2021 est arrivé. Une nouvelle année inconnue, comme toutes celles qui nous ont précédés. Plus inconnue que les autres, vu les circonstances. Bien que pour certains, la nouvelle année ne soit pas différente d’une autre nouvelle année, pour beaucoup d’autres, l’année qui vient de s’écouler rend ce premier mois de 2021 d’autant plus incertain. Probablement, et c’est assez compréhensible.
Avec cette nouvelle année, tel un rituel fait plus par habitude que par conviction, viennent les fameuses « bonnes résolutions ». Disons d’ailleurs que ce sont des « nouvelles résolutions » qui se déploient devant nous… ou plutôt qui attendent que nous les découvrions et que nous les déployions dans l’histoire de cette année 2021. Les nouvelles résolutions sont au cœur de ce premier mois de janvier. Il est presque impossible de penser à cette nouvelle année sans nous demander quelles sont nos « nouvelles résolutions ». Que faire alors de nos nouvelles résolutions, ces désirs annuels qui habitent notre mémoire ?
Privilégier la piété aux projets
Tout d’abord, il est déterminant de nous rappeler ce à quoi nous sommes appelés : re-présenter notre Dieu bienveillant à travers notre transformation à l’image de Christ. Toutes nos nouvelles résolutions doivent ainsi être tournées vers cet approfondissement de notre piété à travers laquelle, sous l’influence vivifiante de l’Esprit, nous sommes transformés de « gloire en gloire ».
Autour de nous, les « bonnes résolutions » se concentrent sur de nombreuses œuvres à faire. Cette année, selon BuzzPress France les Français ont décidé de faire plus de sport (51%), de manger moins ou mieux pour maigrir (38%) et de voyager (29%). Certaines bonnes résolutions habituelles (arrêter de boire – 11% – être éco-responsable – 15%) sont tombées dans l’oubli, confinements obligent. Mais ce faire, après quelques mois – quelques semaines – qu’en reste-il ?
Ce Christ vers lequel nous avons levé les yeux en cette période de Noël, celui sur qui nous gardons les yeux fixés toutes les secondes de notre vie… c’est lui qui est notre nouvelle résolution. Jonathan Edwards est peut-être celui qui nous donne le meilleur exemple de ces nouvelles résolutions. Il ne les avaient pas écrites à l’occasion d’un nouvel an : cela n’avait encore éveillé aucun intérêt. C’est un jeune Edwards de dix-neuf ans qui a pris ces 70 résolutions. Deux en particulier retiennent mon attention en ce début d’année. Tout d’abord la première :
« Il est résolu que je ferai tout ce que je pense être le plus à la gloire de Dieu, et à mon propre bien, profit et plaisir, pendant toute la durée de mon séjour, sans aucune considération de temps, que ce soit maintenant ou jamais, dans des myriades d’années. Résolu à faire ce que je pense être mon devoir, et le plus pour le bien et l’avantage de l’humanité en général. Résolu, ainsi, à faire, quelles que soient les difficultés que je rencontre, quel que soit leur nombre, et quelle que soit leur ampleur. »
Les projets, même bienveillants, en vue du « bien et de l’avantage de l’humanité en général » sont tournés vers la gloire de Dieu. Les « projets » doivent-ils alors être totalement mis de côté en ce début d’année ? Non, bien sûr. La foi chrétienne n’interdit pas de planifier notre année, ni même d’avoir une meilleure hygiène de vie. Rien n’interdit de mieux prendre soin de ce corps fait à l’image de Dieu – au contraire. Jonathan Edwards avait ainsi résolu d’exercer la tempérance dans le manger et le boire (Résolution 20). Rien n’interdit de prendre des résolutions en vue de l’accomplissement de tel ou tel projet. Mais les œuvres de nos mains sont la conséquence d’une foi constamment renouvelée.
C’est le cœur de cette résolution d’Edwards : tout ce qui est à notre bénéfice personnel, ou au bénéfice de l’humanité, germe du terreau de la gloire de Dieu !
Privilégier l’éternité
La sixième résolution d’Edwards est tout aussi importante :
« Résolu à vivre comme je souhaiterais l’avoir fait quand je viendrai à mourir. »
Edwards ancre ses résolutions dans l’éternité. Il nous exhorte à considérer ce qui est de l’ordre de cette intrusion du royaume qui s’est approché en Christ. Nous aussi sommes appelés à privilégier l’éternité. Cela ne signifie pas non plus que nous ne devons pas nous occuper de ce qui est ici et maintenant. Au contraire. La vision finale du royaume, celle d’une création restaurée, implique que l’ensemble de notre vie dans ce monde entre deux éternités a une réelle importance. Les résolutions que nous prenons ici et maintenant ont une réelle importance. Elles sont dirigées vers le royaume, la restauration de toutes choses.
À quoi devons-nous nous résoudre ? Quelles sont les « nouvelles résolutions » qui nous feront vivre, sous la direction de l’Esprit, les vertus du royaume ? Quelques résolutions me concernent personnellement :
- Résolu de vivre, conscient que la terre appartient à Dieu, avec tout ce qu’elle contient, demandant à Dieu cet esprit de contentement qui est le fruit de sa paix.
- Résolu de vivre non pas pour l’accumulation de mes possessions, mais pour une sage générosité afin que je ne sois ni dans le besoin, ni dans l’excès.
- Résolu de ne rien poster qui n’ait en vue, au mieux de la sagesse que Dieu me donne, le bien de ceux qui m’entourent.
Rappelons-le : ceci ne peut venir que d’une vie toujours plus re-formée à l’image de Christ. Une vie sanctifiée par Dieu lui-même. Autour de nous, les « bonnes résolutions » ne durent pas. Que ce début d’année soit l’occasion pour nous de contempler ces nouvelles directions, les yeux fixés sur Christ, nos êtres entiers dirigés vers le royaume.