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Confinement : le mot est à la mode. Jusqu’à récemment, bien des gens ignoraient probablement même qu’il figurait dans le dictionnaire. Aujourd’hui, après avoir dit « Bonjour » dans un mail, on enchaîne avec : « Comment ça va, en ces temps de confinement ? ». Sur les réseaux sociaux, on rivalise d’imagination pour expliquer à nos amis comment nous vivons le confinement : « Confinement, jour 25 : nous avons construit une tour Eiffel avec 346’422 allumettes ». De nouveaux mots apparaissent peu à peu : on se met ainsi à parler de « déconfiner » la population (un mot que Word souligne en rouge, parce qu’il n’existe pas, mais qui bientôt sera dans toutes les bouches et sur toutes les pages des journaux). On essaie d’en rire, mais, en réalité, beaucoup, s’ils devaient donner un synonyme à « confinement », emploieraient des mots tels que « emprisonnement », « isolement » ou « solitude ».

Privés de liberté à Pâques ?

Bien sûr, c’est pour la bonne cause, mais n’empêche que nous ne sommes pas habitués à nous voir imposer de telles restrictions de nos libertés. Surtout en période pascale. Pâques rime habituellement avec vacances, repas de famille et culte spécial. Cette année, les vacances sont soit interdites (en France), soit vivement non-recommandées (en Suisse) et de toute manière presque impossibles ; les repas de famille sont largement remplacés par des Skype ou des siestes solitaires confinées ; quant au culte spécial, il est en effet bien spécial, puisqu’il se passe derrière un écran.

Pâques : un rappel de notre liberté !

Mais il y a une très bonne nouvelle, qu’on ne devrait absolument pas oublier en cette période de Pâques : même confinés, nous sommes libres ! Notre liberté, en tant que chrétiens, est complète et définitive. On ne parle pas ici seulement de la « liberté de penser » chère à Florent Pagny, que personne ne peut enlever, pas même à une personne seule confinée dans un studio de 14m2 dans un immeuble de banlieue. Non, on parle ici de la liberté que Jésus-Christ nous a obtenue par sa mort et sa résurrection.

Voilà la merveilleuse nouvelle de Pâques : nous étions esclaves, ne jouissant d’aucune liberté, mais Dieu nous a fait sortit de nos maisons-prisons. Même pas besoin d’attestation, comme chez nos voisins français : cette attestation, nous l’avons reçue une fois pour toutes par Jésus-Christ, qui, par son sang nous a offert une liberté totale. Les paroles de ce beau cantique nous le rappellent : « Quel repos céleste, mon fardeau n’est plus ! Libre par le sang du calvaire. Tous mes ennemis Jésus les a vaincus : gloire et louange à Dieu notre Père ! Quel repos, quel repos, quel repos, quel céleste repos ! ». Nos ennemis ont été vaincus, nos esclavages ont été brisés. La mort, le diable et le péché ne sont plus nos maîtres.

Libres de l’esclavage de la mort

Vendredi Saint et Pâques sont l’occasion de se rappeler tout particulièrement que le Fils de Dieu est devenu un être de chair et de sang « afin d’écraser par sa mort celui qui détient le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable, et de délivrer tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans l’esclavage » (Hébreux 2,14-15). La résurrection du Seigneur nous garantit que la mort, physique et spirituelle, qui était entrée dans le monde suite au péché d’Adam et Eve, a perdu son pouvoir. Si nous avons mis notre foi en Christ, nous qui étions morts par nos fautes et par nos péchés, Dieu nous a « rendus à la vie avec le Christ » et « il nous a ressuscités ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ-Jésus » (Ephésiens 2,1-6). Il en découle une nécessité éthique : « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu » (Colossiens 3,1). Confinés ou non, nous sommes revenus à la vie pour vivre dans la glorieuse liberté de ceux qui ont un sens à leur existence.

