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Deuxième volet de la nouvelle série de Tim Adeney sur la nature du travail



La résurrection de Jésus-Christ a engendré un nouveau champ d’action : proclamer que le Christ est Seigneur et, de ce fait, s’approcher de Dieu dans la prière, faire des disciples et établir des communautés de fidèles. Il s’agit d’un travail essentiel, mais aussi d’un travail urgent; lorsque nous déclarons que « le Christ est Seigneur », nous évoquons son retour imminent. Comme mentionné dans 2 Pierre, Dieu retarde le jugement afin que les gens aient le temps de se repentir et de se tourner vers lui. C’est un travail dans lequel tous les chrétiens doivent s’impliquer, mais ce n’est pas le seul à accomplir. La résurrection du Christ a amené une nouvelle ère, mais elle n’a pas encore suscité une nouvelle création. Nous vivons encore dans la présente création. Et alors que nous y vivons, le travail reste toujours à accomplir.

Proclamer que le Christ est Seigneur est un travail essentiel, et un travail urgent… mais ce n’est pas le seul à accomplir.

Toute œuvre est un acte d’amour. Parfois, l’amour que nous manifestons découle de notre appel à prendre soin de la création de Dieu, comme l’agriculture, ou à atténuer les effets de la chute, comme le désherbage (travail création-chute); et parfois de l’appel à faire des disciples (œuvre de rédemption). Quelle que soit notre tâche principale, tous les chrétiens feront un peu des deux. Considérons le travail d’éducation des enfants. Il comporte des éléments liés à la création (ex: changer les couches, lire des histoires), des éléments liés à la chute (ex: discipline, traitement des maladies) et des éléments liés à la rédemption (ex: lire la Bible, leur apprendre à prier).

Il reste donc à savoir comment les deux actions s’articulent l’une par rapport à l’autre.

La première étape consiste à rappeler que les deux sont essentielles. Nous ne pouvons pas vivre de pain seulement, mais nous ne pouvons pas non plus vivre sans pain. Prenons le même exemple de l’éducation des enfants : si je ne parviens pas à accomplir l’œuvre de rédemption qui consiste à élever mes enfants dans la crainte et l’instruction du Seigneur, vous pourriez m’accuser d’être un incroyant. Mais si je ne parviens pas à accomplir l’œuvre de création qui consiste à subvenir à leurs besoins, je suis pire qu’un incroyant (1 Timothée 5.8). Les chrétiens ne devraient pas choisir entre être « un incroyant » et « pire qu’un incroyant ».

Interdépendance

Deuxièmement, les deux œuvres sont interdépendantes.

Par exemple, l’œuvre de rédemption que constitue la prédication d’un sermon nécessite le travail préalable de milliers de personnes : pour étudier les langues anciennes, pour développer et fabriquer des ordinateurs et des microphones, pour construire et aménager un bâtiment, et souvent pour payer le salaire du prédicateur. Et lorsque ce sermon est prêché, il devrait susciter un meilleur travail création-chute : l’un des principaux objectifs de l’œuvre de rédemption est de préparer les saints à des œuvres de service (ou ministère; Éphésiens 4.11-12). Alors que Paul cherche à préparer les Colossiens aux œuvres de service, il les exhorte : « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Attachez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre. » (Colossiens 3.1-2). Toutefois, les « choses d’en haut » ne sont pas d’un autre ordre. Il ne s’agit pas d’un appel à abandonner leur travail en faveur d’études bibliques et de passer des journées entières à prier, mais plutôt d’un appel à « faire mourir ce qu’il y a de terrestre en vous : « la débauche, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie. » (Colossiens 3.3-8) Et le contexte immédiat de ce nouveau mode de vie pieux est le domaine très terrestre de la famille et du travail (Colossiens 3.18-4.1).

Préparer les croyants aux œuvres de service, c’est les aider à mieux comprendre le rôle et la valeur de leur travail création-chute – c’est-à-dire tout ce qu’ils font, à la fois dans l’église et dans le reste de leur vie. En saisissant mieux l’amour de Dieu pour eux, ils seront motivés et habilités à aimer les autres plus profondément et de manière plus sacrificielle, notamment en leur parlant de la rédemption obtenue par la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Par conséquent, nous pouvons nous attendre à ce que, même dans leur travail, la vie différente des chrétiens soulève des questions dans l’esprit de leurs collègues, créant ainsi des opportunités de donner une réponse à l’espérance qu’ils ont (1 Pierre 3.15).

Ainsi, si notre principale occupation concerne cette création, nous aurons l’occasion dans notre quotidien (notre travail) de parler de Jésus et de faire des disciples. Et si notre première préoccupation est l’oeuvre de rédemption, nous consacrerons quand même une bonne partie de notre temps à mettre à jour des logiciels, à ouvrir et à fermer des bureaux ou à préparer des budgets. Dans un cas comme dans l’autre, l’important est que nous fassions bien les deux, individuellement et collectivement.

Lorsque les chrétiens accomplissent bien ces deux types de travail, ils rendent un puissant témoignage de ce que Dieu a fait en Jésus-Christ.

Lorsque les chrétiens accomplissent bien ces deux types de travail, ils rendent un puissant témoignage de ce que Dieu a fait en Jésus-Christ. Cela implique des paroles et des actes – nous montrons et disons combien il est bon d’appartenir à Jésus. L’un des objectifs des bonnes œuvres est que les non-croyants puissent les voir et qu’ils « glorifient Dieu le jour où il les visitera » (1 Pierre 2.12; cf. Matthieu 5.16). Mais les actes seuls peuvent être mal interprétés : nous avons besoin de mots pour expliquer pourquoi nous faisons ces choses.

Ensemble, nos vies représentent la fresque du futur que Dieu nous réserve, un peu comme la maquette d’un architecte qui montre un futur bâtiment à construire. Notre vie actuelle n’est pas sans rapport avec l’avenir, mais elle n’est pas non plus le moyen d’y parvenir; c’est plutôt une image. Le mot « image » est peut-être trop fort. Plutôt que d’y voir un modèle immaculé, nous devrions imaginer un modèle imparfait et déficient qui, malgré ses limites, parvient à donner un « aperçu » du futur.

La vie nouvelle en Christ a déjà commencé (Colossiens 3.1-14). Les Écritures ne s’attardent pas sur les détails de la nouvelle création. Mais nous savons qu’il n’y aura plus ni péché, ni deuil, ni cri, ni douleur, et que nous serons à nouveau en présence de Dieu (Apocalypse 21.1-8). La manière dont nous vivons aujourd’hui donne un avant-goût de cet avenir sans péché et en témoigne : lorsque nous nous réjouissons de notre pardon en Christ – résolvons les conflits – prononçons des paroles de grâce, de sel et de lumière – partageons les uns avec les autres – recherchons le bien d’autrui et travaillons pour le Seigneur, nous expérimentons aujourd’hui quelque chose de ce que sera la nouvelle création. Et alors que nous partageons nos vies et nos paroles avec des gens qui ne connaissent pas Jésus, eux aussi entendront parler et auront un aperçu de ce bel avenir qu’est l’éternité avec le Christ.

Cet article a été initialement publié sur The Gospel Coalition Australia. La traduction est publiée ici avec permission.



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