Souvenez-vous où nous en étions à cette même période l’an passé ? Après les perturbations d’une année de pandémie, nous regardions avec espoir la page du calendrier se tourner. Les tensions raciales et politiques, les catastrophes naturelles et le COVID-19 avaient paralysé nos vies. L’année à venir serait certainement meilleure.
Alors que nous sommes à la fin de celle-ci, pourtant, il n’est pas difficile de reconnaître que notre optimisme était loin de se réaliser. Pour beaucoup d’entre nous, l’année 2021 n’a pas offert de pâturages plus verts , mais plutôt davantage du même désert aride que nous connaissons. Depuis deux ans maintenant, nous avons lutté pour rester en bonne santé et pour rester en contact les uns avec les autres. Nous avons vu le prix de l’essence grimper en flèche, les sanctuaires des églises se vider et les tests de dépistage rapide des virus s’épuiser. La mort et la discorde ont pesé sur nos cœurs avec la lassitude du monde.
Si l’année dernière, notre faute était un optimisme irréaliste, cette année, je crains que trop d’entre nous n’envisagent l’année à venir avec pessimisme et désespoir. Comme le peuple de Dieu, les Israélites errants, nous voyons la solitude du désert s’étendre à l’horizon. Les difficultés financières, relationnelles et de santé s’étendent dans la nouvelle année aussi loin que nous pouvons voir. Nous sommes fatigués de nous lamenter : « Combien de temps encore, O Seigneur ? » (Ps. 13:1–2), et nos doutes commencent à grandir. Alors que la nouvelle année approche, nous sommes amenés à nous demander, comme nos frères et sœurs de l’Antiquité : « Pourquoi nous avoir amenés ici ? … Qu’est-ce que tu nous as fait ? » (Ex. 14:11–13).
Comment faisons-nous face à une nouvelle année quand l’espoir semble si ténu ? Sans le vent de l’optimisme pour remplir nos voiles, comment pouvons-nous nous lancer dans le futur avec toutes ses inconnues ? Comment pouvons-nous continuer à chanter le chant du Seigneur dans une terre pleine de chagrin et de déception et en conflit perpétuel ?
Le paysage de 2022 peut difficilement sembler différent de celui de l’année qui s’achève, mais nous pouvons en être sûrs : Dieu est encore à l’œuvre. Nous pouvons faire face à la nouvelle année avec espérance en regardant la main de Dieu se mettre en mouvement dans des directions discrètes, sachant que ces petites provisions sont le reflet des mouvements plus grands et mystérieux d’un Dieu plein de grâce et souverain.
Nous pouvons faire face à la nouvelle année avec espérance en regardant la main de Dieu se mettre en mouvement dans des directions discrètes.
Cherchez la manne
Si vous prévoyez une autre année de finances serrées et de relations tendues, engagez-vous à chercher la manne en 2022. Au lieu de vous plaindre, franchissez votre porte chaque matin et cherchez la provision. Dieu a promis aux Israélites que la manne arriverait comme la pluie dans le désert, que de nouvelles manifestations de miséricorde seraient déposées comme un service d’étage à l’hôtel devant la porte de leur tente chaque matin. Cette même promesse subsiste pour vous.
Si le fait de regarder en avant avec espérance semble difficile, regardez simplement sous vos pieds. Louez Dieu pour les petites provisions quotidiennes de votre vie. Un beau lever de soleil, une tasse de café chaud, un ordinateur qui fonctionne ou un ami qui envoie des SMS. Aucun cadeau n’est trop insignifiant. Nommez la manne, revendiquez-la comme le don de Dieu pour vous, et dévorez-la, en faisant en sorte que sa nourriture soit suffisante pour aujourd’hui.
Souvenez-vous de la mer Rouge
Pendant qu’ils marchaient dans le désert durant 40 ans, combien de fois Moïse et Marie chantaient-ils doucement ces mots qu’ils avaient crié avec entrain au bord de la Mer Rouge ? « Je chanterai au Seigneur, car il a triomphé glorieusement ; il a jeté dans la mer le cheval et son cavalier » (Ex. 15:1). Alors que la poussière recouvrait leurs pieds, quand le vent de sable obscurcissait leur vision, ces mots les ont fait avancer à leur rythme régulier. Même lorsque la bonté de Dieu était difficile à voir, Moïse et Marie pouvaient se souvenir de son œuvre en leur faveur.
