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Considérons dix « leçons de choses » que nous enseigne la situation actuelle : qu’elles puissent nous réveiller si nous avons besoin d’être secoués, nous encourager si nous sommes dépités, et nous donner aussi des pistes de discussion avec ceux qui, autour de nous, auraient besoin d’entendre le mot « Dieu » autant que les mots « coronavirus », « confinement », « Alain Berset » et « personnes à risque ».

1)    Croyez en l’invisible !

Est-ce que vous croyez au coronavirus ? Vous êtes bien obligés. Et pourtant, vous ne le voyez pas. Voilà un rappel de ce que les chrétiens ont souvent essayé d’expliquer autour d’eux : ce n’est pas parce que Dieu est invisible qu’il n’existe pas (Colossiens 1,15). C’est une question de foi : la foi regarde non pas aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles (2 Corinthiens 4,18).

Mais le Dieu invisible n’est pas inactif : il œuvre dans ce monde. Il l’a fait en créant en toutes choses et il continue de le faire en soutenant toutes choses. « Les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient fort bien depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages » (Romains 1,20). Il œuvre en donnant la pluie et en faisant lever son soleil, en donnant la nourriture à ses créatures, en dirigeant les nations, en permettant la prospérité ou la pauvreté, en exauçant les prières, en donnant des forces à celui qui est fatigué, et la liste pourrait continuer sur bien des pages… Nos contemporains croient au coronavirus parce qu’ils le voient à l’œuvre. Aidons-les à voir les œuvres visibles du Dieu invisible, pour qu’ils puissent croire en lui !

2)    Soyez dans la crainte !

Le sentiment le plus partagé par toute l’humanité, ces temps-ci, c’est la crainte : le monde a peur. On pourrait rappeler ici que toute la Bible est traversée par cette exhortation lancée aux croyants : « Ne crains rien ! ». Ceux qui ont placé leur foi dans le Dieu invisible n’ont plus à avoir peur de quoi que ce soit.

En même temps, la Parole de Dieu nous appelle à… craindre Dieu. Il est bien plus redoutable que le coronavirus, mais pas de la même manière, bien entendu. Le Dieu saint, exempt de tout péché, transcendant, ne supporte pas nos péchés. Il veut que nous en arrivions à la crainte de son nom, cette crainte qui nous fait dire, comme Esaïe : « Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le roi, l’Eternel des armées » (Esaïe 6,5). Tous ont besoin d’entendre que cette saine crainte de Dieu est la juste réaction qu’ils devraient adopter pour en venir à la repentance et à la foi en Jésus-Christ. Et puis, même sauvés, nous avons besoin de cultiver cette crainte-là : non pas une peur de Dieu, mais un saint respect, une admiration de sa personne, une prise de conscience de sa domination sur toutes choses, un désir sincère de nous soumettre à lui.

3)    Cherchez le salut !

Notre humanité a soif de salut. Face au danger du coronavirus, elle cherche son salut dans le confinement, le lavage des mains, l’obéissance aux autorités, le désinfectant, les masques, le personnel soignant… Cette prudence a bien entendu ses vertus, et il est sage de vouloir « sauver sa peau » et protéger celle des 8,5 millions d’habitants de notre pays.

Mais il serait de bon ton de rappeler à tous que nous avons besoin d’un salut bien plus grand : le salut qui se trouve en Jésus-Christ. Il nous délivre de la contamination du péché, nous réconcilie avec le Dieu saint que nous devons craindre, nous assure la vie après la mort. Il a porté la contamination de tous ceux pour lesquels il est mort, afin de nous donner l’assurance que la mort n’est qu’un passage vers une vie sans désinfectant, sans lavage de mains, sans confinement et sans maladie.

4)    Pensez à ce qui est important !

A quoi pensez-vous le matin en vous réveillant ? Le matin quand vous allez faire vos courses ? L’après-midi en allant promener votre chien… ou vos enfants ? Toute la journée quand vous écrivez des mails ou lancez des coups de téléphone à des proches ? La réponse est certainement : « Au coronavirus, bien entendu ! ». Le virus occupe nos pensées et empêche facilement notre cerveau de tourner, tout comme un virus informatique qui paralyse notre ordinateur et le fait disjoncter.

