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6 janvier 2021. Le sixième anniversaire de mon fils. Une date qu’aucun d’entre nous n’est près d’oublier.

J’avais fait venir mon fils dans mon bureau pour qu’il puisse assister aux événements qui se déroulaient au Capitole américain. Je voulais qu’il sache pourquoi tout le monde se souviendrait de son anniversaire. C’était son premier jour de 2021 d’école en distanciel : il a passé la matinée à s’informer sur Abraham Lincoln et George Washington. Il a passé l’après-midi à se renseigner sur Donald Trump.

En tant que parent, vous voyez les choses différemment. Vous vous inquiétez pour l’avenir. Vous vous demandez de quel genre de pays, de quel genre d’église vos enfants vont hériter. Vous essayez d’imaginer ce que c’est que de voir, à travers les yeux d’un enfant d’âge pré-scolaire, les pistolets dégainés dans les chambres du Sénat américain. Vous essayez d’expliquer pourquoi le drapeau confédéré a été hissé dans les couloirs du Congrès américain.

Vous essayez d’expliquer pourquoi tant de familles et d’amis défendent la cause qui a amené ces manifestants à s’attaquer à la police du Capitole et à occuper la tribune du Sénat. Vous essayez d’expliquer pourquoi ils considèrent qu’il est de leur devoir de chrétiens d’empêcher le transfert pacifique du pouvoir.

Mais vous êtes dans l’incapacité de l’expliquer. Parce que vous ne pouvez pas retenir vos larmes.

Ces quatre années ont été longues.

Une foi inébranlable

Il y a près de 20 ans, j’ai travaillé dans ce bâtiment en tant que modeste stagiaire de J. C. Watts, membre du Congrès, et pour la Conférence républicaine de la Chambre des Représentants. Le soir, je collectais des fonds pour le Comité National Républicain et pour le président George W. Bush. Je suis venu à Washington pour servir mon pays au lendemain des attaques du 11 septembre qui ont ébranlé mes années d’université. Je suis venu assister le député Watts à établir ce qui allait devenir le Département de la sécurité intérieure. Je suis venu pour mettre ma foi en pratique – pour défendre les États-Unis, pour protéger les enfants à naître, pour préserver la liberté des chrétiens du monde entier dans leur culte à Dieu.

J’ai quitté ces lieux sans désir n’y retourner, en tout cas, pas dans le domaine politique.

Il y a quatre ans, beaucoup d’entre nous, qui suivent la politique de près, ont été surpris par la victoire du président Trump. Même ceux d’entre nous qui ne l’ont pas soutenu ont néanmoins espéré et prié pour le meilleur. Nous nous étions trompés auparavant ; nous pouvions nous tromper à nouveau. Nous connaissions beaucoup d’amis et de familles de bonne foi qui ont voté pour lui, même à contrecœur, et nous voulions qu’ils aient raison. Nous voulions leur donner raison. Nous voulions que le président Trump soit à la hauteur de la situation. Nous voulions que le Bureau ovale le change, qu’il fasse appel à des réserves de courage et de charité, de modestie et d’humilité.

Parfois, c’est ce que nous avons vu. La dernière fois que j’ai invité mon fils à assister à des événements politiques, c’était pour présenter Amy Coney Barrett comme troisième candidate du président Trump à la Cour suprême. Je voulais lui faire part de mes espoirs : ceux de voir, au cours de la carrière de cette femme, des mères et des pères ne plus être autorisés à mettre leurs enfants à mort, de voir que nos droits à exercer notre foi, donnés par Dieu et acquis dans la Constitution soient protégés, même si nos croyances sont de plus en plus marginalisées.

Je voulais qu’il voie quelqu’un qu’il pourrait admirer, car cette personne servait son pays en défendant notre Constitution.

Il peut être difficile de trouver des modèles aujourd’hui. Comment pouvez-vous admirer un président qui accueille la violence quand elle sert sa cause ? Ou des politiciens qui mentent parce qu’ils aspirent à recevoir les louanges de ses fidèles ? Ou des dirigeants d’églises lorsqu’ils transmettent les mêmes mensonges, ou se taisent et laissent à la radio le soin de gérer le discipulat « politique » ?

Ces quatre années ont été longues.

