La température monte… c’est l’été ! Tout le monde attend la période sacrée des vacances annuelles. Que vous soyez plutôt « juilletiste » ou un classique « aoûtien », les vacances sont attendues avec une grande impatience. Mais qu’allons-nous faire de nos vacances ? Plage, repos bronzage ? Est-ce tout ce que nous ferons de nos vacances ? Le repos est essentiel : c’est un signe du repos éternel que Christ a acquis pour nous. Mais qu’allons-nous faire de notre repos ?
Le repos estival est l’une des nombreuses occasions de faire une pause afin de regarder en arrière. Saisissons l’occasion de ce repos pour regarder avec humilité les derniers mois, ou la dernière année. Quelle image de la foi chrétienne avons-nous donné à travers notre vie quotidienne ? Dans nos interactions virtuelles, et en personne, avons-nous démontré toutes les vertus de la foi, en particulier l’une des plus grandes : l’humilité ?
Nous sommes fiers et orgueilleux
Commençons par la mauvaise nouvelle : nous avons été fiers et orgueilleux. Ce n’est pas une surprise. Non, n’hésitez pas. Vous pouvez y réfléchir un moment. Après tout, cela prend du temps pour s’en rendre compte, et non simplement le dire parce que ce serait la chose bien biblique à dire. J’ai hésité, peut-être plus que nécessaire. Quelque chose en moi déteste cette pensée que je puisse être fier et orgueilleux. Et pourtant ! C’est probablement le péché que nous partageons tous le plus. Nous nous pensons meilleurs que les autres.
Ce n’est pas parce que nous sommes chrétiens que nous serons de fait moins orgueilleux.
Et ce n’est pas parce que nous sommes chrétiens que nous serons de fait moins orgueilleux. La preuve : n’avons-nous pas tous été dernièrement un peu orgueilleux, nous pensant au-dessus des autres ? Les derniers six mois, notamment grâce au catalyseur bien révélateur que sont les débats politiques, nous nous sommes montrés bien fiers de ne pas être comme les autres chrétiens.
Nous nous sommes félicités de ne pas être à l’image du monde comme ces chrétiens qui votent pour des partis un peu « limites ». Nous nous sommes réjouis de ne pas être comme ces chrétiens qui suivent l’esprit du monde en défendant toutes les causes que notre société défend. Nous nous sommes félicités de ne pas être comme ces chrétiens qui ont défendu des valeurs chrétiennes. Merci Seigneur ! Je te suis resté fidèle ! Pas comme ces soit-disant chrétiens obsédés par des choix moraux, vendus à la politisation de la foi.
Merci Seigneur de ne pas être comme les autres chrétiens ! En agissant comme cela, nous avons été à l’image de ce pharisien de l’Évangile de Luc.
Le pharisien
Revenons donc sur ce pharisien : « Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : Ô Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont accapareurs, injustes, adultères, ou même comme ce péager : je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. » (Lc 18.11-12) Le voici, remarque Calvin, qui non seulement est aveugle de son propre orgueil, mais qui de plus se vante de ses vertus.
Profitons du repos estival pour demander à l’Esprit de Christ, celui qui s’est humilié en devenant serviteur, de nous ouvrir les yeux. Mon orgueil n’est pas un concept théologique. C’est quelque chose que je pratique tous les jours : je suis pécheur. Notre confession de manque d’humilité ne doit pas être que des mots. Ce serait trop simple : tout le monde peut apprendre le bon langage. Dire que nous sommes orgueilleux est une chose. Dire pourquoi… voilà qui montre l’Esprit de Dieu à l’œuvre dans nos vies. Vous reconnaissez avoir été fier de ne pas être comme les autres chrétiens ? De quelle manière ? Merci de ce que je ne suis pas comme ces autres chrétiens qui… remplissez le blanc. Je l’ai fait, même si je ne vais pas remplir « mon blanc » pour vous ici.
Plus encore, nous avons avancé nos propres vertus. Moi par contre, je te suis fidèle, je défends les valeurs bibliques, je suis radicalement chrétien, ma théologie est équilibrée, j’ai beaucoup plus de compassion, je suis un vrai disciple… Merci Seigneur de ne pas être comme les autres chrétiens, mais d’être un tel exemple de foi !
Nous avons bel et bien été comme ce pharisien. Il n’y a aucun doute. Nous le serons encore… là aussi il n’y a malheureusement pas de doute. Mais voilà la bonne nouvelle : si nous le savons, si nous le voyons, c’est que l’Esprit est bel et bien à l’œuvre en nous, et qu’il continuera de l’être.
La bonne nouvelle, c’est que l’Écriture nous présente plusieurs exemples de ce que devrait être notre alternative : l’humilité. Il y en a deux, parmi d’autres. Le premier, c’est le collecteur d’impôts qui, par conscience de ce qu’il est, n’ose même pas lever les yeux au ciel. Nous par contre, présentons à Dieu, face à face, la grandeur de notre vie chrétienne. Prenons exemple sur ce collecteur d’impôts. Allons jusqu’à avoir l’humilité de prendre pour exemple ceux que nous regardons de haut.
Allons jusqu’à avoir l’humilité de prendre pour exemple ceux que nous regardons de haut.
Bien sûr, l’exemple suprême d’humilité, c’est notre Seigneur Jésus-Christ. Nous ne serons jamais totalement à son image, lui qui a incarné l’humilité comme personne ne le pouvait, ou ne le pourra. Nous pouvons cependant avancer sur le chemin de cette humilité.
Merci Seigneur, je veux être comme toi. Prions cela. Merci Seigneur pour ces autres chrétiens, qui sont un exemple de foi pour moi. Pourrons-nous prier cela ?