Aidez TGC Évangile21 à équiper les croyants pour qu'ils restent fermement attachés à l'Évangile dans une culture qui change radicalement.

×
Parcourir

Introduction

La Bible nous dit que Dieu est amour et pourtant que l’enfer existe. Est-ce là une contradiction ?

La réponse libérale « on ira tous au paradis pourrait attirer. Dans son livre Love Wins (L’amour gagne), Rob Bell renie l’existence de l’enfer pour soi-disant prôner le triomphe de l’amour… Mais contredire les paroles de Jésus sur l’enfer, alors qu’il est lui-même l’amour incarné, n’inspire pas confiance.

La réponse plus conservatrice « Dieu est amour mais Il est aussi juste, et c’est pour cela que l’enfer existe » n’est pas complètement satisfaisante non plus. Je conçois que Dieu est amour et juste, mais pourquoi ajouter ce « mais » entre les deux ? Si Dieu est amour, ne devrait-Il pas être amour dans tout ce qu’Il fait, même dans sa justice ?

Si Dieu est amour, alors nous devons aussi logiquement accepter que l’enfer existe par amour.

L’enfer, par amour pour Jésus-Christ

Nous construisons souvent notre vision du monde avec l’humanité au centre. Il est vrai que Dieu a donné une place d’honneur à l’homme dans la création. Mais le but de celle-ci n’est pas le bonheur des hommes (même si Dieu le souhaite profondément), c’est avant tout celui de Jésus-Christ. L’univers a été créé pour Christ et par Christ (Col 1.16), Il en est le seul héritier légitime (Héb 1.2) en qui toutes choses seront réunies, sur Terre comme au Ciel (Eph 1.10) telle une Épouse offerte à son Époux (Ap 19.7-8).

Ce monde est le fruit de l’amour entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Par amour pour le Fils, Dieu le Père a conçu un univers parfait qui sera un jour donné à la deuxième personne de la Trinité. Offrir à Christ une épouse pécheresse, impure, et qui le rejette serait tout sauf de l’amour. Comment Dieu pourrait-Il forcer son Fils à s’unir à des âmes n’ayant aucun désir de se préparer pour ce mariage ? Des âmes qui rejettent la sainteté, le plan de Dieu, la personne de Jésus-Christ et l’éloignement du péché ? L’amour le plus profond jamais partagé, celui de la Trinité, ne peut avoir comme fruit un tel scénario. Au contraire, par amour pour son Fils, Dieu se doit de juger ceux qui l’ont insulté en reniant son sacrifice si coûteux. Jésus n’est pas mort à la croix en portant le poids infini de la colère de Dieu pour que le péché subsiste dans sa présence éternellement.

Ce que Dieu fait dure à toujours (Ecc 3.14) et aucune âme créée à l’image de Dieu n’a été conçue pour une existence temporaire (Dan 12.2). Par amour pour son Fils, Dieu le Père a dû concevoir un endroit pour placer les individus refusant de lui être offerts pour l’éternité. L’enfer existe ainsi parce que Dieu le Père aime Jésus-Christ et souhaite le meilleur scénario possible pour lui.

L’enfer, par amour pour les élus

S’il n’est pas aimable pour le Fils de forcer des âmes endurcies contre lui à partager l’éternité dans sa présence, il n’est pas non plus aimable de permettre aux élus de Dieu qui lui ont donné leur vie de subir l’éternité dans la présence du péché et de pécheurs.

Lorsque l’apôtre Jean est transporté devant le trône de Dieu dans sa vision et qu’il voit les rouleaux, il pleure parce que personne n’est digne de les ouvrir. Pourtant ces rouleaux sont ceux du jugement de Dieu ! En effet, le Sauveur du monde, l’Agneau de Dieu, n’a pas pour mission de simplement mourir à la croix pour sauver les élus de leur péché. Son appel consiste aussi à revenir sur Terre pour éradiquer le péché une fois pour toute ; sans cela son rôle de Sauveur ne saurait être complet.

Si des pécheurs non transformés venaient au ciel, alors le paradis ne pourrait être qu’une Terre bis, avec tous ses problèmes, sa souffrance, ses limites et sa mort en continu. Sans union à Christ, il ne peut y avoir de partage, de paix, de service ou d’entente constructive. Par amour pour les élus, Dieu a dû concevoir un lieu où les individus refusant d’être transformés par l’œuvre de Christ puissent être mis à l’écart. Le sang des martyrs demande aussi que la justice de Dieu sévisse (Ap 6.10). L’enfer existe ainsi parce que Dieu aime son Église et souhaite le meilleur scénario possible pour elle.

L’enfer, par amour pour les anges

Les anges n’ont pas une tâche facile : s’occuper de l’humanité rebelle ! Depuis des milliers d’années les anges œuvrent avec peine pour préserver la race humaine. Ils nous protègent (Ps 91.11), combattent avec acharnement pour nous contre les forces du mal (Ap 12.7), nous représentent devant Dieu depuis notre enfance (Mt 18.10), servent de messagers (Act 7.38 ; Gal 3.19) et sont une aide constante pour ceux qui hériteront du salut éternel (Héb 1.14). Ces anges n’ont pas été créés pour prendre autorité sur l’homme mais pour le servir (Héb 2.5). Leur ministère est très humble, quand nous considérons nos endurcissements, nos peines constantes, les dangers auxquels nous nous soumettons et nos combats !

