La prochaine fois que vous serez dans votre cuisine, votre chambre ou votre bureau, je veux que vous regardiez les tiroirs. Oui, les tiroirs. L’endroit où vous rangez les couverts, les vêtements, ou les agrafeuses et les stylos.
Malheureusement, de nombreuses personnes qui se disent chrétiennes vivent une vie compartimentée. Qu’elles s’en rendent compte ou non, elles ont divisé leur vie de façon ordonnée en deux tiroirs : la vie réelle et la vie spirituelle.
Le tiroir de la vie réelle est celui dans lequel elles fouillent le plus souvent et avec lequel elles sont le plus à l’aise. Il contient toutes les choses de la vie quotidienne, comme leur travail, leur santé, leurs amis et leur famille, leurs loisirs, leur argent, leurs biens et leur routine quotidienne.
Ce tiroir domine leur pensée et leurs actions. C’est là qu’elles dépensent la plupart de leur énergie émotionnelle et physique, et que la plupart de leurs rêves se réalisent ou s’écroulent. Le contenu de ce tiroir est le lieu de leurs hauts et de leurs bas, de leurs joies et de leurs peines.
Elles ont ensuite un deuxième tiroir, celui de la vie spirituelle. Toutes les « affaires de Dieu » y sont rangées. C’est le tiroir pour le culte du dimanche, les groupes de maison, les dîmes et les offrandes, les petits voyages missionnaires , et les conversations d’évangélisation avec les voisins ou les membres de la famille élargie.
Oui, elles croient en Jésus, en son pardon et en l’éternité à venir, mais ces croyances n’ont pas d’impact radical sur ce qu’elles pensent delles-mêmes et de la vie en général. Leur foi est un aspect de leur vie, mais pas quelque chose qui forge toute leur vie.
Je pense que je décris beaucoup de chrétiens. Est-ce que cela pourrait éventuellement vous représenter ?
J’aimerais pouvoir dire que je ne suis pas concerné par ces tiroirs mais je ne peux pas.
Posez-vous la question suivante :
Quel est le facteur qui influence le plus ma façon de me voir et de voir ma vie ? Qu’est-ce qui détermine la majeure partie de ce que je pense, dis et fais ?
Le récit biblique et la vision du monde n’ont qu’un seul tiroir – c’est ce qu’on appelle l’évangile dans la vie quotidienne. Tout va dans ce tiroir ! L’Écriture affirme que vous avez été acheté au prix fort (la vie et la mort de Jésus), donc vous ne vous appartenez plus. (En fait, à cause de la création, vous ne vous êtes jamais appartenu !)
Dieu a un but précis et radical pour votre vie, dans un seul tiroir. Le meilleur mot pour ce but est ambassadeur (voir 2 Corinthiens 5:20). La seule chose qu’un ambassadeur fait est de représenter le dirigeant qui l’ a envoyé chaque jour, tout le temps, dans tout ce qu’il fait.
Par conséquent, votre but dans la vie est de rendre visible la présence invisible de Jésus dans la vie des autres. Vous êtes le regard sur le visage du Christ. Vous êtes le ton de sa voix. Vous êtes le toucher de ses mains. Vous êtes le représentant physique de sa grâce.
C’est votre mission dans chaque situation, chaque lieu et chaque relation de votre vie, de rendre visible la grâce du Roi invisible.
Lorsque, par la grâce de Dieu, vous vivez comme un ambassadeur, la foi cloisonnée et la vie à deux tiroirs deviennent impossibles !
Demandez à Dieu cette grâce une fois de plus aujourd’hui, et encore et encore chaque jour pour le reste de votre vie !
Que Dieu vous bénisse,
Paul Tripp
Questions de réflexion
1. De quelles manières avez-vous cloisonné votre foi chrétienne ? Quelles sont certaines « choses » qui sont exclusives au tiroir de la vie réelle et au tiroir de la vie spirituelle ?
2. Hier, qu’est-ce qui a le plus influencé la façon dont vous avez pensé à vous et à votre vie ?
3. Aujourd’hui, quel sera le facteur déterminant pour la majorité de ce que vous pensez, dites et faites ?
4. Cette semaine, où Dieu vous appelle-t-il pour être un ambassadeur dans une situation ou une relation particulièrement difficile ou intimidante ?
5. Comment pouvez-vous rendre pratiquement visible la présence invisible de Jésus autour de vous ? Soyez précis dans votre réflexion sur la façon dont vous interagissez et parlez.
