1. Nous avons une porte ouverte avec vue sur le ciel
Dans les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse, dans une première vision, Jean nous fait découvrir 7 Églises qui nous parlent de toutes les Églises, en tout temps, en tout lieu. Pour chacune, un bilan est dressé avec des points positifs, des reproches, des encouragements et des menaces de châtiment.
Ce n’est pas vraiment le portrait auquel on s’attend pour nos Églises. Mark Devers décrit dans son livre « Faire des disciples » ce que devrait être une Église :
Nous lisons et partageons la Parole les uns avec les autres. Nous passons du temps les uns avec les autres. Nous prions les uns pour les autres et pour les anciens. Nous aimons, nous donnons. Nous nous rendons ensemble au rassemblement hebdomadaire avec un cœur de prière et anticipation. Nous venons préparés. Nous labourons nos cœurs pour qu’ils soient prêt à recevoir la Parole de Dieu. Nous suivons l’exemple de nos responsables qui nous montrent comment suivre Christ. Nous nous soumettons aux sages décisions des anciens à moins qu’ils ne nous conduisent dans une mauvaise direction. Nous acceptons l’intendance de l’assemblée envers nous. Nous nous conseillons, nous encourageons et nous avertissons mutuellement. (p. 92-93)
Il conclue :
Dans la vie d’une Église, la croissance et la santé spirituelle devraient être la norme…
Quel écart ! Et si je reconnais que cela devrait être la norme, je constate plus couramment les portraits d’Apocalypse 2 et 3 dans nos Églises.
Parfois, c’est encourageant mais souvent cela peut être déprimant surtout si l’on fait partie des responsables de ces Églises. Le bilan de l’Église où je suis pasteur n’est pas aussi glorieux que je le voudrais, et j’en suis en partie responsable. Et même quand cela va bien, j’entends régulièrement des tristes nouvelles d’autres Églises et notamment des divisions violentes alors que quelques mois auparavant le ciel semblait paisible… et je me dis que ce qu’ils vivent risque de nous arriver. Sommes-nous à la hauteur de la tâche qui nous est confiée ?
Et donc voici mon premier encouragement : Dieu est au courant de l’état de nos Églises, de leur difficultés internes et externes, il sait que nos Églises rassemblent des chrétiens en chemin dans un monde déchu. Il n’est ni étonné, ni surpris par les difficultés que nous rencontrons, il les avait décrites avant que nous les vivions. Alors, il donne une nouvelle vision à Jean. Une vision complémentaire à celle qui évoque les 7 Églises, qui décrit exactement la même période entre la pentecôte et le futur retour de Christ. Cette fois-ci, la vision n’est plus celle vue du ciel, ce n’est plus celle de Jésus qui regarde son Église mais c’est celle vue depuis la Terre. C’est L’Église qui regarde son roi. Une porte est ouverte avec vue sur le ciel.
Cette porte ouverte avec vue sur le ciel ne s’est pas refermée et si notre regard sur l’Église peut parfois nous décourager, Jean nous rassure, au chapitre 4 de l’Apocalypse, concernant ce que nous voyons au ciel.
2. Puisque nous voyons un Dieu tout puissant, nous pouvons être en paix
Tout le chapitre 4 nous parle d’un trône et tout ce qui l’entoure est décrit à partir de lui. Ce trône, c’est le trône ultime ! Un trône qui domine toute l’apocalypse. Cela va jusqu’aux chapitres 21 et 22, qui nous parlent de l’éternité à venir, où nous retrouvons ce trône alors que celui qui est assis dessus dit : « Voici, je fais toute chose nouvelle ».
Si vous allez visiter Versailles, vous y verrez la salle du trône. Les murs sont richement sculptés et couverts d’or, des lustres magnifiques, pendus au plafond, ont pour vocation de faire scintiller les murs recouverts d’or. Nous pouvons facilement imaginer le roi soleil assis sur ce trône et autour de lui tout brille. Mais sur le trône décrit dans l’Apocalypse, il y a quelqu’un que nous ne voyons pas. Ce que nous voyons est ce qui émane de lui. La lumière ne vient pas des lustres, elle ne vient pas de l’or sur les murs : elle vient de lui. Comme un joyau précieux, il illumine le trône et ce qui l’entoure. Le texte nous parle de jaspe et de sardoine, des pierres précieuses colorées. Il émane de lui un arc en ciel, un halo de lumière qui nous rappelle l’alliance que Dieu a faite avec Noé.
