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Le titre vous fait-il déjà bâiller ? Permettez-moi de m’expliquer. Il est vrai que la théologie peut parfois être ennuyeuse. Certains livres de théologie se lisent plutôt comme un article d’une encyclopédie ou un dictionnaire volumineux. Mais la théologie présentée correctement est captivante. Elle nous révèle la pensée même de Dieu et nous pousse à l’action. Il n’y a rien de plus passionnant !

La théologie cherche à voir les schémas présents dans les Écritures. Quels sont les thèmes récurrents ? Y a-t-il des thèmes particuliers ? Elle se base sur la certitude de la cohérence et de l’unité des Écritures à cause de leur inspiration divine, et cette cohérence reflète l’ordre dans les pensées de Dieu.

Au fur et à mesure que vous découvrez des schémas, votre façon de voir les Écritures se détache de cette liste de passages préférés, déconnectés les uns des autres, et vous découvrez un récit cohérent, dont les thèmes principaux sont toujours visibles. Prenez par exemple certaines comédies musicales bien connues, comme Le Roi Lion ou Les Misérables. Elles contiennent des mélodies qui sont répétées tout au long de l’histoire. À chaque fois que vous entendez la mélodie, vous vous sentez en terrain connu, mais à chaque fois que la mélodie retentit, elle ajoute une dimension au déroulement du récit. Une fois arrivé à la fin du film, cette mélodie familière évoque tous les moments significatifs de l’histoire, et vous ne pouvez vous empêcher d’en avoir les larmes aux yeux.

Il en est de même avec les schémas répétés dans la Parole. Nous les reconnaissons. Nous gardons les schémas en mémoire au fur et à mesure que se déroule le récit. Nous les savourons, nous commençons à en tirer de la vitalité. Voilà pourquoi le counseling biblique est théologique : nous vivons à partir de notre théologie, et le counseling biblique est centré sur la manière dont nous vivons notre vie.

Voici quelques exemples de schémas que nous retrouvons dans les Écritures. Ce sont des thèmes que nous pouvons savourer, et dont nous pouvons vivre. Certains de ces thèmes sont si magnifiques que nous en avons des larmes aux yeux !

Voilà pourquoi le counseling biblique est théologique : nous vivons à partir de notre théologie, et le counseling biblique est centré sur la manière dont nous vivons notre vie.

Dieu parle, puis nous répondons. Lorsque nous lisons les épîtres de Paul, nous voyons une structure connue se dessiner. Il commence en parlant de ce que Dieu a fait en Christ, puis il nous invite à répondre à l’œuvre initiatrice de Dieu (par exemple dans Éphésiens 2.13, 2.19 et 4.1). Cette structure est intégrée à tout l’Ancien Testament et se voit dans les 10 Commandements. Ils commencent par ce que Dieu a fait « Je suis l’Éternel ton Dieu, qui t’ai fait sortir d’Égypte, de la maison d’esclavage. » (Ex 20.2), puis les commandements nous enseignent ensuite comment répondre à son amour salvateur.

La première épitre de Jean reflète ce même schéma lorsqu’il dit « nous l’aimons parce qu’il nous a aimés le premier » (1 Jean 4.19). Dieu prend l’initiative envers nous, et nous répondons. C’est ainsi que la vie fonctionne dans le royaume des cieux.

En effet, Dieu parle, puis nous répondons. Que pouvons-nous faire avec cette théologie ? Une fois la réflexion amorcée, les applications sont infinies. C’est toujours Dieu qui fait le premier pas. Il nous aime toujours plus que nous l’aimons. Un tel amour nous pousse à la reconnaissance, à la joie et à l’adoration.

Le légalisme, où la loi de Dieu devient la chose la plus importante, a une apparence religieuse – mais est en réalité une mauvaise chose. Le légalisme suggère que nos actions précèdent les réponses de Dieu.

Il est également mauvais de ne pas prendre la loi divine au sérieux. La loi, comprise correctement, est un délice. C’est comme si le Seigneur nous disait « J’ai pris l’initiative de vous aimer depuis le commencement. Maintenant, c’est à votre tour de découvrir comment m’aimer en retour. Voici de quelle manière vous pouvez le faire. »

Puisque nous vivons dans une relation dissymétrique comme celle-ci, où notre Dieu sera toujours celui qui aime en premier et qui aime le plus, il nous est plus difficile d’être arrogant ou critique. L’humilité devient naturelle.

Les regards sont fixés sur Jésus. Il est la Parole de Dieu incarnée. Dieu nous a parlé à travers Christ. Toute transformation commence par la connaissance de Jésus et de son œuvre. Puis, émerveillés par son sacrifice, nous répondons à notre tour.

Voici un autre schéma présent dans les Écritures.

