Michel Evan offre l’image de l’homme d’action et de l’orateur efficace, souvent percutant, s’adressant à des auditoires juvéniles. À juste titre : il a fait ses preuves à la direction d’Opération Mobilisation, comme secrétaire général de Mission France avec Billy Graham, et dans beaucoup d’entreprises heureusement conduites. À l’âge de la retraite, il ne bat pas en retraite. Il révèle une autre corde à son arc. Il nous offre un commentaire de l’Épître de Paul aux Galates qui montre en lui un bibliste compétent. L’ouvrage promet d’être fort utile, d’abord aux jeunes chrétiens, et mérite de se loger sur les rayons des bibliothèques de ceux qui aiment la Parole de Dieu.
Michel Evan ne prétend pas s’immiscer dans les débats académiques « pointus » et rivaliser avec les exégètes dits « scientifiques », mais il s’est suffisamment instruit auprès d’eux. Il construit sur des bases solides. Il résiste sagement à la mode qui sévit encore sous le nom de « Nouvelle Perspective sur Paul ». Il fait ressortir le message central de la justification par la foi seule, avec les conséquences pour l’Église d’aujourd’hui.
L’introduction est d’une clarté remarquable. Je ne me souviens pas d’avoir lu une présentation si éclairante sur l’alternative Galates-Nord/Galates-Sud, et si persuasive sur les avantages de la position « sudiste ».
De quoi s’agit-il ? Les Galates auxquels Paul s’adresse sont-ils l’ethnie de ce nom (des Celtes, des Gaulois), au Nord de l’Asie Mineure (il n’est pas fait ailleurs mention d’une visite apostolique dans cette région), ou de l’autre population de la province romaine de Galatie, au Sud, évangélisée dès le premier voyage missionnaire ? La première hypothèse, traditionnelle, identifie la visite de Galates 2.1-10 avec le Concile ou Synode de Jérusalem présenté en Actes 15 ; la seconde permet de dater beaucoup plus tôt, la visite en cause étant celle d’Actes 11.30. La différence des temps, surtout, affecte l’interprétation.
Après l’introduction, le gros du commentaire me frappe d’abord par sa pédagogie. L’auteur explique simplement, patiemment et précisément, sans technicité superflue pour les lecteurs visés, le sens du texte biblique. Prédomine le souci de l’appropriation spirituelle et de l’application pratique. Les questions dont on trouve une liste après chaque section servent ce dessein. Michel Evan se lance aussi, à l’occasion, dans une digression réflexive, comme l’excursus très riche sur l’union au Christ – question capitale et pourtant négligée, délicate, et qui reçoit de notre auteur l’attention voulue.
Celle ou celui qui entrera dans ce livre discernera mieux ce que signifie, dans les termes de Galates 5.25, « vivre par l’Esprit » – inséparable de la libération de la Loi comme régime de justification – et comment, alors, « marcher selon l’Esprit ». Rêverait-on plus substantielle bénédiction ?
Merci, Michel Evan.
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