Une vierge enceinte : peut-on vraiment y croire ?
« Moi, je n’y crois pas. »
Ma fille avait quatre ans. Je venais de lui lire une histoire : celle de l’ange qui annonce à Marie qu’elle allait être enceinte par l’œuvre du Saint-Esprit et donner naissance à un bébé qui serait le Fils même de Dieu (Luc 1 : 26-38). Il est vrai que ce récit comporte un certain nombre d’éléments invraisemblables. Je lui ai donc gentiment demandé ce qu’elle avait le plus de mal à croire dans cette histoire. Sa réponse ? L’ange. Elle était trop grande pour croire encore à la petite souris… alors les anges, c’était sûrement aussi une invention1 !
Je comprends tout à fait son scepticisme. Pour beaucoup d’entre nous, l’ange, c’est la figurine au sommet du sapin, le summum de l’invraisemblable. Une vierge enceinte. Des mages guidés par une étoile. Tous les ingrédients d’un vrai conte de fées. Dans ce chapitre, j’aimerais vous inviter à ne pas écarter trop vite ces affirmations étranges et surnaturelles. S’il existe un Dieu qui a créé l’univers, il n’y a rien d’absurde à croire aux miracles de Noël. En fait, il serait même irrationnel de les rejeter.

Noël: peut-on vraiment y croire?
Rebecca McLaughlin
Un petit livre d’évangélisation à visée apologétique pour offrir à Noël.
Un bébé né dans une mangeoire à Bethléem, ce n’est qu’un conte pour enfants.
Voilà l’opinion courante.
Dans ce petit livre, l’apologète renommée Rebecca McLaughlin expose les preuves du Jésus historique, de la fiabilité de ses biographies dans la Bible. Elle explique aussi pourquoi il n’y a rien de ridicule dans le fait de croire en sa naissance virginale.
Elle montre qu’il est tout à fait rationnel de croire en l’histoire la plus célèbre du monde. Celle-ci n’est pas un mythe. Mieux, ces événements historiques peuvent redonner du sens à notre vie et une joie renouvelée.
La conception de Jésus et la conception du monde
Matthieu et Luc affirment tous deux que Marie s’est trouvée enceinte par l’action de l’Esprit saint de Dieu (Matthieu 1 : 18 ; Luc 1 : 35). Rassurez-vous, la chose paraissait tout « aussi incroyable à l’époque ! Pour convaincre Marie et Joseph qu’une vierge pouvait mettre un enfant au monde, il a fallu l’intervention d’un ange. Qui est ce Saint-Esprit ? Comment croire que Jésus a été conçu de cette manière ? La réponse à ces deux questions se trouve au commencement.
C’est sur la toute première page de la Bible que le Saint-Esprit apparaît pour la première fois :
Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or, la terre était chaotique et vide. Les ténèbres couvraient l’abîme, et l’Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux.
Genèse 1 : 1-2
La première affirmation étrange de la Bible est qu’il existe un Dieu unique, qui a créé tout notre univers. Si cela est vrai, la naissance virginale de Jésus n’est pas irrationnelle. Ce qui serait irrationnel, ce serait de croire que Dieu, capable de créer tout l’univers à partir de rien, ne pourrait pas créer un bébé sans l’aide d’un père humain. Ce serait comme dire à un patineur artistique : « Je sais que tu es sélectionné pour les Jeux olympiques, mais je parie que tu ne sais pas faire un huit » !
Posons-nous alors la question : une personne intelligente, cultivée, peut-elle vraiment croire en un Dieu créateur ?
Croire en un Dieu créateur, n’est-ce pas dépassé ?
Il y a quarante ans, les sociologues pensaient que la religion allait bientôt s’enfoncer dans l’oubli. Le monde se modernisait, devenait plus instruit et plus scientifique et ils s’attendaient à ce que la croyance religieuse décline. Mais cette prédiction ne s’est pas réalisée. Certes, les Occidentaux blancs adhèrent de moins en moins aux religions depuis quelques décennies, mais dans le monde, de plus en plus de personnes croient en un Dieu créateur.
