La série d’article qui suit est une transcription éditée d’une prédication de Don Carson sur Jean 1.1-53
- Surprise #1 : Jésus démontre Son amour par du retard
- Surprise #2 : Jésus apporte la consolation en dirigeant l’attention sur Lui-Même
- Surprise #3: Jésus déploie Sa souveraineté par les larmes et l’indignation
- Surprise #4: Jésus donne la vie en mourant
Surprise #3: Jésus déploie Sa souveraineté par les larmes et l’indignation
Jésus se heurte à la mort implacable et affiche sa souveraineté sur elle par les larmes et l’indignation. Nous trouvons d’autres surprises dans Jean 11:28–44. Jésus reste apparemment en dehors de la ville, Béthanie, non pas par désir d’anonymat, mais parce qu’il laisse le deuil se dérouler et que ses disciples eux-mêmes essaient de le protéger. Il sait qu’il est en danger face aux autorités. Mais Marthe retourne à la maison et appelle Marie. Et Marie rejoint Jésus. Mais cette fois, la foule observe le départ de Marie.
« Le Maître est là », dit-elle, « et il te demande ». Quand Marie entendit cela, elle se leva rapidement et alla vers lui. Or, Jésus n’était pas encore entré dans le village, mais il était encore à l’endroit où Marthe l’avait rencontré. Lorsque les Juifs qui avaient été avec Marie dans la maison, la réconfortant, remarquèrent la rapidité avec laquelle elle se levait et sortait, ils la suivirent, supposant qu’elle allait au tombeau pour y pleurer. (Jean 11:28–31)
Quand elle s’approche de Jésus, elle use exactement des mêmes mots que ceux utilisés par sa sœur Marthe : « Seigneur si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort » (Jean 11:32). Elles en avaient probablement parlé ensemble. Et c’était la conclusion à laquelle elles étaient parvenues. Mais alors la conversation prend une direction très différente. Il ne s’agit pas d’une conversation privée entre Jésus et Marthe, et maintenant entre Jésus et Marie. Au contraire, la foule est là. Les Juifs venus pour partager son deuil sont venus avec elle et pleurent aussi.
En réponse, Jésus était, eh bien, la plupart des traductions proposent « profondément ému en esprit et troublé ». Je ne sais pas pourquoi elles le traduisent de cette façon parce que ce n’est tout simplement pas ce que dit l’original. Le verbe utilisé pour « profondément ému » ne suggère pas simplement une profondeur d’émotion ou autre. Une meilleure traduction serait quelque chose comme : « Il était scandalisé et juste troublé ». Et encore une fois, Jean 11:38, « Jésus fut plus indigné et vint à la tombe ».
Peut-être que si vous relevez ses larmes en Jean 11:35 (« Jésus pleura »), vous êtes automatiquement enclin à penser en termes de larmes que nous versons lors de nos funérailles. Et on pourrait dire que Jésus a pleuré à cause de la perte de son ami. « Vraiment ? » : Jésus sait que dans trois minutes environ, Lazare va sortir. Cela ressemble à des larmes de crocodile pour moi. Si la raison de ces larmes est que son ami lui manque, il ne lui reste plus que trois minutes. Non, non, non. Il est profondément indigné et troublé, et il pleure. Pourquoi ? Le récit nous le dit (Jean 11:33). Il voit Marie en pleurs, et les Juifs qui l’accompagnaient pleurent aussi. Et c’est beaucoup de bruit. Culturellement, cela exige des cris, des exclamations et des chants d’orchestre. Il y avait plus de larmes, plus de pleurs. Et Jésus est indigné. Car ce qu’il voit, c’est la mort, le dernier ennemi. C’est un scandale pour lui.
