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Pasteur, trouve les bons modèles à suivre – méfie-toi des mauvais

Les bons professeurs s’accordent pour dire que l’imitation est l’une des meilleures méthodes et l’un des moyens les plus efficaces pour apprendre.  L’évidence selon laquelle « la plupart des choses dans la vie sont acquises plutôt qu’enseignées » est difficilement contestable. Nous voyons, puis nous imitons, et finalement nous devenons. Comme l’a dit quelqu’un : « le caractère d’un individu n’est jamais le fruit du hasard ».  Paul d’ailleurs nous avertit : « les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs » (1 Corinthiens 15.33).  Trouver de bons modèles de référence est fondamental pour les Chrétiens, tout spécialement peut-être pour les responsables.

Nous voyons, puis nous imitons, et finalement nous devenons.

Dans cet article, je veux considérer les paroles de Jésus dans Marc 10.42-43. Il dit : « Vous savez que ceux que l’on considère comme les chefs des nations dominent sur elles et que leurs grands les tiennent sous leur pouvoir. Ce n’est pas le cas au milieu de vous. » Jésus lance ici un avertissement concernant les personnes que nous choisissons d’imiter. Ces paroles sont pertinentes pour nous, en particulier dans le domaine du leadership chrétien et, plus largement aussi, dans celui du discipulat.

Les disciples de Jésus avaient de mauvais modèles

L’évaluation que Jésus fait des leaders de son époque peut se résumer en deux mots : (1) tyrannie et (2) domination. Et sa déclaration mentionnée ci-dessus est contenue dans un récit quelque peu embarrassant, rapporté dans Marc 10.35-45. Ce récit arrive juste après la troisième et dernière prédiction de Jésus concernant son rejet public, ses souffrances et sa mort. Mais la demande de Jean et Jacques dénuée de façon frappante de toute sensibilité éclipse le caractère solennel de ce moment.

Les mauvais modèles abondent et nous pouvons très facilement adopter leurs manières de faire.

Jésus complète la réponse qu’il leur fait en soulignant les manières de faire des « chefs des Nations ». Nous pouvons supposer que la demande des deux frères et la réponse des dix [disciples] révèlent que tous nourrissaient des dispositions similaires à celles des dirigeants païens. Consciemment ou non, les disciples avaient choisi des modèles dévoyés. Ils étaient inspirés par des mauvais modèles. Les disciples affichent donc deux attitudes qui correspondent bien à la description que Jésus fait des chefs païens de son époque.

1. Les disciples se souciaient davantage de leur position que des gens

L’ambition non sanctifiée des disciples l’emportait sur leur affection pour les autres. Même l’annonce de la mort de Jésus ne pouvait l’atténuer. Avant même cet épisode, Jésus avait annoncé sa mort et ils s’étaient disputés pour savoir qui était le plus grand parmi eux (Marc 9.30-36). Cette fois-ci, Jacques et Jean se précipitent sur l’occasion. Ils disent à Jésus : « Accorde-nous d’être assis l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, quand tu seras dans ta gloire » (Marc 10.37). Leur ambition et leur soif de pouvoir occulte les paroles de Jésus relatives à sa souffrance et à sa mort prochaines.

L’amour pour leur Seigneur avait fait place à la convoitise pour le rang social. Le fait que l’on cracherait sur Jésus, qu’il serait flagellé et tué ne semblait pas les avoir ébranlés (Marc 10.34). La mission confiée par Jésus de faire des disciples était pour eux un moyen de devenir grand. Lorsque Jésus leur a demandé s’ils étaient capables de « boire la coupe » ou « d’être baptisés de son baptême », faisant allusion à ses souffrances, ils ont répondu de manière présomptueuse (Marc 10.38-40), comme pour souligner que Jésus pouvait s’inquiéter au sujet des épines, pourvu qu’ils aient leurs trônes.

L’amour pour leur Seigneur avait fait place à la convoitise pour le rang social.

Nous pourrions être tentés de nous moquer des disciples et de les critiquer, jusqu’à ce que nous réalisions à quel point nous leur sommes semblables. La culture africaine est une culture de l’honneur et de la honte. La personne au sommet de l’échelle est celle qui est la plus honorée. Notre lutte acharnée pour le statut social est donc culturellement ancrée. Si le statut entraîne la gloire, il s’ensuit que plus on est haut placé, mieux c’est, n’est-ce pas ? De ce fait nous connaissons bon nombre de dirigeants égocentriques, aussi bien dans le domaine politique que dans celui du social. Cela signifie également que les mauvais modèles abondent et que nous pouvons très facilement imiter leur façon de faire, tout comme l’ont fait les disciples.