Aujourd’hui, le christianisme est le système de croyance le plus répandu, et le plus diversifié sur les plans racial et culturel. Environ 31 % des êtres humains s’identifient comme chrétiens. Ils se répartissent de manière à peu près égale entre l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et l’Afrique. L’Église chinoise, quant à elle, se développe si rapidement qu’il y aura certainement plus de chrétiens en Chine qu’aux États-Unis d’ici 2030. La Chine pourrait devenir un pays majoritairement chrétien d’ici 20602. D’ici là, la proportion de chrétiens dans le monde devrait légèrement augmenter, passant de 31 à 32 %. Dans le même temps, la proportion de personnes qui s’identifient comme athées, agnostiques ou indifférentes devrait diminuer, passant de 16 à 13 %3.
Le christianisme et l’islam divergent sur de nombreux points fondamentaux. Mais tous deux enseignent l’existence d’un seul Dieu créateur. Cette croyance ne s’enfonce donc pas dans l’oubli. Au contraire, elle se répand dans le monde. Même si la majorité n’a pas toujours raison, la croyance en un Dieu créateur n’est pas dépassée. Nous ne pouvons donc pas la rejeter simplement en affirmant qu’elle l’est.
La science a réfuté le christianisme… vraiment ?
Chaque été, j’allais voir ma grand-mère. Elle vivait en Cornouailles, au bord d’une magnifique baie. (Peut-être Avez-vous vu la série Poldark, elle a été en partie filmée dans sa région.) Nous passions la plupart de notre temps à la plage. Nous construisions des châteaux de sable et nous regardions ensuite la marée monter. Nous comptions combien de vagues le château allait pouvoir supporter. Si on lit des auteurs athées comme Richard Dawkins, on a l’impression qu’en matière de science, les chrétiens sont comme des enfants debout devant leur château de sable de la foi, lorsque vague après vague, les découvertes scientifiques se succèdent. Et le château disparaît. Mais les chrétiens ne veulent pas l’admettre, ils sont trop bornés et préfèrent s’enfermer dans leurs illusions. On entend souvent que croire en la science est incompatible avec la foi en Dieu. C’est pourtant faux !
Cette prétendue incompatibilité entre la science et le christianisme est une vue de l’esprit.
Tout d’abord, ce sont les chrétiens qui ont fondé et développé la science moderne. Ils ne l’ont pas fait en mettant en sourdine leur foi en un Créateur, mais précisément à cause d’elle. C’est ce que m’a appris le professeur Hans Halvorson, de Princeton – un des meilleurs philosophes des sciences au monde. Les pionniers de ce que nous appelons aujourd’hui la science ont suivi le raisonnement suivant : si l’univers a été créé par un Dieu rationnel et cohérent (comme le prétend la Bible), nous pouvons nous attendre à ce qu’il fonctionne selon des lois rationnelles et cohérentes5. Puisque le Dieu de la Bible est cependant totalement libre, il pouvait créer l’univers en suivant les lois qui lui plaisaient. Par conséquent, si nous voulons découvrir les lois qui régissent notre univers, nous devons aller étudier cet univers ! Selon le professeur Halvorson, le fait de croire en un Dieu créateur ne s’oppose pas du tout à la science. Au contraire, c’est le meilleur fondement philosophique de la science, encore aujourd’hui. Le professeur Halvorson va même plus loin : il soutient que l’athéisme ne fournit aucune base philosophique à la science.
Les athées ont tendance à prétendre le contraire. Pour eux, un principe de base de la science est de rechercher des causes naturelles aux choses que nous voyons dans la nature, et d’écarter l’idée d’une intervention divine. Halvorson rétorque que dans leurs expériences, les premiers scientifiques modernes n’ont pas exclu les causes surnaturelles de leurs recherches parce qu’ils n’y croyaient pas, mais au contraire parce qu’ils croyaient que tout était causé de manière surnaturelle ! Leur question n’était pas : « Dieu agit-il ? », mais « De quelle manière Dieu agit-il ici ? ». Parce que le Dieu de la Bible est immuable et totalement au contrôle du temps et de l’espace, ils croyaient que vous pouviez faire les mêmes expériences à différents moments et dans différents endroits et obtenir les mêmes résultats. Qui plus est, l’affirmation biblique selon laquelle Dieu a créé l’homme à son image explique pourquoi nous, de simples mammifères, nous pouvons comprendre les lois de l’univers. Comme l’a dit le pionnier de l’astronomie du 17e siècle, Johannes Kepler : « Dieu nous a créés à son image pour nous rendre capables de participer à ses propres pensées ».