Nous avons tellement domestiqué la mort dans notre culture, les experts viennent et enlèvent les corps, puis ils sont embaumés et tout est joué avec de la musique douce dans une salle funéraire, et tout est domestiqué. Mais ce n’est pas comme cela que la mort se passe dans de nombreuses cultures du monde où la mort est un désespoir. Ce n’est pas pour rien que l’apôtre Paul insiste sur le fait que la mort reste le dernier ennemi. Non, elle n’a pas le dernier mot, mais elle est le dernier ennemi. Nous devrions en être indignés. Nous déposons nos conjoints dans le tombeau. Nous enterrons nos bébés. Nous enterrons nos parents âgés. Et bien sûr, il y a une partie de nous qui se souvient avec une certaine joie que la mort n’a pas le dernier mot. Lorsque cette mère âgée, ma mère, qui est morte après neuf ans d’Alzheimer et qui ne pouvait reconnaître aucun de ses enfants, s’est réveillée dans la gloire, elle était en présence du Christ. Et un jour, elle sera ressuscitée d’entre les morts sous forme corporelle, dans le nouveau ciel et la nouvelle terre, la maison de la justice. Bien sûr, c’est glorieux, mais cela n’enlève rien à la tragédie, à la laideur de la maladie d’Alzheimer et de la mort, à la tristesse et au deuil.
Jésus voit le péché, et les larmes, et la mort, et la perte, et Il est indigné et troublé et Il pleure. Ce sont des larmes du même type que celles qu’il a eues quand Il a prononcé ses malédictions sur la ville de Jérusalem et a pleuré sur elle (Luc 19:41). Il a compassion, oui, mais il est indigné. Il y a un sens dans lequel nous ne devrions pas domestiquer la mort en mettant tellement l’accent sur ce qui vient après la mort pour les chrétiens, que nous ne voyons plus à quel point la mort est hideuse. Nous sommes tous destinés à mourir après quoi vient le jugement. Il est impossible d’y échapper. C’est le fruit du péché, la mort est inévitable, elle est inéluctable, et elle est laide. Ainsi, il affronte la mort implacable et l’aborde souverainement, comme nous le verrons, mais avec des larmes d’indignation.
Certains veulent attirer toute l’attention sur le fait que Lazare est enfin ressuscité de la tombe. Et nous nous demandons à quoi il pensait. Il a été là et il en est revenu. Pourquoi n’entendons-nous pas parler de ce côté-là des choses ? Alfred, Lord Tennyson a écrit un poème intitulé « In Memoriam » qui tente d’imaginer pourquoi il y a un silence sur ces questions.
Voici un homme a été ressuscité par Christ !
Le reste ne nous a pas été révélé ;
Il ne l’a pas dit ; ou quelque chose est scellé
Les lèvres de cet Évangéliste.
Qu’est-ce que dépeint l’évangéliste ? Jésus disant son indignation,
« Ôtez la pierre, » dit-il.
« Mais Seigneur », dit Marthe, la sœur du mort, « en ce moment il dégage une mauvaise odeur, car cela fait quatre jours qu’il est là ».
Alors Jésus dit : « Ne t’ai-je pas dit que si tu crois tu verras la gloire de Dieu ? »
Aussi ils ôtèrent la pierre. (Jean 11:39–41)
Et puis Jésus prie. Il prie en comprenant que cette prière est une prière publique, et qu’elle doit donc être formulée d’une certaine manière. Les prières publiques ne doivent pas être formulées exactement de la même manière que les prières privées car, même si vous vous adressez à Dieu, vous savez que les gens vous écoutent et qu’ils en tirent des enseignements. C’est pourquoi,
« Père, je te remercie de m’avoir écouté. Je savais que tu m’écoute toujours. Mais j’ai dit cela pour le bien des personnes qui se trouvent ici, afin qu’elles croient que tu m’as envoyé ». (Jean 11:41–42)
Ceci constitue une partie du déploiement de la gloire de Dieu en Christ Jésus. « Quand Il eut dit ces choses, Il appela d’une voix forte : ‘Lazare, sors’ » (Jean 11:43).
Certains agitent l’idée (ou plaisantent) que si Jésus n’avait pas fait précéder son commandement du nom de Lazare, toutes les tombes de Jérusalem auraient rejeté leurs morts. Le mort est sorti, les mains et les pieds enveloppés de bandes et d’un tissu de lin autour du visage. C’est là que se concentre l’attention, et non pas sur ce qui passait dans l’esprit de Lazare. Disait-il : « Ravi de te voir, sœurette » ? Ou : « Oh, bon sang, il faut que je revienne ici ». On ne nous présente rien de tout cela. C’est secondaire. Ce n’est pas important. Ce qui est important, c’est la manifestation de la gloire de Dieu dans le Christ Jésus, même sur le péché et la mort, la gloire de Dieu manifestée.