Dieu est « a se ». Ce domaine de la théologie est moins connu, plus spécialisé. Lorsque nous parlons de l’aséité de Dieu, nous disons qu’il est « par lui-même » ou « de lui-même ». Il n’a pas été créé et il n’est pas dépendant de sa création. En d’autres termes, il n’a pas besoin de nous pour être complet et totalement satisfait. Son nom, « je suis celui qui suis » (Ex.3.14) exprime son aséité.

Contrairement à tous les autres dieux qui sont des produits dérivés fabriqués, interdépendants, le vrai Dieu règne sur toutes choses et il est complet en lui-même. Nous avons besoin de lui pour vivre, bouger et respirer, mais lui n’a pas besoin de nous. Il n’a aucun besoin compulsif de créer, aimer et adopter. Il nous aime tout simplement parce qu’il nous aime. Encore une fois, cela met en avant la dissymétrie de notre relation avec le Seigneur. Son amour est donné en premier, librement, et il est bien plus grand que le nôtre.

Que faire de tout cela ?

L’amour de Dieu n’est pas radin. Il ne le distribue pas en plus grande quantité à ses préférés tout en en privant les autres. Son amour est d’une abondance généreuse, débordante. En retour, nous pouvons nous repentir de toute pensée qui mettrait l’amour de Dieu au même niveau que l’amour humain.

Puisque son amour a été donné gratuitement, alors que nous étions encore pécheurs, et qu’il nous a rachetés par le sang de Jésus, pourquoi continuer à penser que nos manquements répétés diminueraient son amour envers nous ? Une fois de plus, nous pouvons nous repentir de notre compréhension erronée de son amour.

Son amour nous fait porter les regards plus haut. Nous voulons aimer, non pour ce que nous obtenons en retour, mais parce que nous avons déjà reçu l’amour abondant de Dieu.

Voyons un dernier thème dont nous découvrons le schéma à travers les Écritures.

Les conseillers bibliques sont des théologiens. Nous cherchons des schémas dans les Écritures, nous découvrons des schémas chez les personnes autour de nous, et nous associons les deux.

Nous partons de ce que nous connaissons au sujet de Dieu, et nous crions à lui. Je lisais le Psaume 107 lorsque j’ai remarqué une phrase, sans pour autant qu’elle retienne mon attention. « Dans leur détresse, ils ont crié à l’Éternel, et il les a délivrés de leurs angoisses […] Qu’ils louent l’Éternel pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur des hommes. » (v.6 ; 8) Ces mêmes mots sont réapparus à nouveau quelques versets plus loin. C’est à ce moment-là qu’ils ont attiré mon attention. Quelques versets plus loin, ils sont revenus à nouveau, et le schéma est devenu clair. Il s’agit d’une chose importante dans l’histoire du peuple de Dieu, importante pour Dieu et donc importante pour moi. Lorsque ces mots sont apparus pour la quatrième fois, j’avais déjà anticipé le refrain et j’étais prêt à les intégrer à ma journée. J’ai pleuré en constatant comment Dieu nous faisait la grâce de nous révéler la manière dont nous devons vivre.

C’était de la théologie rudimentaire. Je cherchais ce qui était mis en avant dans le texte, ce qui était répété, ce qui devenait un thème familier. En le trouvant, j’ai pu mieux connaître Dieu, et mieux savoir comment vivre en tant que faisant partie de son peuple. Crie à lui, observe-le agir, médite sur ce qu’il a fait et remercie-le. Voilà le refrain. Et pourtant, cette façon simple de vivre devant Dieu est plus difficile qu’elle ne le laisse croire. Notre tendance naturelle est de crier tout court, et non de crier à lui (Osée 7.14). Dieu nous rappelle patiemment que nous devons déverser nos cœurs devant lui.

Il y a des dizaines d’autres thèmes dans les Écritures. Nous les appelons doctrines : la doctrine de Dieu, celle de notre transformation, la doctrine de l’Église, de la fin des temps, du ciel, et ainsi de suite. Elles émergent au fur et à mesure que nous posons certaines questions face aux Écritures, comme « qui suis-je ? » Elles émergent aussi au fur et à mesure que nous cherchons les schémas présents dans la Parole. Au fur et à mesure que les Écritures se révèlent, toutes ces doctrines forgent notre compréhension de la vie et de la manière d’aider les gens dans leurs épreuves.

Les conseillers bibliques sont des théologiens. Nous cherchons des schémas dans les Écritures, nous découvrons des schémas chez les personnes autour de nous, et nous associons les deux. Parfois, un schéma des Écritures qui devient soudainement clair à nos yeux, puis que nous exposons au bon moment à une personne, suffira à nous faire prendre conscience que nous nous tenons sur une terre sainte – là où Dieu a parlé, et quelqu’un a répondu.

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