Qu'est-ce que cela signifie d'être «pastoral» ?
Je suis pasteur et cela depuis presque 15 ans. J'aime mon travail. Il me permet de servir le Dieu que j'adore et de travailler avec ce que notre Dieu aime le plus profondément : sa Parole et son église. En tant que pasteur d'une église locale, je suis favorable à 100% avec le fait d'être «pastoral».
Lorsque je vois l'adjectif « pastoral » placé devant un nom, j'ai l'impression que le mot est presque toujours destiné à transmettre, dans le langage contemporain, un ensemble tronqué de vertus. Une «approche pastorale» implique la douceur, la patience et beaucoup d'écoute. Si quelqu'un est «pastoral», il est relationnel, sensible et a un effet calmant sur le autres. Le « soin pastoral », cela suppose de réconforter les malades, rendre visite aux veuves et prêter une épaule pour pleurer. Ce sont tous de bons exemples qui qualifient un bon pasteur. Sérieusement. Je suis résolument pour toutes ces vertus, et beaucoup d'entre elles manquent cruellement chez certains pasteurs.
Mais ces exemples ne viennent pas à bout de ce que la Bible entend par le «ministère pastoral». Nous ne devons pas permettre aux vertus douces du soin pastoral d'en éclipser les vertus dures, de sorte qu'une «approche pastorale» devienne synonyme de ce qui est inoffensif, thérapeutique et réconfortant. Nous ne voulons pas considérer comme «pastoral» ce que nous faisons lorsque nous voulons éviter d'être moralisateurs et théologiques. Les pasteurs doivent être patients et bons, mais «pastoral», ce n'est pas une autre manière de dire un gars sympa.
Qu'est-ce que c'est donc qu'une «approche pastorale» ? Par définition, un berger est quelqu'un de pastoral. C'est la signification de ce mot. Alors réfléchissez à quoi ressemble un berger.
Selon le Psaume 23, un bon berger nourrit, conduit, guide, protège et garde. Les bergers dans le monde antique étaient des «personnes remarquables avec de grandes capacités». Comme Timothy Laniak le constate, «ils étaient connus pour leur indépendance, leur débrouillardise, leur capacité de s'adapter, leur courage et leur vigilance. Leur métier favorisait les facultés de prévenance, d'abnégation et de compassion “(Shepherds After My Own Heart, 57). Le leadership style berger implique l'utilisation de l'autorité, des manifestations de compassion et la protection du troupeau.
Une «approche pastorale» comporte souvent la sympathie et la sensibilité, mais l'adjectif «pastoral» ne doit pas être réduit à ces qualités-là. Le travail du berger englobe tout, y compris veiller sur les petits agneaux, mettre de l'ordre chez les brebis et repousser les loups.
Le sens le plus fondamental du ministère pastoral «est le mélange subtil d'autorité et de soin» (citant Tidball, 247). Le berger cherche par-dessus tout à servir le troupeau, même à un coût personnel élevé. Le berger est responsable des brebis en tant que «protecteur, pourvoyeur et guide». Il doit être le genre de leader qui peut gouverner avec un sceptre de fer (Psaume 2) et porter avec tendresse les brebis qui allaitent (Esaïe 40).
Être «pastoral», c'est être dur et tendre, courageux et réconfortant. L'adjectif doit être suffisamment large pour faire comprendre la largeur de l'imagerie biblique. Être pastoral, c'est autre chose qu'un mélange d'écoute active et une attitude non-offensante. Une approche véritablement pastorale exerce l'autorité avec compassion, assure la protection au travers du don de soi et prend soin des faibles en apportant un leadership fort.
Traduction : Linda Garcia
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