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Trois leçons que nous enseigne la Réforme

Le 31 octobre 1517, Martin Luther cloua ses 95 thèses aux portes de la cathédrale de Wittenberg, en Allemagne. Cet acte déclencha ce qui, dans l’histoire du christianisme, pourrait être le plus grand mouvement révolutionnaire depuis la Pentecôte.

En 2017, nous avons célébré le 500ème anniversaire de la Réforme, cet événement qui a changé en profondeur la structure de notre société. Cependant, pour être les citoyens du royaume de Dieu, les chrétiens ne peuvent pas — et ne doivent pas — vivre dans le passé ; sinon nous deviendrons un musée.

Apprenons donc du passé pour vivre judicieusement dans le présent, tout en ayant un impact sur le futur.

De tout temps, nous sommes allés de l’avant en regardant d’abord en arrière. C’est pour cela que Dieu a appelé les Israélites à élever une pierre de souvenir, « Ében Ézer » (1 Samuel 7:12), pour raconter aux générations futures tous les actes merveilleux de Dieu. En gardant en tête ce que Dieu a fait et pourquoi il l’a fait, nous pouvons célébrer ces actes grandioses dans la louange. Nous pouvons aussi apprendre à appliquer les principes bibliques qui les accompagnent, des principes essentiels dans notre engagement à étendre le royaume du Christ à toutes les nations.

Au fil des ans, j’ai eu le privilège de mener un certain nombre de voyages organisés autour du thème de la Réforme. J’ai emmené des frères et sœurs en Christ en Europe, là où Dieu a fait se produire l’un des réveils les plus profonds de l’histoire de l’Église. Durant ces voyages, j’ai développé quelques réflexions utiles. En voici trois, chacune avec une application directe pour nos vies :

La Réforme était le résultat de leaders spirituels appelés, équipés, mandatés et envoyés par Dieu.

La Réforme a débouché sur un éveil spirituel qui s’est répandu à travers l’Europe, et qui s’est exporté avec puissance en Afrique du Nord, en Amérique du Sud et plus loin encore. Cet éveil venait du Ciel, en réponse au ministère de prière et de lecture de la Bible d’une Église renouvelée par l’Esprit et ranimée par la Parole.

Sans aucun doute, la Réforme est venue du Seigneur au travers de leaders imparfaits, mais passionnés, marqués par le courage et la compassion. Dieu agit souverainement, c’est un fait affirmé à la fois dans l’Écriture et dans l’histoire : il relève et envoie des leaders, leur donne une vocation qui se transformera pour eux en une passion infatigable.

Nous devons encourager les dirigeants de notre église à être pieux et prier pour eux, pour l’Église locale, et pour l’Église dans le monde.

Quand Dieu appelle, équipe et envoie des dirigeants, il appelle, équipe et envoie aussi d’autres leaders à leurs côtés, créant ainsi une équipe.

Ce n’est pas une analyse exhaustive, mais l’histoire, à travers les étapes de la Réforme, m’a confirmé la réalité de ce que j’ai toujours cru : pour assurer la persévérance, l’efficacité et la maturité des Réformateurs, Dieu a appelé et déployé d’autres leaders pour qu’ils puissent travailler ensemble. Ce fut le cas de Luther à Wittenberg, de Bucer à Strasbourg, Zwingli à Zurich, Calvin à Genève, et Knox à Edimbourg.

Je loue Dieu pour Luther, mais je loue aussi Dieu pour le professeur Melanchthon, qui s’est révélé complémentaire à Luther et a reboosté celui-ci aussi bien sur le plan personnel que sur le plan ministériel. Dieu nous a donné Zwingli et il a donné à Zwingli l’infatigable Bullinger. Il nous a donné Bucer, puis il a donné à Bucer Calvin, au bon moment et pour la bonne période. Il a ensuite renvoyé Calvin à Genève (la citadelle de la Réforme), et là il lui a donné Théodore de Bèze. Puis Dieu nous a donné John Knox, originaire de Genève et formé à l’école de Calvin ; et Dieu a accompagné Knox du fidèle Christopher Goodman.

Le leadership des réformateurs ?