Dieu nous invite à faire une fixation dans nos pensées, mais cette fixation devrait avoir pour objet… lui-même. « Pensez à ce qui est en haut et non sur la terre » (Colossiens 3,2). Nous voyons bien, ces jours-ci, combien il est facile d’être obnubilé par un sujet qui nous captive. Allons-nous apprendre à nos pensées à être captivées par le sujet tellement plus extraordinaire de l’Evangile ? Il nous faut bien sûr ouvrir les deux yeux : l’un sur la Bible, l’autre sur le monde. Dieu ne nous appelle pas à mettre un masque devant nos yeux pour fuir la réalité. Par contre, si notre fixation sur la réalité visible nous fait oublier les choses invisibles et essentielles, c’est que nous avons succombé à un déséquilibre.

Paul écrit aussi ceci : « Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées » (Philippiens 4,8). Pas sûr que, ces derniers temps, nos pensées n’aient été occupées que par des choses vraies, objectives, pures et vertueuses…

5)    Acceptez le renoncement !

Le coronavirus nous a contraints à renoncer à toutes sortes de choses qui nous semblaient intouchables. Si nous avons pu vivre le renoncement pour le Covid-19, pourquoi ne pourrions-nous pas le faire pour Dieu ? Dieu ne nous demande pas de renoncer à l’école, aux réunions d’église ou à notre travail : il nous demande de renoncer à notre péché et à nos idoles. « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive » (Luc 9,23). Et, tout comme les autorités ont déclaré que ces renoncements étaient pour notre bien, Christ nous invite à des renoncements qui visent des biens encore supérieurs : sa gloire, notre sanctification… et notre joie. Car une vie de service pour Dieu procure la joie.

Il nous appelle ainsi à le suivre non pas à contrecœur, en renonçant à nos acquis par crainte de la sanction ou par obligation, mais par amour pour lui. Puisque nous sommes maintenant, par la force des choses, poussés au renoncement à soi, puissions-nous transposer cette même mentalité dans notre vie chrétienne, à la fois maintenant en ces temps particuliers, mais aussi lorsque nous aurons retrouvé notre confort, nos habitudes et nos acquis.

6)    Ayez confiance en l’Autorité et soumettez-vous !

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, a rassuré la population le 16 mars, alors que les mesures drastiques de la Confédération étaient expliquées : « Nous ne vous laissons pas seuls ». Des propos chaleureux et réconfortants pour une population apeurée et désécurisée. Est-ce que nous nous laissons rassurer aussi, et surtout, par ces mêmes paroles que le Roi des rois a adressées à ses disciples avant son ascension : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre (…). Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28,18-20) ? Son pouvoir est plus grand que celui de tous les dirigeants de toutes les nations réunies.

Son autorité aussi est plus grande que celle de toutes les autorités de nos Etats. Leur autorité est voulue par Dieu, et il est bon que nous nous y soumettions de bon cœur (Romains 13,1). Mais sommes-nous soumis avec d’autant plus de ferveur à celui qui nous donne des instructions toujours sages, parfaites et proportionnées, à celui qui ne doit pas décréter des « états d’urgence » mais qui a un plan stable de toute éternité ?

7)    Réjouissez-vous d’écouter l’Autorité !

Le 16 mars, il y a eu certainement plus de Suisses derrière leur télévision et leur radio que lorsque la « Nati » joue à la Coupe du monde de football. Nous avions soif d’entendre ce qu’allaient nous communiquer nos autorités, leurs décision.

On peut se demander si nous avons la même aspiration à entendre, connaître et comprendre ce que Dieu veut nous dire. Dans le Psaume 119, le psalmiste s’enthousiasme de la loi de Dieu, qui fait ses délices, qui le fait vivre. « Combien j’aime ta loi ! Elle est tout le jour ma méditation » (versets 97). Est-ce que nous nous réjouissons d’ouvrir la Parole de Dieu pour savoir ce que l’Eternel veut nous communiquer pour vivre en chrétiens aujourd’hui, autant que nous nous réjouissons de connaître les dernières mises à jour de « l’affaire coronavirus » ? Est-ce que nous sommes, comme Israël au temps d’Esdras et de Néhémie, attentifs à la lecture du livre de la loi, à l’écoute et désireux de soumettre notre vie à ce que nous y découvrirons (Néhémie 8,1-12) ?