Chrétiens, nous ne ressemblons jamais autant à ces dirigeants païens crapuleux que lorsque nous commençons nous aussi à nous soucier davantage de notre position que des gens, à privilégier la gloire au détriment de nos relations, et les richesses au profit de nos amitiés, que ce soit à la maison, au travail ou à l’église. Même le ministère peut facilement devenir un prétexte pour se faire valoir. Nous pouvons devenir insensibles à la douleur de ceux qui nous entourent en choisissant d’imiter les mauvais modèles. Les gens peuvent devenir secondaires et l’ambition peut rapidement devenir impie.

2. Ils étaient plus intéressés que dévoués.

Marc écrit : « Les dix autres, entendant cela, commencèrent à s’indigner contre Jacques et Jean » (Marc 10.41). Seulement, il ne s’agissait pas d’une indignation vertueuse face à l’insensibilité des fils de Zébédée. Les dix étaient furieux parce qu’ils avaient été coiffés au poteau. Les disciples voulaient tous secrètement être mis en avant. C’est le genre de rage que l’on ressent lorsqu’on se fait couper la route – ce qui n’est presque jamais juste. Pour eux, c’était un match nul. Cet esprit de compétition a nui à leurs relations. L’unité meurt souvent là où réside l’amour-propre.

Il n’est donc pas surprenant que, même lors du dernier Souper, « il y eut aussi une rivalité entre les disciples pour déterminer qui devait être considéré comme le plus grand parmi eux. » (Luc 22.24). Ils étaient énivrés d’eux-mêmes. Avec ce genre d’attitude, ils pouvaient difficilement remplir pleinement leurs fonctions (2 Timothée 4.5). Jésus offre donc le remède : « Ce n’est pas le cas au milieu de vous, mais si quelqu’un veut être grand parmi vous, il sera votre serviteur  » (Marc 10.43).

Œuvrer dans le ministère, ce n’est pas la recherche de l’auto-gratification mais un don de soi. Il s’agit de se mettre au service des autres et non de devenir un héros.

Œuvrer dans le ministère, ce n’est pas devenir un héros mais c’est se mettre au service des autres. Ce n’est pas la recherche de l’auto-gratification mais un don de soi. La domination et l’exclusion sont des vices qui n’ont pas leur place dans la communauté chrétienne. Malheureusement, la tentation des disciples existe encore aujourd’hui. Nous jouons des coudes. Nous éclipsons les autres pour obtenir de l’avancement au bureau – la société l’appelle l’affirmation de soi et la récompense. Un pasteur fidèle pourrait oublier que l’autre pasteur fidèle sur sa route est un collègue et non un rival. Tout autour de nous, nous constatons la recherche de grandeur dans l’exercice du pouvoir plutôt que le service désintéressé. Sans nous en apercevoir nous y adhérons, et nous l’imitons.

Le modèle ultime

Le chemin que Jésus nous trace, cependant, est radicalement opposé. Il affirme qu’il faut s’abaisser pour devenir grand. Pour trouver le chemin du haut, il faut emprunter celui du bas… Il ne se contente pas d’enseigner cela. Il se présente comme le meilleur des modèles, digne d’être imité sans réserve. Notre Seigneur démontre qu’une ambition sanctifiée nous rend humbles. « En effet, le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup. » (Marc 10.45)

Jésus nous enseigne que les personnes sont plus importantes que le rang social et que la véritable grandeur réside dans le service.

Jésus se place au-dessus des mauvais modèles en nous enseignant que les personnes sont plus importantes que le rang social et que la véritable grandeur réside dans le service. Il est celui qui a refusé de s’accrocher égoïstement à sa position privilégiée de Fils de Dieu ; mais qui, au contraire, s’est humilié, prouvant qu’être Dieu et se mettre au service des autres n’est pas contradictoire (Philippiens 2.5-11). Suivez-vous Jésus en descendant les marches de l’humilité ou le dépassez-vous en montant ? Jésus est-il votre bon modèle ou avez-vous choisi de mauvais modèles ?

Traduction : Joshua Sims

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