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Galates 6:3 est souvent lu comme une affirmation isolée, mais je pense qu’il devrait être lu comme une seul idée. Paul dit : « Car si quelqu’un pense qu’il est quelque chose alors qu’il n’est rien, il se séduit lui-même. » Cette affirmation est vraie en elle-même, bien entendu. Elle est vraie comme un proverbe isolé. Si vous pensez que vous êtes meilleurs que vous n’êtes réellement, vous vous séduisez vous-mêmes. Mais Paul introduit cela ici et déclare que vous ne pourrez jamais vivre cette vie de serviteur – vous ne pourrez jamais entrer dans des relations qui visent réellement à servir les autres plutôt qu’à les utiliser pour bâtir votre image de vous-mêmes – à moins qu’il n’y ait en vous une profonde humilité.

J’apprécie la façon, oh combien catégorique, que la Bible a de parler de cela. Paul dit, en effet : « Maintenant, en tant que chrétien, souvenez-vous de ce que l’évangile vous dit : Vous n’êtes rien. » C’est comme l’enseignement tranchant de Jésus en Luc 11:9–13. Il parle à ses disciples au sujet de la prière en leur disant essentiellement : « Mon Père vous donnera des choses si vous les lui demandez. » Mais alors il ajoute : « Après tout, si vous qui êtes mauvais vous donnez de bonnes choses à vos enfants quand ils vous les demandent, à combien plus forte raison votre Père céleste le fera-t-il … ? » Attendez. Vous qui êtes mauvais ? Mais il parle aux apôtres ! « Oh, au passage … vous êtes mauvais. Oui, vous, les apôtres, vous êtes mauvais. »

Cela c’est la moitié de l’évangile : Vous êtes mauvais ; vous n’êtes rien. Mais vous n’allez pas surmonter cela en cherchant des relations qui vous feront vous sentir bien. Ce n’est pas en cherchant dans chaque relation comment cette personne, cette relation peut consolider votre estime de vous même qui est faible et fragile. C’est désespéré ; c’est affligeant.

Et cela ne fonctionnera pas, parce que votre problème fondamental ce n’est pas les autres. Votre estime de soi est faible et fragile parce que vous n’êtes pas relié à Dieu comme vous le devriez. Aucune accumulation d’acclamations, d’applaudissements ou d’accolades de quiconque dans ce monde, ne pourra combler ce gouffre. Rien ne pourra guérir votre cœur si ce n’est Dieu lui-même quand il regardera à vous et vous dira : « C’est bien, bon et fidèle serviteur. »

Chacun a sa propre charge

Les versets 4 et 5 sont presque comme une note de bas de page : « Que chacun examine ses propres œuvres, et alors il aura de quoi être fier par rapport à lui seul, et non par comparaison avec un autre, car chacun portera sa propre charge. » Tous les commentateurs ou prédicateurs que j’ai pu entendre prennent ces deux versets un peu différemment.

Paul essaie de dire que si vous étiez réellement guéris dans votre cœur – si vous n’aviez pas toujours besoin de vous comparer aux autres personnes comme une solution pour consolider votre ego fragile — alors vous pourriez toujours avoir une idée de votre progrès. Non pas parce que vous êtes meilleur que lui ou elle, mais parce que vous avez progressé en portant votre propre charge.

Le mot « charge » ici n’est pas le même que celui de « fardeau » au verset 2. « Fardeau » contient l’idée d’un poids qui écrase, tandis que « charge » fait penser davantage à un chargement ou à un bagage, quelque chose que vous devez prendre pour un voyage.

Il y a bien des années, un pasteur âgé m’a aidé à voir ce que cela signifie. Il y avait, dans mon église, une famille qui était composée de personnes qui se disaient chrétiennes, mais il s’agissait d’une famille très défectueuse. Je fis preuve d’une certaine irritation à l’égard de l’un d’eux et le pasteur me répondit ainsi :

Il existe la grâce spéciale et il y a la grâce commune. Certains d’entre nous, du fait de la grâce commune ont eu des familles bien. Nous avons reçu beaucoup d’amour en grandissant. Et maintenant nous sommes bien équipés en matière de maîtrise de soi et nous sommes relativement bien adaptés. Aussi quand nous devenons chrétiens, nous commençons, disons, avec un 3 sur une échelle du caractère qui va de 0 à 10. Après cinq années de croissance en Christ, nous avons progressé jusqu’à 3,5. Et là il y a cette famille qui a suivi un rude itinéraire. Le mari comme la femme viennent eux-mêmes de terribles familles. Ils donnent alors leur vie à Christ, et ils entrent dans la foi chrétienne à un niveau de grâce commune à peu près de 0. Ce sont des épaves. Puis après cinq années dans la foi, ils en arrivent à 1,5. Ils ont réalisé des changements significatifs, même plus que nous-mêmes. Mais si vous regardez à eux et dites : « Je suis deux fois plus aimant qu’ils ne le sont et j’ai deux fois plus de maîtrise de moi-même, » ce que vous oubliez c’est qu’ils ont leur charge et que vous avez la vôtre.

