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Il est facile de condamner le matérialisme mais difficile d’y échapper

La période de Noël est propice à s’insurger contre le matérialisme omniprésent. Nous commençons la nouvelle année émotionnellement et financièrement épuisés, aussi bien sur le plan collectif que sur le plan individuel. Je ne vais pas m’opposer à cette analyse.

Cependant . . .

La plupart des gens pensent que le matérialisme est le désir de posséder beaucoup de choses, ou des choses onéreuses ou des choses uniques ou les trois à la fois. Mais la vérité, c’est que vous pouvez être matérialiste avec n’importe quel niveau de revenu (ou aucun).  Il suffit juste de considérer le confort matériel de ce monde comme la source de votre bonheur.

Le cœur du matérialisme

C.S. Lewis a exposé l’étendue de la gloutonnerie dans son célèbre livre La tactique du diable en montrant qu’une relation entachée par le péché avec la nourriture ne prend pas seulement la forme d’une surconsommation. Parfois, il s’agit simplement d’être focalisé sur « une tasse de thé, léger, mais pas trop, et un tout petit morceau de pain grillé croustillant à point ? » Peu importe ce qui a été offert (Lettre XVII).

De la même manière, le matérialisme ne s’exprime pas seulement dans le désir de posséder les biens de ce monde de manière quantitative ou qualitative, mais par le fait de baser son bonheur sur les choses de ce monde. Il se peut que vous ne soyez pas irrésistiblement attiré par la mode, les bijoux stylés, les voitures, les yachts ou tout autre symbole d’un statut social privilégié. Mais posez-vous la question suivante : à quel point ma satisfaction dépend-t-elle de […] [remplissez le champ vide] ? Pouvoir rentrer dans mes vêtements de taille 34 (même si je les ai achetés chez Kiabi) ? Pouvoir emmener ma famille dans un restaurant de luxe sans me soucier de ce que ça coûte ? L’affection d’un animal de compagnie. Ne pas perdre la lumière et la vue de mes fenêtres à cause d’un nouveau bâtiment construit juste devant. Et ainsi de suite.

La perte de ce confort ordinaire vous laissera toujours nostalgique, mais nuira-t-elle à votre bonheur ? Si tel est le cas, vous êtes un matérialiste.  Être matérialiste signifie tout simplement que votre bonheur, votre joie, votre contentement et votre satisfaction, sont indissociablement liés à quelque chose appartenant à ce monde matériel. Un salaire, si petit soit-il. Une position, si basse soit-elle. Des possessions, même modestes ou démodées ? Si nos cœurs sont démesurément attachés à ces choses, au-delà de la simple affection que nous éprouvons pour ce qui nous est familier, alors nous sommes matérialistes.

Être matérialiste signifie tout simplement que votre bonheur, votre joie, votre contentement et votre satisfaction sont indissociablement liés à quelque chose appartenant à ce monde matériel.

Et puisque ce monde passe, le matérialisme entre dans la même catégorie que le fait de construire votre maison sur le sable, ou manger des aliments qui ne rassasient pas.  Il est ultimement voué à l’échec.

Le proverbe traditionnel : « On n’emporte pas ses biens avec soi » pourrait être élargi en disant : « Vous n’avez aucune prise à laquelle vous accrocher dans ce monde ». Lorsque le chagrin, l’âge, ou toute autre perte nous prive de ces bienfaits matériels, nous, les matérialistes, n’avons plus rien.

La joie véritable de Son Royaume

C’est seulement lorsque nous avons appris à placer notre joie dans le royaume de Dieu, dans sa présence et son amour que nous sommes en sécurité. Comme Paul le conseille aux Corinthiens, ne vous laissez pas excessivement décourager par les épreuves et les pertes ; au contraire : « Regardez, non pas à ce qui est visible, mais à ce qui est invisible, car les réalités visibles sont passagères et les invisibles sont éternelles » (2 Cor 4.18).

Tout ce qui nous libère de notre dépendance à l’égard de ce monde doit être accueilli favorablement. Les saints d’autrefois appelaient cela « être sevré du monde ». Aucun enfant ne se réjouit du jour où il est sevré, et il est impossible de lui faire comprendre les merveilles de la crème glacée, des fraises, des lasagnes et du guacamole qui seront siens seulement s’il parvient à passer du temporaire au permanent.

Il en va de même pour nous. Nous nous accrochons à ce qui ne peut ni satisfaire, ni même durer, au lieu de marcher par la foi comme des citoyens du ciel et de jouir de la sécurité d’un héritage qui ne peut jamais être ébranlé. Pire encore, lorsque Dieu, dans sa miséricorde, prend des mesures pour nous sevrer de notre dépendance malsaine à l’égard de ce monde, nous l’accusons d’injustice, de méchanceté ou de manquer d’amour ­ tout comme le ferait un enfant nourri au sein, s’il avait les mots pour le dire, lorsqu’on lui retire le réconfort du sein maternel pour le remplacer par de la nourriture solide (oh, berk !).

Je dois confesser mon propre matérialisme. Mes meubles ont beau avoir des dizaines d’années, ma garde-robe a beau avoir été commandée sur des catalogues, mes tapis ont beau s’effilocher sur les bords et s’user au milieu, ils sont à moi, et je ne veux pas que la vie que j’ai tissée autour de moi change, même le plus petit détail. Au fond de moi, je veux vouloir voir  la face de Dieu, et vivre dans la joie avec lui éternellement ; simplement, vous comprenez, sans que rien ne change.

Dieu, sauve-moi de mon matérialisme. Dieu, sauve-nous tous, et prépare-nous pour ton royaume, là où nous vivrons heureux avec toi pour toujours.

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