Durant mon enfance, il m’arrivait parfois de participer aux réunions de prières de milieu de semaine avec mes grands-parents dans leur petite église baptiste. Là de fidèles guerriers dans la prière se réunissaient pour intercéder pour la congrégation. Les gens partageaient des requêtes, mais la réunion de prières de milieu de semaine n’était pas seulement une ligne téléphonique d’assistance divine. Souvent, la prière se transformait en témoignage, les croyants proclamaient la bonté de Dieu au milieu de leur demande. Lorsque les diagnostics de santé étaient sombres, lorsque les bourses étaient plates, ces saints se souvenaient de l’énorme travail de Dieu dans le passé.
Alors que nous sautons dans cette nouvelle année, nous pouvons faire la même chose. Soupirez-vous après de grandes actions de la part de Dieu en 2022 ? Est-ce que son apparente absence au sein de votre peine vous amène à douter de sa bonté ? Si vous avez du mal à avoir de l’espoir pour l’avenir, rappelez-vous votre propre mer Rouge. Répétez vos vieux chants de louange bien usés, et apportez vos histoires de la provision passée fournie par Dieu pour parler au sein votre douleur actuelle. Le paysage de votre chagrin est peut-être vaste, mais il n’est pas sans fin. Le Dieu qui vous a aimé dans les années passées vous accompagne dans l’année à venir.
Le Dieu qui vous a aimé dans les années passées vous accompagne dans l’année à venir.
Attendez-vous à voir l’eau jaillir d’un rocher
Notre désespoir maintient nos attentes à un bas niveau. Nous limitons nos paris sur l’avenir en espérant moins. Nous hésitons à nous enthousiasmer pour quoi que ce soit parce que nous ne sommes pas sûrs que le bien soit encore possible. Nous pouvons nous qualifier de réalistes, mais si le désespoir guide notre vision de l’avenir, notre état d’esprit relève d’un pessimisme malsain.
Le COVID déferle sur le pays, et les fusillades dans les écoles font toujours la une des journaux. Des êtres chers meurent, et les guerres et les famines navrent le paysage mondial. Lorsque nous considérons à quel point la vie est mauvaise, il peut être facile de désespérer. Comment Dieu pourrait-il réparer ce désordre maintenant ? La situation est-elle trop grave ? Lorsque le désespoir s’installe, Dieu nous appelle à la foi désespérée de Moïse dans le désert. Il nous dit : « Je suis qui je suis » – le Pourvoyeur quotidien, le puissant Sauveur, le Dieu souverain (Ex. 3:14). Et il nous implore d’avoir la foi – de nous attendre à ce que l’eau coule du rocher.
Le pauvre Moïse, assiégé par le peuple, a approché Dieu au nom de son peuple assoiffée. Le bruit de milliers de personnes en colère, affamées et fatiguées résonnait dans ses oreilles. Il savait que Dieu était bon, qu’il pouvait subvenir à ses besoins ; mais ces voix avaient miné son espoir. Il s’est écrié : « Que dois-je faire ? » et le miracle divin de l’eau provenant du rocher a fait taire la foule.
Vous attendez-vous à Dieu pour qu’il agisse dans des directions surprenantes en 2022 ? Ou avez-vous provisionné votre déception avec des attentes amoindries ? Quand vous priez, le désespoir fait-il entendre la voix la plus forte ? Si l’avenir vous semble sombre à l’aube de cette nouvelle année, n’oubliez pas qu’au milieu d’une pandémie, il s’agit toujours du monde de Dieu et qu’il en a le contrôle à tous égards. Dieu peut réaliser l’impossible dans votre vie. Vous aussi, vous pouvez espérer obtenir de l’eau d’un rocher.
Jésus a garanti à ses disciples : s’ils avaient de la foi de la taille d’un grain de moutarde, elle pouvait déplacer des montagnes. Livrés à nous-mêmes nous ne pourrions jamais rassembler assez de foi pour espérer dans une nouvelle année. Mais, grâce à Dieu, sa bonté souveraine règne sur tous nos jours. En plaçant notre confiance en lui et en répétant ses promesses, nous pouvons aborder cette nouvelle année avec un véritable espoir. Le désespoir et le pessimisme ne doivent pas marquer le calendrier de 2022. Dieu nous précède et marche à nos côtés. Alors, en entrant dans cette nouvelle année : « ne craignez pas, tenez bon, et voyez le salut du Seigneur, qu’il opère aujourd’hui pour vous » (Ex. 14:13).