Et lorsque le Ressuscité reviendra, à la dernière trompette, pour nous amener avec lui dans le ciel, nous recevrons des corps glorifiés et immortels ; la mort, ce dernier ennemi, aura perdu sa victoire et son aiguillon (1 Corinthiens 15,54-55). Même si, au retour de Christ, toutes les frontières sont fermées et tous les avions cloués au sol, Christ nous amènera directement en sa présence, par un aller-simple, pour une destination où la mort ne sera plus, où il n’y aura plus ni larme, ni cri, ni douleur (Apocalypse 21,4). Et l’on pourrait ajouter : ni coronavirus, ni cultes en ligne, ni chômage, ni télétravail, ni surenchère d’informations sensationnelles, ni file d’attentes à la pharmacie, ni masques, ni pénurie de farine, ni conférences de presse…

Libres de l’esclavage du diable

Même confinés, nous sommes libres de l’esclavage du diable

A la croix, à Vendredi Saint, Christ a « dépouillé les principautés et les pouvoirs, et les a publiquement livrés en spectacle, en triomphant d’eux par la croix » (Colossiens 2,15). Le diable était notre père (Jean 8,44), il n’a maintenant plus aucun pouvoir sur nous, puisque nous avons été transférés du royaume des ténèbres au royaume du Fils bien-aimé (Colossiens 1,13). Il nous faut là encore nous approprier cette vérité, la méditer pour en être totalement convaincus. L’apôtre Jean insistait : « Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, que la parole de Dieu demeure en vous et que vous avez vaincu le Malin » (1 Jean 2,14). Nous avons un nouveau maître, que nous pouvons servir en toute liberté même quand nos libertés humaines et terrestres sont entamées. Cela implique, par exemple, que nous ne sommes pas condamnés à sombrer dans la déprime ou dans le doute, alors que nous regardons peut-être notre passé avec nostalgie, notre présent avec amertume et notre avenir avec incertitude : non, nous sommes libres de résister à ces attaques du diable qui, bien que rôdant comme un lion rugissant, est déjà un ennemi vaincu contre lequel le Dieu de toute grâce pour nous rendre forts (1 Pierre 5,8-11).

Libres de l’esclavage du péché

La thématique de la libération de l’esclavage du péché est centrale dans le Nouveau Testament. L’esclavage du péché est la condition de tous les hommes, par nature. « Quiconque commet le péché est esclave du péché » (Jean 8,34). Nous sommes plus libres en tant que « chrétiens confinés » que le moins confiné des incroyants qui profiterait de sa « liberté » pour voyager aux quatre coins du globe, s’amasser des trésors sur la terre et s’émanciper de toute contrainte. Le plus libre des hommes reste esclave de son péché, et donc condamné par Dieu. Une seule solution : connaître la vérité qui nous rendra libres (Jean 8,32). « Si donc le Fils vous rend libres, vous serez réellement libres » (Jean 8,36). Ce dont ont besoin nos contemporains, ce n’est pas premièrement d’être « dé-confinés », mais d’être « dé-esclavagisés » de leur péché. Et si Dieu, dans sa pure grâce, nous a déjà donné cette liberté-là par sa mort à la croix et sa résurrection au matin de Pâques, puis en l’appliquant  nos cœurs par son Esprit, alors nous sommes les plus libres des hommes. « Libérés du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice » (Romains 6,18).

Le plus libre des hommes reste esclave de son péché, et donc condamné par Dieu.

Mais là encore, il s’agit de vivre dans cette liberté qui nous a été acquise, de nous l’approprier. Par l’Esprit de Christ qui vit en nous, nous sommes équipés pour résister à la tentation de vivre selon la chair et pour produire au contraire le fruit de l’Esprit. C’est pour la liberté que Christ nous a libérés. Veillons à ne pas nous « reconfiner » : si nous continuons de marcher dans le péché alors que Christ nous a délivrés du pouvoir du péché, nous ressemblons à un homme qui, lorsque les autorités lui auront redonné sa liberté de mouvement, préférerait rester enfermé chez lui.

Pâques, week-end de tous les dangers ?

Le jeudi précédant Pâques, le quotidien vaudois « 24 Heures » proposait cette manchette : « Pâques, week-end de tous les dangers ? ». Sous-entendu : Pâques est un week-end dangereux, parce qu’il est à redouter que les confinés se déconfinent et profitent un peu trop de leur semi-liberté. La vérité biblique, c’est que Pâques est le week-end de tous les espoirs et de toutes les sécurités. C’est par sa mort et sa résurrection que Jésus-Christ nous a acquis la liberté : nous sommes libres de l’esclavage de la mort, du diable et du péché. Même si nous devions rester confinés dans nos maisons pendant des années encore, cette parole de l’Ecriture resterait vraie : « Ainsi donc, frères, nous avons l’assurance d’un libre accès au sanctuaire par le sang de Jésus, accès que Jésus a inauguré pour nous comme un chemin nouveau et vivant au travers du voile, c’est-à-dire de sa chair » (Hébreux 10,19-20).

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