Les chrétiens n’ont pas toujours été d’accord sur le rapport entre la science et la Bible. Ce sujet les divise depuis au moins le 4e siècle ! Ils ont parfois fortement résisté à des théories scientifiques qui se sont révélées exactes (tout « comme les athées). Mais si vous examinez attentivement toutes les prétendues controverses entre science et christianisme dans l’histoire – depuis Galilée – vous constaterez la présence de chrétiens fidèles à la Bible dans les deux camps.
Aujourd’hui encore, des chrétiens se trouvent à l’avant-garde de chaque domaine scientifique. Le professeur de physique expérimentale de Cambridge, Russell Cowburn, en est un exemple.
Un professeur de Cambridge s’ouvre à la foi
Russell a fréquenté l’Église quand il était enfant, mais les histoires de Jésus étaient loin de le convaincre. Adolescent, il doutait de l’existence du Jésus historique. Avant de commencer ses études à Cambridge, il a pris une année sabbatique pour travailler à Londres. Le premier week-end, il n’avait rien à faire et il s’est rendu dans une Église locale. Elle n’avait rien à voir avec celles de son enfance. Il a tout de suite été invité à une étude biblique : « C’est en lisant la Bible pour la première fois que tout a changé », se souvient-il.
Le groupe étudiait l’Évangile selon Jean, et Russell a été stupéfait par un verset particulier :
Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu’ils aient la vie éternelle.
Jean 3 : 16
Russell continue : « J’en étais abasourdi. La mort de Jésus montre l’amour de Dieu d’une manière si profonde ! Je ne me cherchais pas une religion. Ce n’est pas parce que j’ai fait « une étude approfondie de tous les penseurs du monde que j’ai opté pour Jésus. C’est lui qui m’a trouvé. Ma foi est une relation. Et c’est une relation que je ne cherchais pas ».
Russell a ensuite étudié la physique à Cambridge. Il est maintenant un éminent spécialiste en nanotechnologie. Il travaille à la mise au point de machines plus petites que les globules rouges ! Il fait ce constat : « Certaines personnes séparent la foi et la science comme deux explications distinctes du monde, mais je ne les vois pas en concurrence. Pour moi, il s’agit d’explications parallèles ».
Que pense Russell des miracles tels que la naissance virginale ou la résurrection de Jésus ? Il explique :
La science décrit comment Dieu choisit de travailler la plupart du temps. Mais il est souverain et donc libre de travailler comme il le souhaite. Par moments et à certains endroits, il choisit d’agir différemment. La résurrection de Jésus en est l’exemple le plus remarquable. Nous savons que, selon la science, les cadavres ne reviennent pas à la vie. Or, le christianisme est fondé sur ce constat : Jésus est revenu à la vie. Et je n’ai aucun problème à affirmer qu’à ce moment précis de l’histoire Dieu a agi différemment.
Russell rejoint Hans Halvorson pour qui le fait que la science fonctionne est davantage compatible avec une vision théiste de l’univers qu’une vision athée. Russell observe : « D’un point de vue philosophique, c’est le christianisme qui m’explique le mieux pourquoi la science fonctionne. Je pense que les gens oublient parfois cela. Sans un Dieu créateur, il n’y a aucune raison pour laquelle nous devrions nous attendre à ce que la science fonctionne si bien ». Russell accorde évidemment beaucoup d’importance à l’étude scientifique mais il estime qu’il y a plus important encore : « Considérer ce que Jésus affirme et y réfléchir sérieusement, voilà la chose la plus importante que chacun de nous puisse faire ».
Je connais des dizaines de professeurs de sciences, des hommes et des femmes à la pointe de la recherche qui, comme Russell, croient aussi que Dieu a créé toutes choses et qu’elles subsistent grâce à lui. Certains d’entre eux ont grandi dans des familles chrétiennes. D’autres ont été élevés sans la foi, mais ont commencé à suivre Jésus à l’âge adulte. C’est le cas par exemple de Francis Collins, qui a dirigé le projet du génome humain et qui dirige maintenant l’Institut national de la santé aux États-Unis. Leurs études scientifiques n’ont pas sapé leur foi, au contraire. Leurs découvertes scientifiques nourrissent leur adoration et leur émerveillement face au Dieu créateur de l’univers. Plus la science augmente leur savoir, plus ils s’émerveillent d’un tel Dieu. L’une de ces découvertes est ce que l’on appelle le « Big Bang ».