Marcus était en phase terminale d’un cancer du colon. Il n’avait que 57 ans mais il semblait en avoir 90. Marcus et sa femme Judy savaient qu’il n’en avait plus pour longtemps. Elle tenait la main de Marcus et le regardait avec l’amour mature d’une femme mariée à son meilleur ami.
Le corps de Marcus commençait à arrêter de fonctionner mais mon ami restait assez alerte pour son état. Il n’était ni effrayé ni en colère. Bien sûr qu’il vivait des moments de frustration et d’intenses souffrances. Même s’il détestait l’hôpital et voulait être à la maison, il se plaignait peu et aimait beaucoup.
Marcus s’inquiétait plus pour la manière dont sa famille faisait face à ses souffrances et à sa mort imminente que pour son état. Il savait ce qui allait arriver et cela lui apportait de la paix. Mourir aux prises d’un cancer ne mettrait pas un point final à sa vie. Ce serait le début de la vie de ses rêves.
Il serait enfin libéré de son corps malade et dysfonctionnel ; il serait pour toujours un homme en pleine santé vivant dans un endroit où il n’y a ni tristesse ni souffrance. J’ai eu le privilège d’être témoin de la force et de la confiance que l’éternité peut apporter à un homme souffrant.
À ses funérailles, les larmes ont coulé car Marcus allait manquer à beaucoup de monde. Mais dans le deuil, il y avait aussi de la joie. Quand j’ai demandé à Judy comment elle allait, elle m’a répondu : « Je n’ai pas de mots pour décrire à quel point Marcus va me manquer. Je suis triste que nos filles aient perdu si jeunes leur père. Mais je sais que ce n’est pas la fin de la vie de Marcus. »
La perspective de l’éternité a gardé Judy et ses filles d’éprouver un amer sentiment d’injustice. Elle leur a donné de la joie, alors que rien ne semblait pouvoir expliquer leur bonheur. Elle a donné à Marcus la paix au cœur de la détresse. Marcus et sa famille ne se sont pas sentis désarmés et seuls, car, dans le pire moment de leur vie, ils ont regardé au travers des lentilles de l’éternité et cela a tout changé.
Peut-être que vous n’êtes pas comme Marcus et sa famille. Vous êtes peut-être jeunes, en pleine santé et débordant d’énergie. Ou vous n’en êtes peut-être pas au stade où vous contemplez votre mort, mais la vie dans un monde déchu a d’une manière ou d’une autre causé des souffrances. La promesse de l’éternité s’applique tout autant à vous qu’à Marcus et sa famille, indépendament des circonstances.
J’aime les paroles du prophète Ésaïe :
« Vous tous qui avez soif,
venez vers l’eau,
même celui qui n’a pas d’argent !
Venez, achetez et mangez,
venez, achetez du vin et du lait
sans argent, sans rien payer ! »
Dans ce monde déchu, nous sommes tous nés assoiffés et affamés. Alors, nous nous laissons instinctivement diriger par ce que nous cherchons pour satisfaire nos besoins.
« Pourquoi dépensez-vous de l’argent pour ce qui ne nourrit pas ?
Pourquoi travaillez-vous pour ce qui ne rassasie pas ?
Écoutez-moi vraiment et vous mangerez ce qui est bon,
vous savourerez des plats succulents. »
Malheureusement, nous sommes de nombreux chrétiens à agir comme cela jour après jour. Dans sa grâce, Dieu vous offre la liberté et un avenir. Vous êtes libérés d’une vie auto-centrée et sans perspective qui vous laisse vides et vous êtes assurés d’un avenir plein de joie et sans douleur.
L’Éternité nous donne non seulement une espérance et une vie futures mais une espérance vivante et un chemin maintenant, dans le présent. Marcus et sa famille ont pleinement saisi cela. Laisserez-vous son histoire vous rappeler une fois de plus cette promesse ?
Que Dieu vous bénisse,
Paul David Tripp
Question de réfexion
- Quelle est la plus grande perte que vous ayez vécue ?
- Comment la Bible répond-elle à cette perte ? En quoi Christ vous donne-t-il du réconfort ?
- Luttez-vous avec des sentiments d’amertume ou avec l’impression de vous être d’une certaine manière « fait avoir » par Dieu ?
- En quoi la promesse de l’éternité vous donne de l’espérance aujourd’hui, au milieu de circonstances difficiles ? Soyez précis.
- Connaissez-vous quelqu’un qui est malade ou qui va bientôt mourir ? Comment pouvez-vous incarner l’amour de Christ pour cette personne et sa famille ? Que pouvez-vous faire pour répondre à leurs besoins physiques ?