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Il y a deux manières classiques de relier la Bible aux fréquentations et elles sont tout aussi erronées l’une que l’autre.

La première est de penser que, comme la Bible ne parle pas des fréquentations, on a toute la liberté de plonger la tête la première dans les eaux de la romance, avec pour seul désir le mariage. Nous appellerons cette approche « l’approche libertaire ». Cette vision des choses nous amène à adopter les jeux de fréquentation habituels de notre société comme par exemple la « texto-séduction ».

La deuxième est de penser que, comme la Bible ne parle pas des fréquentations, ces dernières sont totalement interdites. Nous devons ainsi nous conformer aux pratiques qui existaient dans les cultures des auteurs bibliques. Nous appellerons cette approche « l’approche rigoriste ». Cette vision des choses nous amène à assimiler les jeux de fréquentation habituels des sociétés antiques (et pas toujours chrétiennes) comme par exemple demander l’autorisation du père avant tout rendez-vous galant ou utiliser une ceinture de chasteté.

L’institution des fréquentations

Heureusement, il existe une troisième approche. Comparons la manière dont la Bible parle des fréquentations avec celle dont elle aborde la politique. La Bible enseigne que sur cette terre, la politique est une institution de ce monde, mais qu’elle est néanmoins légitime. Elle est légitime, mais elle n’est pas sainte pour autant. De même, on peut dire que les fréquentations sont une institution de ce monde, mais sont néanmoins légitimes. Elles sont légitimes, mais ne sont pas saintes pour autant. Elles ne sont ni une institution du monde qui échappe aux saintes Écritures (l’approche libertaire) ni une institution céleste avec un mode d’emploi unique (l’approche rigoriste). Voyons plus en détails ce que cela implique.

Les fréquentations sont une institution de ce siècle (elles disparaîtront avec le « présent siècle mauvais » [Galates 1.4] tout comme les richesses de 1 Timothée 6.17), parce que le mariage est une institution de ce siècle (Matthieu 22.30 ; 1 Corinthiens 7.34). Cependant, la différence est que le mariage illustre l’union consommée entre Christ et son Église à la fin des temps (Éphésiens 5.31-32 ; Apocalypse 19.7-9), alors que les fréquentations n’ont aucune valeur symbolique. Elles ne reflètent aucune réalité de l’histoire du salut.

Nous pouvons donc décrire la nature et le contenu des fréquentations de cette manière :

Dans notre culture, les fréquentations sont simplement la manière avec laquelle nous exprimons notre désir (plus ou moins marqué) de nouer une alliance de mariage avec une personne spécifique. Quoique légitime, cette démarche est potentiellement à durée déterminée*.
De ce fait, les fréquentations ne sont ni plus ni moins bibliques que les rituels de séduction de la culture du Proche-Orient ancien au sein de laquelle l’Ancien Testament a été écrit, ou que la façon de faire la cour dans les sociétés juives et gréco-romaines au sein desquelles le Nouveau Testament a été rédigé.

A l’inverse du mariage, les fréquentations ne font pas l’objet d’une approbation spéciale de Dieu. En d’autres termes, elles ne tirent pas leur légitimité de l’existence d’une alliance et ne « sanctifient » pas comme le mariage (1 Corinthiens 7.14). Elles constituent simplement la manière dont notre société gère la transition du célibat au mariage sans faire la cour à l’ancienne (tradition qui n’est de toute façon que le reflet d’une époque). C’est une habitude culturelle de ce siècle qui exprime une transition légitime avec laquelle Dieu est d’accord et qui le réjouit.

La pratique des fréquentations

Dans les fréquentations, la théologie donne un cadre à notre conduite, nos intentions, nos limites, nos relations et la manière dont nous les vivons. Si vous fréquentez quelqu’un, quel que soit le degré de formalisme ou d’intimité vous trouverez dans la Bible des vérités utiles que Dieu a données pour vous encourager, vous faire grandir en discipline et vous garder fidèles. Il ne vous abandonne pas à de la pure spéculation (approche libertaire) ou à une rigidité irréfléchie (approche rigoriste).

Voici quelques pistes pour vivre comme des citoyens des cieux (Éphésiens 2.7; Hébreux 6.5), dans la sainteté (Éphésiens 1.4; 1 Pierre 1.15), une réalité culturelle de ce monde.