8)    Soyez solidaires !

La Suisse n’a jamais semblé aussi unie, et c’est une bonne chose, une grâce que Dieu permet au cœur du malheur. Des initiatives de solidarité se mettent sur pied. Les personnes qui sortent se balader dans la nature se saluent plus facilement. Les soignants sont applaudis depuis les balcons le soir à 21h.

Voilà un bel exemple de ce que Dieu aimerait nous voir vivre dans l’église, à plus forte raison encore puisque nos liens ne sont pas seulement des liens de concitoyenneté, mais des liens de fraternité spirituelle. Et cela semble être le cas ces jours-ci, merci Seigneur ! Les frères et sœurs prennent leur téléphone pour prendre des nouvelles les uns des autres, ils proposent leur aide pour faire les courses ou apporter une aide pratique, s’écrivent des messages encourageants, redoublent de prières pour les personnes seules. Jésus rappelait cette vérité essentielle : « A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13,35).

9)    Souvenez-vous que nous sommes en guerre !

Le 16 mars, peu après la conférence de presse du Conseil fédéral en Suisse, le président Emmanuel Macron a fait un discours très solennel, dans lequel il a tenu ces propos choc : « Nous sommes en guerre ». Notre Occident vit en effet dans une situation qui, toutes proportions gardées avec les « vraies guerres » bien plus sanglantes qui continuent de frapper des millions de gens par-delà le monde, ressemble à une guerre. La Suisse, la France et bien d’autres pays sont sur pied-de-guerre. Cette réalité est nouvelle pour nous, qui sommes habitués à la paix.

Pourtant, bibliquement, la guerre dure depuis la Chute, en Genèse 3. Le monde est un grand champ de bataille entre Jésus-Christ et le diable, entre le bien et le mal. Chrétiens, nous sommes en guerre : cela a toujours été le cas et ce sera le cas jusqu’à notre mort. Coronavirus ou non, nous devons continuer de résister au diable, qui « rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer » (1 Pierre 5,8). Dans la crise actuelle, il ne se privera pas de vouloir nous blesser en suscitant en nous le découragement, les doutes, la colère, l’impatience… La guerre aura donc lieu d’abord dans nos propres cœurs, avec une lutte à mener contre notre péché : saurons-nous aimer nos proches avec lesquels nous serons davantage à la maison ? Etre patient avec notre conjoint s’il n’a pas la même opinion que nous sur les mesures sanitaires ? Utiliserons-nous notre temps à bon escient ? Résisterons-nous à la panique et à l’angoisse ? Continuerons-nous de prier Dieu pour sa grâce au sein de cette tempête ?

10) Entretenez l’espoir !

Les pronostics vont bon train pour savoir quand l’épidémie sera passée. Mais comme nous n’en savons pas grand-chose, nous remplaçons les pronostics par l’espoir : « On espère que cela ne durera pas trop longtemps et que cet été tout sera fini ». Nous avons besoin de nous accrocher à un espoir. Mais rien n’est sûr. Notre seul espoir doit être en Dieu : « J’espère en l’Eternel, mon âme espère, et je m’attends à sa parole. Mon âme compte sur le Seigneur plus que les gardes ne comptent sur le matin, que les gardes ne comptent sur le matin » (Psaume 130,5-6). Notre espérance est en Dieu : nous savons, par la foi, qu’il dirige ce monde dans sa providence. Et nous savons, par la foi, qu’il viendra bientôt établir son règne et que nous serons alors pour toujours avec lui, dans le ciel, à l’adorer. Nous avons « une espérance vivante » et « un héritage qui ne peut ni se corrompre ni se souiller, ni se flétrir et qui vous est réservé dans les cieux, à vous qui êtes gardés en la puissance de Dieu, par la foi, pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps » (1 Pierre 1,4-5).

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