Je suis parti tôt pour éviter la circulation. J’ai décidé de chercher un endroit pour travailler environ deux heures, et j’ai trouvé un café où je pouvais m’installer avec mon ordinateur. Je me suis installé dans leur salle au sous-sol, où j’étais seul à l’exception d’un groupe de jeunes adultes dans un coin.
J’ai commencé à travailler, avec ma boisson et ma pâtisserie à la main. Je pouvais entendre la conversation des jeunes installés un peu plus loin, qui parlaient de sexualité. L’un d’eux était en pleine transition de genre. Tous exprimaient leur indignation pour la manière dont ils avaient été traités par des personnes en désaccord avec leur éthique sexuelle. Quelques-uns ont parlé des Écritures, de l’Église, et de leurs parents. Dans leur voix s’entendait beaucoup de douleur, et aussi beaucoup de détermination.
Ils sont partis, et j’ai continué à travailler. Mais je me suis mis à réfléchir à une retraite pour pasteurs de toute l’Amérique du Nord à laquelle j’ai participé en mai. Lors des retraites des années précédentes, je me disais que de tous les pasteurs présents, j’étais celui qui vivait dans une des villes des plus progressistes. Plus maintenant. Cette année, il semblait que chaque pasteur, qu’il soit d’une région urbaine ou rurale, conservatrice ou libérale, était confronté aux mêmes problématiques que moi.
Tout cela me fait penser au missionnaire Lesslie Newbigin, qui est retourné en Angleterre après 40 ans passés en Inde. À son retour, il a trouvé une culture différente de celle qu’il avait connue. « L’Angleterre est une société païenne, pour laquelle il faut d
évelopper une réponse vraiment missionnaire. Il s’agit de la plus grande tâche intellectuelle et pratique à laquelle l’Église fait face, » a-t-il écrit.
Nous faisons face au même défi aujourd’hui.
Comment devrions-nous y répondre? Je suis loin d’être un expert, mais quelques idées me viennent à l’esprit.
D’abord, nous devons mieux connaître la culture que nous cherchons à atteindre. En d’autres mots, nous devons acquérir les compétences d’un missionnaire. Des livres comme Le plus étrange des mondes de Carl Trueman, nous aident à comprendre comment nous en sommes arrivés là aujourd’hui, et comment les gens pensent de nos jours.
Deuxièmement, nous devons retrouver notre confiance en Dieu et en l’Évangile. Les défis auxquels nous faisons face semblent insurmontables, mais Dieu n’est pas inquiet. Les Psaumes 1 et 2 m’aident : je veux être une personne enracinée dans la Parole de Dieu (Psaume 1) et confiante dans le règne de Dieu même quand il semble que le monde est hors de contrôle (Psaume 2).
Troisièmement, nous devons demander à Dieu de nous donner de l’amour pour les gens que nous cherchons à atteindre. C’est un peu ce que j’ai ressenti alors que j’étais assis dans ce café. C’est difficile de prier pour des personnes que l’on n’aime pas.
Il y a des années, John Stott a écrit, « Je prie ardemment que Dieu suscite aujourd’hui une nouvelle génération d’apologètes chrétiens ou de communicateurs chrétiens qui combineront une loyauté absolue à l’Évangile biblique et une confiance inébranlable dans la puissance de l’Esprit, avec une compréhension profonde et sensible des alternatives contemporaines à l’Évangile. Des chrétiens qui sauront relier les deux avec fraîcheur, autorité, et pertinence; et qui utiliseront leur intelligence pour atteindre d’autres pour Christ. » C’est aussi ma prière alors que nous sommes confrontés à de nouveaux défis missionnaires au Canada.
