Première partie : La mission de l’Église (1/2) : Faire de toutes les nations des disciples et les baptiser
Instruire les disciples
La troisième et dernière responsabilité que Jésus a donnée à son Église est celle d’enseigner aux disciples à observer tout ce qu’il leur a commandé (Mt 28.20). Alors que la conversion et le baptême sont des événements ponctuels, cet enseignement doit avoir lieu de manière continue pour le reste de la vie des disciples, le but étant d’assurer la croissance spirituelle des croyants. Jésus a prié le Père alors qu’il était encore ici sur la terre : « Sanctifie-les par ta vérité ; ta parole est la vérité » (Jn 17.17). L’apôtre Paul a également dépeint l’œuvre de Christ dans son Église de la manière suivante :
Maris, que chacun aime sa femme, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier en la purifiant et en la lavant par l’eau de la Parole, pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irréprochable (Ép 5.25-27).
La Parole de Dieu est l’instrument par lequel Jésus sanctifie son Église et rend ainsi son peuple saint.
La Parole de Dieu est l’instrument par lequel Jésus sanctifie son Église et rend ainsi son peuple saint.
Le peuple de Dieu doit apprendre la doctrine chrétienne. Chaque chrétien a besoin de savoir qui est Dieu, comment il a créé le monde et comment ce dernier s’est dégradé. Chaque chrétien a besoin de recevoir un enseignement détaillé et approfondi sur la façon dont Dieu est descendu en la personne de Jésus-Christ afin de sauver le monde du péché et de la destruction. Il doit apprendre comment vivre en tant que nouvelle création de Dieu dans son foyer et au sein de la société, surtout parce que le monde est encore majoritairement opposé à la foi chrétienne. Il doit être encouragé à rester ferme dans sa foi en attendant le retour du Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ. Tout cela ne saurait être accompli en une seule journée. L’Église doit être un centre éducatif, où tous les chrétiens sont présents pour recevoir un enseignement suivi et méthodique de la Bible.
La lecture du livre des Actes ne laisse aucun doute là-dessus. Revenons au sermon prêché le jour de la Pentecôte. Nous lisons : « Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés ; et, en ce jour-là, le nombre des disciples augmenta d’environ trois mille âmes. Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières » (Ac 2.41,42). Voyez comment le tout premier élément auquel ces disciples se sont consacrés a été l’enseignement des apôtres. C’était conforme à ce que Jésus avait prescrit.
Plus tard, l’Église de Jérusalem a connu la persécution et les croyants se sont dispersés. Certains se sont rendus à Antioche pour y prêcher l’Évangile. Nombre de gens ont cru, ce qui a donné naissance à une nouvelle Église. Barnabas, envoyé de Jérusalem, est venu aider la nouvelle Église. La Bible rapporte ceci :
Lorsqu’il fut arrivé, et qu’il eut vu la grâce de Dieu, il s’en réjouit, et il les exhorta tous à rester d’un cœur ferme, attaché au Seigneur. Car c’était un homme de bien, plein d’Esprit-Saint et de foi. Et une foule assez nombreuse se joignit au Seigneur. Barnabas se rendit ensuite à Tarse, pour chercher Saul ; et, l’ayant trouvé, il l’amena à Antioche. Pendant toute une année, ils se réunirent aux assemblées de l’Église, et ils enseignèrent beaucoup de personnes. Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens (Ac 11.23-26).
Notez comment la prédication de l’Évangile a abouti à l’ajout de personnes, lesquelles ont ensuite bénéficié de l’enseignement biblique. Barnabas a trouvé cela si important qu’il est même allé chercher du renfort auprès de Saul (appelé par la suite l’apôtre Paul). Cet enseignement constitue une responsabilité majeure de la mission de l’Église.
Un troisième exemple tiré du livre des Actes se trouve dans les paroles de Paul lorsqu’il fait ses adieux aux anciens de l’Église d’Éphèse. Il dit ce qui suit :
Et maintenant voici, je sais que vous ne verrez plus mon visage, vous tous au milieu desquels j’ai passé en prêchant le royaume de Dieu. C’est pourquoi je vous déclare aujourd’hui que je suis pur du sang de vous tous, car je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher (Ac 20.25-27).
