De temps à autre, j’ajoute de nouvelles entrées à cette série d’articles ininterrompue intitulée « manuel élémentaire de théologie ». Le but est d’expliquer, en 500 mots environ, de grands concepts théologiques. Aujourd’hui, nous allons nous attarder sur l’union hypostatique.
Pour simplifier le plus possible, l’union hypostatique fait référence au fait que Jésus-Christ est à la fois Dieu et homme, à la fois pleinement divin et pleinement humain. « Hypostasis » est un terme grec que l’on traduit parfois par « subsistance » (au sens d’existence d’un individu). L’union hypostatique est en conséquence, le terme technique de l’unipersonnalité de Christ, alors que l’incarnation du Fils de Dieu concerne la personne complexe qui la constitue, de nature à la fois humaine et divine.
Si vous cherchez une définition concise et méticuleuse de l’union hypostatique, la définition chalcédonienne, aussi appelée le « symbole de Chalcédoine » (qui date de 451), reste encore inégalée.
Suivant donc les saints Pères, nous enseignons tous unanimement que nous confessons un seul et même Fils, notre Seigneur Jésus- Christ, le même parfait en divinité, et le même parfait en humanité, le même vraiment Dieu et vraiment homme (composé) d’une âme raisonnable et d’un corps, consubstantiel au Père selon la divinité et le même consubstantiel à nous selon l’humanité, en tout semblable à nous sauf le péché, avant les siècles engendré du Père selon la divinité, et aux derniers jours le même (engendré) pour nous et pour notre salut de la Vierge Marie, Mère de Dieu selon l’humanité, un seul même Christ, Fils du Seigneur, l’unique engendré, reconnu en deux natures, sans confusion, sans changement, sans division et sans séparation, la différence des deux natures n’étant nullement supprimée à cause de l’union, la propriété de l’une et l’autre nature étant bien plutôt sauvegardée et concourant à une seule personne et une seule hypostase, un Christ ne se fractionnant ni se divisant en deux personnes, mais en un seul et même Fils, unique engendré, Dieu Verbe, Seigneur Jésus-Christ, selon que depuis longtemps les prophètes l’ont enseigné de lui, que Jésus Christ lui-même nous l’a enseigné, et que le Symbole (credo) des pères nous l’a transmis.
Au centre de cette citation, j’ai mis en gras quatre négations qui sont aussi quatre affirmations.
Sans confusion
Le Seigneur Jésus-Christ n’est pas ce que vous obtenez lorsque vous mélangez du bleu et du jaune pour obtenir du vert. Il n’est pas un « tertium quid » (une troisième chose), il n’est pas le résultat du mélange de la nature divine et de la nature humaine.
Sans changement
En revêtant chair humaine, le Logos (le Verbe) n’a pas cessé d’être ce qu’il a toujours été. L’incarnation n’a provoqué aucun réel changement dans le Fils divin.
Sans division
Les deux natures du Christ ne constituent pas une division dans la personne divine. Jésus-Christ n’est pas la moitié de Dieu et la moitié d’un homme.
Sans séparation
En la personne de Jésus-Christ, l’union de l’humain et du divin est une union réelle et organique, mais pas un simple soutien moral ni un partenariat relationnel.
Cela peut ressembler à des querelles théologiques inutiles, mais la définition méticuleuse Chalcédonienne vise à garantir l’enseignement biblique qui affirme que :
- Premièrement, en la personne du Fils, la nature divine était unie à une nature humaine (Jean 1:14 ; Romains 8:3 ; 1 Timothée 3:16 ; Hébreux 2:11-14)
- Deuxièmement, ces deux natures sont unies en une seule Personne divine (Romains 1:3-4; Galates 4:4-5; Philippiens 2:6-11). Comme le dit le Concile de Chalcédoine, les caractéristiques de chaque nature sont préservées (en aucun cas annulées par leur union) alors même qu’elles sont réunies en une seule personne (prospon) et une seule subsistance (hypostasis).
Titre original : Theological Primer: Hypostatic Union