Pendant la Réforme, le protestantisme s’est fragmenté en plusieurs groupes. Il y avait des Églises réformées en Suisse, aux Pays-Bas et en Écosse, l’Église anglicane en Angleterre, les Églises luthériennes en Allemagne et en Scandinavie, les huguenots en France, etc. Pendant tout ce temps, Rome proclamait être la vraie Église. C’est alors que les protestants ont commencé à faire référence à une vraie Église plutôt qu’à la vraie Église. Les réformateurs disaient que tout comme une congrégation particulière est un mélange d’ivraie et de blé, aucune dénomination n’est infaillible ; chacune contient un certain degré d’erreur ou de corruption. Les réformateurs ont alors discerné trois marques essentielles d’une vraie Église.
La première est que l’Église proclame l’Évangile. Si une Église nie n’importe quel point essentiel de l’Évangile tel que la divinité du Christ, l’expiation ou la justification par la foi seule, elle n’est plus une Église. Les réformateurs ont exclu l’Église catholique romaine parce que bien qu’elle ait reconnu la divinité du Christ et l’expiation, elle a rejeté la justification par la foi seule. Par conséquent, selon les réformateurs, Rome n’était plus une véritable Église.
La deuxième marque est que les sacrements, le baptême et la sainte cène, sont dûment administrés. Les réformateurs reconnaissaient les différences parmi les chrétiens au sujet de la présence du Christ dans la sainte cène et sur le mode de baptême. Mais ils voyaient la célébration constante et régulière des sacrements comme un élément nécessaire d’une véritable Église. Certains ont tellement rejeté l’accent sacramentel de l’Église catholique romaine qu’ils ont cherché à établir des Églises sans les sacrements. Les réformateurs ont toutefois soutenu que les sacrements étaient instaurés par le Christ pour l’édification du peuple de Dieu et qu’il était donc du devoir de l’Église de les observer correctement.

Nous sommes tous des théologiens
R. C. Sproul
Démontrant une fois de plus sa capacité à rendre facilement compréhensibles des sujets complexes, R. C. Sproul passe en revue les vérités fondamentales de la foi chrétienne, nous rappelant une fois de plus la nature de Dieu et ce qu’il a fait pour son peuple, ici-bas comme au ciel.
La troisième marque d’une vraie Église est la discipline, qui exige une certaine forme de gouvernement d’Église. Une Église a la responsabilité de l’éducation spirituelle de ses membres, de s’assurer qu’ils grandissent dans leur foi et deviennent de plus en plus sanctifiés. Par conséquent, la discipline est nécessaire pour empêcher l’Église d’être infectée par les impuretés et la corruption. Si le clergé d’une église particulière nie continuellement la divinité du Christ, mais que l’Église ne le censure pas ni ne le retire, cette Église cesse d’être une Église légitime.