L’expression « tout le conseil de Dieu » doit faire référence à toute la révélation de Dieu. Paul a consacré du temps à instruire les croyants d’Éphèse dans les voies de Dieu afin qu’ils puissent vivre leur vie selon la volonté de Dieu. Ce devoir ne s’est pas volatilisé à la mort de l’apôtre. C’est encore notre responsabilité aujourd’hui dans l’Église chrétienne.
La nécessité d’instruire le peuple de Dieu à obéir à toutes les ordonnances de Jésus-Christ a donné naissance aux lettres apostoliques. Celles-ci commencent avec l’épître aux Romains et se poursuivent jusqu’au livre de l’Apocalypse. Ces lettres, adressées à des Églises et à des dirigeants d’Églises concernaient ce que les chrétiens devaient croire et comment ils étaient censés vivre. Ces lettres étaient souvent nécessaires en raison des circonstances dans la vie des Églises et des chrétiens qui nuisaient à leur croissance. Les apôtres étaient conscients que Dieu leur avait donné la responsabilité d’instruire l’Église afin que l’enseignement erroné et les modes de vie déréglés ne prennent pas racine. Les Églises chrétiennes se devaient de refléter la pensée de Christ dans le monde. Elles ne pouvaient le faire que si ses membres vivaient selon la volonté de Christ. Les apôtres n’étant pas en mesure de se trouver dans toutes ces Églises simultanément, ils leur écrivaient des lettres en s’attendant à ce qu’elles soient lues de sorte que tout le monde sache ce qu’il convenait de croire et comment vivre sa vie.
L’instruction des croyants ne doit pas s’arrêter à la croyance ou à une vie morale. Elle devrait inclure le Grand Mandat en se lançant dans la formation d’autres Églises dans des régions plus reculées du monde. Cette œuvre d’évangélisation et de mission fait partie de l’obéissance à tout ce que Christ a commandé (voir Mt 28.20 ; aussi Mt 5.13-16 ; Ép 3.10 ; 1 Pi 2.9-12).
Glorifier Dieu
Pourquoi l’Église doit-elle être aussi absorbée par l’évangélisation des perdus grâce à la prédication de l’Évangile, et par la sanctification du peuple de Dieu grâce à l’enseignement de tout le conseil de Dieu ? Pour glorifier Dieu. La constitution de la Kabwata Baptist Church stipule : « L’Église a été chargée de glorifier Dieu en promouvant son culte joyeux par l’évangélisation des perdus, l’implantation d’Églises locales et l’exercice de son ministère spirituel et matériel pour les sauvés. » Notez l’accent mis sur la glorification de Dieu. C’est précisément pour cette raison que l’Église doit se consacrer aux activités décrites jusqu’à présent dans ce chapitre.
L’apôtre Paul l’a exprimé ainsi aux Éphésiens :
À moi, qui suis le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d’annoncer aux païens les richesses incompréhensibles de Christ, et de mettre en lumière le moyen de faire connaître le mystère caché de toute éternité en Dieu qui a créé toutes choses ; c’est pourquoi les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd’hui par l’Église la sagesse infiniment variée de Dieu (Ép 3.8-10, italiques pour souligner).
Paul exprime la même pensée dans une doxologie. Il dit : « Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l’Église et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles ! Amen ! » (Ép 3.20,21, italique pour souligner.) C’est le but principal de l’Église : rendre gloire à Dieu par la prise de conscience de la rédemption que Christ a acquise à la croix de Golgotha.
Hélas, ce n’est pas ce que nous voyons dans bien des Églises de nos jours. Au contraire, nous constatons que de nombreux chrétiens ne considèrent pas qu’il soit de leur responsabilité de consacrer le jour du Seigneur à la rencontre d’autres croyants pour la communion fraternelle et l’apprentissage de la Parole de Dieu. Les dirigeants des Églises utilisent parfois ces assemblées pour mettre en avant leurs programmes et objectifs personnels. Certaines Églises se contentent de faire du social en cherchant à répondre aux besoins des marginalisés et des plus démunis dans la société. Dans certains cas, l’Église devient un parti d’opposition politique dans le pays. Dans un nombre croissant de situations, l’Église est devenue un moyen d’enrichissement financier pour ses dirigeants, en particulier les prétendus « hommes de Dieu ». Il est urgent de revenir au but de l’Église, que Jésus-Christ, son chef, a institué : accomplir le Grand Mandat.