L’ancien testament nous dit que le trône de Dieu est dans le ciel, ou que le ciel est son trône, et nous comprenons que nous sommes en présence de Dieu lui-même. Il est le Dieu que l’on ne peut voir mais dont nous contemplons l’éclat,
Dans Apocalypse 21, nous retrouvons cette image d’un Dieu qui illumine de sa lumière, avec cette belle image qui nous rappelle qu’au ciel il n’y a ni soleil, ni lune, parce que la gloire de Dieu l’éclaire et que l’agneau en est son flambeau.
Ce trône est au milieu des 24 trônes, sur lesquels se trouvent des anciens habillés de vêtements blancs et qui portent des couronnes d’or. Ces 24 anciens sont les représentants de tout le peuple de Dieu de l’ancienne et de la nouvelle alliance régnant avec le Roi. Ils peuvent être dans sa présence parce qu’ils portent des vêtements blancs attestant la pureté, plus précisément la justification acquise par le sang de Jésus qui nous lave de tout péché.
Et puis nous voyons 7 lampes ardentes qui sont les 7 esprits de Dieu. Le Saint-Esprit de Dieu répandu dans toutes les Églises qui portent la lumière de Dieu dans le monde. Dieu est sur son trône mais il n’est pas absent dans son Église, son Esprit est présent afin qu’elle témoigne de Lui.
Ce trône est sur une mer de Cristal. La mer est le symbole des tumultes, du danger, c’est de là que vient le mal. Plus loin, au chapitre 13, nous voyons la bête qui monte de la mer. Ensuite, les chapitres 21 et 22 nous parlent de l’éternité à venir, ils s’ouvrent avec ces mots « Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre, car le premier ciel et la première terre avaient disparu et la mer n’existait plus. » Il n’y a pas de mer sur la nouvelle terre ! La première chose que Dieu veut que nous sachions à propos de l’Éternité, c’est que le mal n’y sera pas. Il n’y aura plus de danger, nous n’aurons plus rien à craindre, rien ne viendra de la mer et de ses abîmes. Ici, la mer est là, mais elle est sous le trône. Elle n’est pas sombre avec des abîmes insondables, elle est limpide comme le cristal. Dieu est au-dessus du mal de notre monde, il n’est encore une fois ni surpris, ni pris au dépourvu, rien ne peut altérer son règne.
Il y a plein de trônes dans le monde, notamment ceux de nos autorités, qui ces derniers temps nous rappellent que même au sein de nos Églises, nous ne faisons pas exactement ce que nous voulons. En France, nous portons des masques. En Suisse, à partir d’un rassemblement de 50 personnes, le pass sanitaire est obligatoire. Plus important encore, aujourd’hui nous devons faire attention à ce que nous disons au sein même de nos Églises, par exemple sur l’avortement ou sur les sujets liés au genre. Et cela sans parler des autorités qui s’opposent ouvertement à Christ et qui persécutent l’Église dans le monde. Mais il y a un trône au-dessus de leurs trônes. Leur autorité est sous l’autorité du trône ultime. Même lorsque leurs décisions ne semblent pas aller dans notre sens, nous déçoivent, nous contrarient ou même nous obligent à fermer les portes de nos Églises, ces décisions, aussi incompréhensibles que cela puisse être, contribuent au plan de Dieu pour juger le monde et sauver son peuple.
3. Nous voyons un Dieu 3 fois Saint, donc nous sommes du bon côté
Que Dieu soit au contrôle est une chose mais son règne est-il bon ? Les personnes qui ont eu le plus de pouvoir sur cette terre n’ont pas toujours été les meilleures et ont souvent laissé des traces terribles dans l’histoire.
Au verset 7, nous voyons que ce trône est encore entouré de quatre êtres vivants un peu particuliers. Au début, ça va. Le premier ressemble à un lion, le deuxième à un taureau, le troisième a un visage d’homme et le quatrième à un aigle en plein vol. Nous avons là, en quelque sorte, réunis les rois de la création. Le lion, le roi des animaux sauvages. Le taureau, le roi des animaux domestiques. L’aigle, le roi des animaux volants et l’homme qui domine la création. Toute la création est là, représentée, mais chacun a six ailes et cela nous évoque le trône que nous voyons dans Ésaïe 6, entouré des chérubins ayant chacun six ailes. Et ce qui est frappant, c’est qu’ils disent la même chose : « Saint, Saint, Saint est le Seigneur tout puissant, celui qui était, qui est et qui vient… ». Dieu est un Dieu saint… vraiment, vraiment, vraiment Saint. C’est le seul attribut de Dieu qui est martelé de cette façon, la bible ne dit pas que Dieu est amour, amour, amour ou puissant, puissant, puissant ou glorieux, glorieux, glorieux ou encore sage, sage, sage. Elle dit que Dieu est Saint, Saint, Saint ! Cela nous dit que Dieu est distinct de sa création. Dieu est « autre », il n’a rien de commun avec l’homme, avec sa création… Il nous dépasse de manière absolue ! La sainteté met également un accent sur la pureté morale absolue de Dieu, la distance morale absolue qui existe entre lui et nous.