L’homme n’a pas été créé pour survivre seul, mais pour faire partie de l’écosystème spirituel créé par Dieu où les anges jouent leur rôle. Nous avons besoin des anges. Sans eux le monde déchu serait un chaos complet. Et ce serait un manque d’amour envers eux de leur demander de protéger et de servir éternellement des êtres en rébellion contre Dieu. Pour libérer les anges de cette tâche, sans que le chaos créé par leur absence soit incontrôlable, un endroit à part doit exister pour l’humanité rebelle. L’enfer existe ainsi parce que Dieu aime ses anges et souhaite le meilleur scénario possible pour eux.

L’enfer, par amour pour le Saint-Esprit

La Bible dit qu’un jour celui qui retient le mal se retirera (2 Thes 2.6), probablement en référence au Saint- Esprit. Ce qui suit, ce sont les souffrances terribles de l’Apocalypse et la venue de l’antichrist. L’Esprit Saint porte sur lui une lourde responsabilité, celle de convaincre de jugement, de justice et de péché (Jn 16.8). C’est aussi lui qui donne la vie (Jn 6.63). Sans son influence protectrice sur les croyants comme les non-croyants, notre monde serait dans une confusion inimaginable.

Par amour pour son Saint-Esprit, Dieu ne peut le forcer à porter le poids des excès de l’humanité. Un jour, il se retirera loin de ceux qui le rejettent. L’enfer existe ainsi parce que Dieu aime le Saint-Esprit et souhaite le meilleur scénario possible pour lui.

L’enfer, un lieu juste

Sans la protection du Saint-Esprit et des anges, nous n’avons aucune idée du niveau de méchanceté qui serait généré par les hommes. Les anges déchus qui ne bénéficient pas de ces aides nous donnent un triste exemple de ce que serait la Terre sans la protection divine. Il n’y aurait aucune joie, aucun espoir, aucun amour, aucun partage. Il y a une raison pour laquelle Dieu chassa Adam et Eve du paradis terrestre éternel : la vie infinie sans Dieu et sans limitations contre le péché est le pire des déroulements possibles. Laisser des pécheurs vivre éternellement sur Terre loin de Dieu n’est simplement pas une option. Nul ne sait le niveau de souffrance qu’une méchanceté sans frein générerait pour une planète d’hommes déchus et de démons.

L’enfer sert aussi de protection envers les pécheurs. La Bible dit clairement que la souffrance en enfer sera terrible. Mais elle dit aussi que cette souffrance sera juste, alors qu’ironiquement la souffrance sur la Terre ne l’est pas toujours ; et elle le serait encore moins sans la présence de l’Esprit et des anges. Cette souffrance ne sera ni irraisonnable, ni démesurée. De même que Dieu a limité son jugement sur Christ pour qu’il ne soit pas excessif (aucun de ses os ne fut brisé – Ps 34.20 ; Jn 19.36), un jugement qui pourtant était infini, Dieu limite aussi le jugement éternel des condamnés en enfer pour qu’il soit juste. Aucun pécheur ne paiera plus que ce qu’il mérite : chacun recevra selon ses œuvres (Rom 2.6).

En créant une réalité « loin de la présence du Seigneur et de la gloire de sa force » (2 Thess 1.9), Dieu limite aussi une souffrance supplémentaire pour des pécheurs qui ne pourraient supporter la vision de sa gloire. La Bible enseigne que, quand Jésus reviendra dans sa gloire, l’antichrist sera anéanti en un souffle de sa bouche (2 Thess 2.8). Qui pourrait supporter un jugement aussi intense pour l’éternité ? En écartant de sa présence glorieuse ceux qui l’ont refusée, Dieu révèle sa compassion à ceux dont les œuvres mèneraient à une situation encore pire.

Conclusion

Quand je vois l’influence de Satan et des démons sur Terre, leur haine et leur destruction, l’enfer semble logique pour eux – malgré le fait que nous sachions qu’ils étaient jadis des êtres d’une beauté remarquable. Le sentiment est différent avec l’humanité parce que nous portons encore des restes de l’image de Dieu. Mais une fois que cette image sera complètement perdue, je me demande si nous ne verrons pas le sort des hommes avec une même perspective.

En parallèle, réfléchir sur l’enfer, le jugement et le péché (même de la manière la plus objective possible) ne peut pas nous laisser indifférents. Le prophète Daniel tomba profondément malade suite à sa vision des empires terrestres et de leur destruction sous le jugement de Dieu. Même si je suis persuadé que l’enfer existe à cause de l’amour de Dieu, cette réalité me donne quand même la nausée. Elle doit nous rendre malades, tant que nous avons l’opportunité d’annoncer cet évangile de l’amour de Dieu et d’arracher nos proches de cette souffrance éternelle !

De ma perspective humaine et limitée, je préférerai que l’enfer n’existe pas. De plus, Dieu ne nous a pas tout dit sur le paradis et l’enfer. Je souhaite profondément dans mon cœur, que dans ce mystère caché, Dieu pourvoie à une atténuation de la souffrance que sera l’enfer. En même temps je veux faire confiance à mon Dieu qui, je le sais, est sage. Voici donc ma conclusion sur cette réalité difficile : si Dieu, dans sa sagesse, juge que pour le paradis d’une minorité, l’enfer de la majorité doit exister, c’est parce que la valeur du salut est infiniment plus grande que la peine de l’enfer. Nous n’avons aucune idée de la beauté du salut de Dieu, ni de sa grandeur, ni de ses merveilles. Plus nous l’approfondissons, plus nous aurons soif de le partager. Ne négligeons pas un si grand salut !


 

EN VOIR PLUS
Chargement