Je suis fier d’être américain, mais je n’ai aucune défense à présenter aux frères et sœurs curieux et confus du monde entier qui regardent notre Capitole américain assiégé. Je n’ai pas d’explication. Je ne sais pas comment cela s’est produit. Je ne sais pas comment une nation, qui possède autant d’églises a permis que cela se produise. Je ne sais pas pourquoi tant de chrétiens professants ont voulu que cela se produise.

Et je ne sais pas comment cela se terminera.

Je pense à la génération suivante qui regarde la potence du bourreau érigée sur le côté ouest du Capitole. Je suis né peu après l’entrée en fonction du président Ronald Reagan, et seulement une semaine après qu’il a été victime d’un attentat. J’ai grandi en pensant que nous étions censés admirer les politiciens.

J’en sais plus maintenant. Les politiciens nous reflètent. Ils ont peur de nous. Et la date du 6 janvier 2021 nous montre pourquoi..

Les politiciens nous reflètent. Ils ont peur de nous. Et le 6 janvier 2021 nous montre pourquoi.

Dieu n’a pas honte

Je ne suis pas appelé à imaginer la suite des événements à Washington DC. J’ai laissé cette vie derrière moi il y a 20 ans. Nous pouvons prier pour que le droit et la justice prévalent, pour que Dieu protège la ville et le gouvernement qu’il a institué pour notre bien (Rom 13:1).

Je me concentre donc sur l’Église. Nous ne pouvons pas aimer ce que nous sommes devenus ces quatre dernières années. Je n’aurais jamais pu soupçonner ce que j’ai vu de la part d’amis de longue date, de la famille, de mentors en qui j’ai confiance et que j’admire. C’est une chose de défendre des valeurs conservatrices – que je défends toujours, et que je partage avec beaucoup de ceux qui ont voté pour le président Trump. Mais rien de ce que nous avons vu aujourd’hui, de ce que nous avons vu depuis le 3 novembre, n’est conservateur. Et ce n’est pas non plus une surprise pour tous ceux qui ont écouté le président Trump. C’est ce qu’il voulait. Il l’a eu.

Il doit y avoir un meilleur moyen.

Il y a un meilleur moyen.

À quelques pâtés de maisons du Capitole, j’ai trouvé un refuge inattendu cet été-là, en 2002. Occupé par deux emplois, je n’avais pas beaucoup de temps libre. Mais c’était un plaisir d’adorer matin et soir avec les saints de l’église Capitol Hill Baptist Church. Je ne connaissais rien de l’église avant ma première visite. À l’époque, je n’avais jamais rencontré le pasteur principal, qui n’avait prêché qu’une fois cet été-là. Pourtant, dans cette église, j’ai trouvé ce que je n’avais jamais vu au Capitole américain. J’y ai trouvé une joie réelle et durable. J’y ai trouvé un but éternel. J’y ai trouvé l’unité au-delà des désaccords politiques. J’y ai trouvé une bonne nouvelle qu’aucune élection ne pourrait renverser. J’y ai trouvé une vocation à servir une cause bien plus grande que moi-même, bien plus grande que n’importe quel pays.

J’ai trouvé une foi plus profonde et inébranlable en Jésus-Christ.

Le monde n’a pas besoin de croix érigées sur les terrains autour du Capitole alors que les coups de feu retentissent dans les salles du Sénat. Le monde a besoin de ce que j’ai trouvé dans cette église sur la colline du Capitole. Le monde a besoin d’une église qui vive pour un autre monde, pour un « royaume qui ne peut être ébranlé » (Héb. 12:28-29). L’église a besoin d’hommes et de femmes de foi, « étrangers et en exil sur la terre », qui sont à la recherche de leur patrie dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre, qui cherchent un meilleur pays – un pays céleste (Héb. 11:13-16).

J’ai honte de ce que j’ai vu aujourd’hui. Mais Dieu n’a pas honte de son peuple. Et il a préparé pour nous une ville – non pas Washington, mais la nouvelle Jérusalem. Si nous cherchons cette ville ensemble, si nous nous humilions devant ce que nous sommes devenus et si nous nous abandonnons à la miséricorde de Dieu avec repentance, alors nous pourrions encore montrer à ce monde une meilleure voie. Non pas une croix sous laquelle nous marchons contre le Capitole, mais une croix sur laquelle notre Sauveur a souffert avec joie afin que nous soyons sauvés du péché.

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