Dieu ne se contente pas d’être parfaitement bon ; il est aussi la source et l’ultime référence de la bonté[1]. Nous avons un Dieu qui règne de manière totale et qui en même temps est la pureté même, la source de toute bonté.
La création entière reconnaît et célèbre sa bonté ! La création entière loue Dieu alors que :
- Quand je regarde les conflits dans ce monde, quelques fois je me demande s’il y a un bon côté. On identifie assez facilement le mauvais côté mais le bon, est-il vraiment bon ?
- Quand j’écoute nos hommes politiques je me demande s’il y a un bon côté. Là aussi, il est assez facile d’identifier ce qui est mauvais. Mais aucun parti et aucun homme politique n’est parfaitement bon.
Par contre, lorsque je contemple Dieu, je sais que je suis du bon côté. La création toute entière témoigne de sa sagesse et de sa bonté infinies. Elle rappelle à nos Églises que Dieu est saint et que nous menons le bon combat quand nous proclamons avec fidélité l’Évangile.
Pour conclure : Notre Dieu est digne de régner, notre part est de le contempler et de l’adorer.
Peut-être que la chose qui m’encourage le plus dans tout ce passage est le mot « assis ». Au verset 2, Dieu est assis sur le trône et cela nous est répété aux versets 9 et 10.
Il y a peut-être des tumultes sur la Terre, des guerres, des assauts contre les Églises et quelques fois même à l’intérieur de l’Église. De combien de divisions avons-nous entendu parler ces dernières années ? Combien de déceptions en voyant des Églises qui ont du mal à grandir, qui luttent ou même qui quelquefois ferment leurs portes.
Est-ce que nous avons l’impression que c’est la panique au ciel ? Dieu réagit il au coup par coup ? Non ! Dieu est assis, son règne est paisible…
Parce que Dieu est puissant, parce que Dieu est Saint, parce qu’il est assis. Nous pouvons nous asseoir ! Nous pouvons nous reposer en lui et l’adorer.
Pourquoi Dieu ouvre-t-il cette porte avec vue sur le ciel ? Pour que nous nous asseyons !
Parce que Dieu est puissant,
Parce que Dieu est Saint,
Parce qu’il est assis.
Nous pouvons nous asseoir ! Nous pouvons nous reposer en lui et l’adorer. Le destin des Églises est entre les mains du Dieu souverain.
Dans le chapitre 4, nous découvrons que Dieu est digne de régner parce qu’il est le créateur. Dans le chapitre 6, Jésus est digne d’ouvrir le livre que Dieu lui tend, parce qu’il s’est offert en sacrifice pour l’Église. Quand nous lisons les chapitres 6 et 7, nous comprenons que ce livre contient le plan de Dieu pour juger et sauver le monde. L’histoire de l’Église est écrite. Elle est dans les mains de Dieu.
Notre part en tant que chrétien est de nous asseoir et d’adorer Dieu. Notre part en tant que responsable d’Église est de faire voir ce Dieu qui est assis dans les cieux.
Notre part en tant que chrétien est de nous asseoir et d’adorer Dieu. Notre part en tant que responsable d’Église est de faire voir ce Dieu qui est assis dans les cieux. Que nos Églises puissent à leur tour contempler Dieu qui règne dans les cieux, voir sa puissance, sa sainteté, sa glorieuse majesté. Pourquoi ? Pour qu’elles puissent avec la création, avec l’Église entière, déjà sur cette terre proclamer : « Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance, car tu as créé toutes choses et c’est par ta volonté qu’elles ont été créées et qu’elles existent. »
Pourquoi ? Parce que c’est ainsi qu’elles vont traverser toutes les tempêtes intérieures ou extérieures, jusqu’à ce que Jésus revienne et nous réunisse dans les cieux.
[1] https://evangile21.thegospelcoalition.org/essais/la-saintete-de-dieu/