Création :

(1) Votre conception de l’humanité devrait déterminer votre manière de comprendre votre rôle en tant qu’homme ou femme (Genèse 1.26-28), et pas l’inverse. (2) Parce que vous êtes des êtres finis et limités (Psaume 39.4; Psaume 90.12), vous n’êtes pas appelés à avoir des certitudes divines quant à l’avenir de votre relation. (3) Il est normal de ressentir de la gêne à certains moments. C’est l’expérience émotionnelle qui va avec le fait de se rendre vulnérable à une autre personne. Dieu n’observe pas de loin votre vie romantique en attendant que vous soyez parfaitement à l’aise l’un envers l’autre (Proverbes 15.28). Il travaille au travers d’une fidélité même pleine de gêne, Il s’y attend et s’en réjouit (1 Corinthiens 2.4). (4) Les sentiments romantiques avant le mariage font partie de ce qui est profondément bon dans la création (Genèse 2.23). Ils devraient donc être célébrés plutôt que condamnés.

Chute :

(5) Vous êtes pécheurs et vous allez vouloir utiliser l’autre, mentir, manipuler, et repousser les limites émotionnelles, physiques et relationnelles pour de mauvaises raisons (Jérémie 17.9). Ne construisez pas votre relation en partant du principe que vous serez toujours en pleine possession de vos moyens (Matthieu 18.7). Cherchez des personnes extérieures à qui vous pourriez en parler (Éphésiens 4.27) et mettez en place des limites internes (Matthieu 18.7; Éphésiens 6.11). Méfiez-vous de l’idolâtrie (Deutéronome 4.15-16). (6) Vous fréquentez un être pécheur (Romains 3.23). Préparez-vous à devoir exercer la patience, à pardonner et vivre des frustrations (Galates 5.22-23; 1 Pierre 1.22). Cela signifie que les préférences, les habitudes, les désirs, les peurs et les agacements ne doivent pas contrôler le déroulement de la relation (Galates 5.24-26). (7) Soyez toujours prêts à rompre si la relation devient malsaine ou continuellement pécheresse (Psaume 66.18).

Rédemption :

(8) Votre objectif premier devrait être d’aider l’autre personne à grandir en sainteté et en amour pour Dieu et pour les autres. (Philippiens 1.9-11). (9) Du fait de notre union avec Christ, considérer l’autre d’abord comme son frère ou sa sœur est le fondement de la relation entre deux chrétiens qui se fréquentent (Marc 3.35; 1 Corinthiens 12.27) et c’est valable aussi entre deux chrétiens mariés (cf. Éphésiens 5.1, 8, 22-33). (10) Le grand commandement d’aimer son prochain comme soi-même n’est pas remplacé ou affaibli par l’amour romantique. Il constitue le cadre nécessaire pour que la romance soit de l’amour (Romains 13.9).

Consommation (Nouvelle création) :

(11) Cherchez à aider la personne que vous fréquentez à chérir le retour futur de Christ plus que la potentielle consommation du mariage (Jacques 5.8; 2 Pierre 3.10). (12) Ceux qui se confient à tort dans le fait qu’ils ont profité dans ce monde d’un certain avant-goût des réalités de l’alliance s’attireront un jugement plus grand (Hébreux 6.4-7). De même, si vous commencez une relation de fréquentation alors que vous savez parfaitement qu’elle ne conduira pas au mariage, vous profitez d’un avant-goût des réalités de l’alliance du mariage (romance, intimité émotionnelle particulière, vulnérabilité, un certain niveau de sécurité) dans un but égoïste et donc pécheur.

La Bible joue un rôle essentiel pour comprendre les fréquentations, tant dans leur nature et leur fonction comme culture et comme institution, que dans la manière dont nous les vivons. Mais plus que tout, je prie que le bon sens et la paix viennent sur mes pairs qui évoluent dans le monde des fréquentations chrétiennes. Dieu est avec vous, frères et sœurs, et Il met en œuvre son plan parfait à travers les inévitables et pénibles difficultés des fréquentations chrétiennes (Psaume 37.23; Proverbes 16.9; Proverbes 19.21).
*Cette définition n’implique pas que chacun soit sûr d’épouser l’autre mais seulement que la probabilité d’un mariage est assez grande pour justifier une relation spéciale.

Traduction : N. et M.-A. B. de l’article Toward a Biblical Approach to Dating

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