Les Réformateurs étaient des figures éminentes parce que Dieu était en leur faveur ; il était avec eux et sa présence à leurs côtés a été rendue manifeste de bien nombreuses manières et pour de bien nombreuses raisons. L’un de ces moyens était de leur donner la compagnie d’autres leaders compétents pour les compléter et dans leur vie personnelle, et dans leur ministère.

Ces Réformateurs étaient des chefs aux passions, aux dons et à la dévotion incroyables ; or, les dons et les points forts sont toujours inévitablement associés à des faiblesses importantes et à des carences. Dieu a pallié ces lacunes par la « pluralité du leadership » : cela s’est traduit par une équipe de dirigeants qui non seulement exerçaient des dons complémentaires, mais qui nouaient également des relations leur permettant de se rendre des comptes les uns aux autres. C’est toujours applicable aujourd’hui.

À retenir: Pour être efficaces, les leaders doivent rejeter le « leadership solitaire », et ce dans l’intérêt d’une plus grande efficacité et transparence. Ils doivent également rejeter les équipes de leadership qui servent uniquement le leader principal. À la place, ils doivent développer des « équipes de leaders », servis par les principaux dirigeants afin de multiplier, mobiliser et motiver ceux qui agissent dans l’Église locale et dans l’Église dans le monde.

L’éducation chrétienne est une priorité qui bénira à la fois l’Église et la communauté.

En étudiant la période coloniale en Amérique, j’ai été frappé par la constance des actions des colons. Ceux-ci ont construit, dès leur arrivée, une église, un lieu de culte et de reconnaissance. Puis ils se sont bâti un foyer qui, au début, suffirait tout juste aux besoins premiers de la vie de famille. Ensuite ils ont construit une école, et ce bien avant d’établir une infrastructure communautaire solide, ou de s’assurer un approvisionnement alimentaire régulier. L’école ainsi construite a permis de donner une éducation non seulement aux membres de l’Église, mais aussi à l’ensemble de la communauté.

Définir des priorités

Les colons du XVIIème siècle ont fait ce que les Réformateurs du XVIème siècle avaient auparavant fait lorsqu’ils étaient en exil. J’étais stupéfait. Les Réformateurs avaient commencé par établir une Église solide, dont les premières priorités étaient l’adoration et le discipulat ; le besoin d’un foyer ne venait qu’ensuite. Puis Bucer, Zwingli, Calvin, Luther et Knox ont établi des écoles pour éduquer à la fois la communauté chrétienne et le reste de la population.

En fournissant une éducation publique à la fois aux membres de l’Église et à la communauté, ils s’engageaient à accomplir à la fois la « mission suprême » (« Apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé » , Matthieu 28:20) et à obéir au plus grand des commandements (« Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. (…) Tu aimeras ton prochain comme toi-même » , Matthieu 22.36-39). L’école a favorisé la formation et la préparation des leaders au service non seulement de l’Église, mais aussi de la famille et du reste de la communauté.

À retenir : L’éducation chrétienne n’est pas seulement un engagement parental envers nos enfants, c’est aussi un cadeau précieux de l’Église au profit de la communauté. Elle devrait être conçue pour éduquer le public et guider les leaders du paysage civique vers une vision biblique du monde.

Vers une nouvelle Réforme

Ces idées ne sont pas exhaustives : elles ne sont qu’une sélection des nombreuses leçons que l’on peut tirer de la Réforme. Le climat culturel du ministère d’évangélisation aujourd’hui est semblable à celui de l’époque, et cela montre le besoin d’un autre réveil spirituel par l’Évangile.

Les réveils au niveau national ne se font que par des Églises solides qui glorifient Dieu, exaltent le Christ, et sont remplies de l’Esprit-Saint ; des Églises qui font de la prière leur force et qui sont intensément imprégnées de l’Évangile.

Ce renouveau, nécessaire, a besoin d’une réforme parmi les pasteurs. Une réforme qui fournira à l’Église des pasteurs engagés dans la mission, dans la transmission du message et dans le ministère — des pasteurs entièrement dévoués à la Parole inarrêtable de Dieu.

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