À la fin de l’évangile de Jean, Jésus parle avec Pierre et il indique le fait que Pierre devra mourir pour sa foi. Je ne sais pas si Pierre a saisi tout à fait ce que Jésus lui disait, mais il lui annonçait essentiellement : « Des choses difficiles t’attendent. » Pierre regarde à Jésus, voit Jean marcher à côté d’eux et répond : « Que lui arrivera-t-il ? » Et j’aime beaucoup ce que Jésus lui déclare : « Que t’importe ? Toi suis moi. »

Je suis presque sûr que c’est ce que C. S. Lewis avait dans la pensée quand Aslan dans les Chroniques de Narnia répète constamment aux gens : « Je ne vous raconte que votre propre histoire. » Ne me posez pas de question au sujet de l’histoire de cette personne. Cette personne a sa propre charge. Aussi ce que Paul dit ici c’est : « Fixez vos yeux sur Dieu. Cessez de regarder à qui que ce soit d’autre. Cessez de vous servir de qui que ce soit d’autre. »

Il y a quelques années j’ai lu une méditation écrite par Tom Howard, un écrivain catholique et frère  de la fameuse missionnaire Elisabeth Elliot, et cela fit réellement une différence pour moi. Je voudrais la paraphraser au mieux de ce dont je me souviens. Howard disait de regarder le temple. Dieu avait planifié chaque petit détail architectural concernant le temple (ou le tabernacle), et chaque chose était précisément consignée quant à ses spécifications. Mais quand vous en arriviez au centre – qui, en un certain sens est le centre de l’univers, le vrai centre de la réalité — qu’avez-vous ? Pas d’image. Il n’y avait pas d’image pour se prosterner devant elle. En fait, comme Howard le disait, il n’y a réellement pas de personne du tout ; il y a un événement. Parce qu’au cœur de la réalité il y a une plaque d’or – le propitiatoire – sur le dessus de l’arche de l’alliance, au-dessus de la loi, là où le sang est aspergé. Dieu nous dit que le vrai cœur de la réalité, le cœur même de la création et de la rédemption, est : « Ma vie pour la vôtre. »

Ma vie pour la tienne

Le péché nous fait fonctionner sur ce principe : « Ta vie pour moi. Je vais faire de toi un sacrifice pour moi, pour mes intérêts, pour mon image de moi. Tu dois sacrifier tes besoins pour servir les miens. » Mais Jésus-Christ est venu dans le monde en disant : « Ma vie pour vous. Ma vie pour vous servir. Ma vie répandue pour vous. Je me sacrifie pour vous. » Il dit qu’il n’y a que deux manières dont vous pouvez vivre votre vie et chaque jour – chaque heure même — vous décidez de fonctionner sur l’un de ces principes.

Tout amour réel est un sacrifice de substitution – ma vie pour la tienne.

Parents, vous avez vécu cela. Vous avez fait tel merveilleux plan pour la journée, et voila que quelque chose arrive – votre enfant tombe malade, a un besoin – et il vous faut passer réellement du temps avec lui. Qu’est-ce que cela signifie ? Vous pouvez mourir et dire : « Ma vie pour toi. » Vous pouvez vous sacrifier pour cet enfant, et permettre que cet enfant grandisse en sentant qu’il est aimé. En d’autres termes, vous pouvez mourir pour que votre enfant vive. Ou vous pouvez ne jamais vous sacrifier ; vous pouvez ne jamais mourir à vous-mêmes dans votre vie de parent. Vous pouvez constamment dire : « Désolé, j’ai mes besoins, j’ai mon emploi du temps, j’ai mes buts et tu n’as pas le droit d’interférer » et votre enfant grandira brisé.

Tout amour réel est un sacrifice de substitution – ma vie pour la tienne.  Et c’est essentiellement ce que Paul nous dit : « Vous pouvez vivre selon cette voie et vous pouvez développer vos relations dans cette voie – ma vie pour la tienne. Ou bien vous pouvez emprunter la vieille manière de vivre, la voie d’une vaine gloire – ta vie pour la mienne. »

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