être dans ce que j’appelle « l’humilité orgueilleuse ».
J’énumère toutes les choses que je fais, en ma plaignant de ne jamais avoir le temps, alors qu’en fait ce que je dois apprendre, c’est d’accepter mes défaillances et mes manquements comme la normalité. Je veux pouvoir me dire « je ne fais pas tout bien, mais gloire à Dieu ! » C’est comme cela que ça doit être. Si je pouvais tout faire, je n’aurais jamais besoin de tomber à genoux et supplier Dieu de suppléer à mes lacunes.
3- La tentation de l’hyper spiritualisation est culpabilisante.
Sans parler de mon rôle d’épouse et de mère, que Dieu me donne comme première mission, c’est entre ma vie professionnelle et le ministère que ça se complique.
J’ai souvent été frustrée en me disant que mon travail séculier m’empêchait de m’adonner pleinement à une tâche « bien plus importante » : être aux côtés de mon mari dans le ministère.
Comme beaucoup d’entre nous j’ai cru le mensonge qu’on servait Dieu mieux, ou plus en travaillant dans le ministère.
Mais quand j’ai ouvert mon cabinet, au fin fond des méandres de l’administration française, perdue dans les normes, les exigences … Dieu m’a fait cadeau de sa paix. Je faisais de mon mieux, je respectais toutes ces lois, j’appliquais toutes les exigences des normes d’hygiène, remplissais toutes les obligations financières. J’étais méticuleuse et rigoureuse (ce qui ne m’arrive pas souvent pour être honnête !). En faisant bien mon travail, avec douceur, amour et professionnalisme auprès de mes patients, je glorifiais Dieu tout autant qu’en lisant la Bible en un à un, ou qu’en dirigeant la louange à l’Église. Dieu prend le temps de nous rappeler, dans sa pédagogie, que tout acte, même ceux d’apparence peu spirituelle, peuvent lui rendre gloire. «Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu » 1 Corinthiens 10:31
Aucune de mes deux activités n’a plus de valeur spirituelle que l’autre.
4- La tentation de vouloir tout faire est usante.
Dans le ministère en particulier, cette vérité est clé. Nous vivons dans une ville très dynamique au niveau des églises évangéliques, et il y a toujours multiples activités pour lesquelles nous sommes sollicités. Soirées de louange, séminaires, rassemblements de jeunes inter-églises, soirées femmes … la liste est longue.
J’ai dû réfléchir, choisir ce qui me tenait le plus à cœur, puis évaluer toutes les propositions, ou toutes les activités dans lesquelles j’aurais aimé m’investir, à la lumière de cette priorité.
En l’occurrence, je crois que les gens changent et apprennent à connaître Dieu principalement au contact de sa Parole. Ce que je veux faire, par-dessus toute autre chose, c’est équiper les femmes à lire, étudier et transmettre la Parole de Dieu. Forte de cette certitude, je trie mes investissements selon s’ils servent ce but ou non.
5- Le soutien inconditionnel de mon mari est une nécessité.
Sans le soutien sans faille de mon mari, ça n’aurait même pas été la peine d’espérer jongler avec autant de casquettes. Il est conscient que je prends mon rôle de mère et d’épouse très à cœur, de la nécessité financière que je travaille, il est conscient que je fais un travail que j’aime, et que j’ai un ministère auprès de femmes et des enfants de notre entourage.
Il est souvent présent auprès de nos enfants quand je ne le suis pas, et quand nous communiquons sur nos divers engagements, il ne me fait jamais sentir que ce que je fais n’est pas important. Il ne me décourage pas quand je faillis. Il me pousse, me complimente, me plaint quand je suis fatiguée. En fait, il incarne pour moi, au mieux de ses capacités et grâce à Dieu, l’amour sacrificiel que Dieu lui demande d’avoir pour moi en Éphésiens 5:25 « Maris aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’église, et s’est livré lui-même pour elle »
Je bénis Dieu tous les jours de l’avoir mis à mes côtés !
De mon côté, je désire de tout mon cœur avoir un esprit de soumission envers lui, et tenir compte aussi, comme plus importantes que les miennes, de toutes ses obligations liées à son ministère, de sa fatigue, des différentes casquettes avec lesquelles il jongle lui aussi.
6- C’est bien si tout ça marche pour toi, mais…
En vérité, seul le premier point est essentiel pour toutes les femmes qui sont disciples de Jésus. Le reste finalement, est secondaire, et fait partie de ce qui me maintient à flot (la plupart des journées). Tant de modèles existent, et honorent Dieu. Je vous encourage, mes sœurs, à vous recentrer sur l’essentiel, et pour le reste, faites de votre mieux, c’est souvent assez.