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Définir le genre pour nous-mêmes et nos enfants

Plus que jamais peut-être, les gens se demandent ce que signifie être un homme (ou une femme). Alors qu’au sein de la société, beaucoup se refusent à donner une réponse directe, certains d’entre nous, dans les cercles Chrétiens conservateurs, s’empressent de donner des définitions simplifiées à l’extrême. Je l’ai entendu des milliers de fois, sous diverses formes : « Je dis à mes enfants que les filles grandissent pour devenir des mamans et les garçons pour devenir des papas ». Si de telles affirmations sont en partie correctes, elles sont incomplètes, et même trompeuses.

Dans la littérature et l’enseignement Chrétiens évangéliques, nous avons largement défini le genre (qui sont les hommes et les femmes) en nous concentrant sur le sexe biologique (les différences physiques entre les hommes et les femmes) ou sur les rôles de genre (les fonctions des hommes et les femmes). Dans notre désir de préserver la dignité et la distinction des sexes, nous avons simplifié à l’extrême notre compréhension. Nous avons défini ce que signifie être une femme en prenant simplement en compte l’aspect biologique du genre féminin (physique) ou son potentiel d’épouse, de mère et de soumission au leadership masculin (rôles/fonctions).

Je reconnais pleinement que le sexe biologique et le genre ne sont pas synonymes. Dans la culture actuelle, ces deux termes renvoient à des concepts différents. Le sexe biologique fait référence à la différence physique binaire entre les hommes et les femmes observée dans notre corps et notre ADN. Le terme « genre » est généralement utilisé pour faire référence aux expressions culturelles de la masculinité et de la féminité ou à une « identité de genre » englobant toute une gamme d’expressions.

Mais dans le bon dessein de Dieu pour l’humanité, il existe une profonde interconnexion entre les aspects physiques (le corps) et non physiques (l’âme) des personnes incarnées que nous sommes. Nos aspects physiques et non physiques font partie ensemble de notre identité sexuelle. Cela signifie que notre genre n’est ni superficiel, ni cantonné à notre esprit seulement. Nous sommes des personnes sexuées, de bout en bout.

Pourquoi ne pouvons-nous pas définir le genre en fonction des rôles ?

Ce que signifie être un homme ou une femme se différencie des rôles des hommes et des femmes. La nature innée des hommes et des femmes ne peut être définie par des fonctions. En fait, les rôles définis dans la Bible sont descriptifs, illustratifs, limités et temporaires. Des rôles tels que prophète, prêtre et roi (dans l’Ancien Testament) et ancien/pasteur et mari (dans le Nouveau Testament) pointent temporairement vers Christ et trouveront finalement leur accomplissement en lui.

Qu’y a-t-il véritablement derrière la question du genre ?

La question du genre ne signifie pas seulement réclamer qu’une distinction soit faite entre les rôles des hommes et des femmes, mais c’est une question fondamentale sur ce que cela signifie être un humain homme (ou femme). Nous devons répondre à la question ontologique relative à notre nature innée plutôt qu’à celle relative à nos fonctions.

Quels sont les aspects communs aux hommes et aux femmes ?

L’étude de la Bible révèle de nombreux aspects de la nature innée du genre humain, qui pour la plupart sont les mêmes pour les hommes et les femmes. Je résumerais ces aspects partagés comme étant notre but, notre mandat et nos vertus.

La nature innée des hommes et des femmes ne peut être définie par des fonctions.

Lors de la création, Dieu a clairement créé l’humanité à son image, et il l’a faite homme et femme (Gen. 1:26–27). L’homme et la femme ont tous deux pour but de glorifier Dieu en tant que porteurs de son image. Ils ont également reçu le même mandat de se multiplier, de remplir la terre et de la soumettre (v. 28). Ce mandat a été élargi, mais non remplacé, par le commandement de Jésus d’aller faire des disciples de toutes les nations (Matt. 28:18–20). Les hommes et les femmes partagent clairement le mandat de se multiplier physiquement et spirituellement et de remplir la terre.

En outre, tous les êtres humains partagent les mêmes vertus, ou qualités commandées par Dieu et souhaitables pour une vie fructueuse (par exemple, le fruit de l’Esprit, les dons spirituels, les Béatitudes). Nos vertus communes comprennent toutes les caractéristiques bibliques qui améliorent ou accompagnent les qualités propres à l’épanouissement, telles que la sagesse (Prov. 1:1–7), le courage (Josh. 1:9) et l’éducation (Eph. 6:4). Ces vertus sont fondées sur la foi et ne font pas de distinction entre les sexes ; elles sont exigées de tous les croyants et disponibles pour tous.

Quels sont les aspects qui distinguent les hommes et les femmes ?

Pourtant, établir des distinctions claires entre les sexes fait partie du dessein de Dieu pour les êtres humains. Ces différences peuvent être résumées en termes de type et d’expression. Dieu a créé deux types (l’homme et la femme) d’une même espèce (l’humanité). La distinction voulue par Dieu entre les deux types est mise en évidence par les deux façons distinctes dont ils ont été formés (Gen. 2:7, 21–22). Faits à la même image, de la même espèce et de la même constitution, l’homme et la femme ont été formés séparément. Ils ne sont pas identiques et ne sont pas interchangeables. Nos différences biologiques représentent – mais n’incarnent pas – cette distinction de type, car nous sommes plus que notre seule biologie. Le type comprend à la fois les aspects physiques et non physiques de la personne que nous sommes.

La distinction d’expression signifie que la perspective et la méthode de mise en œuvre des propriétés communes (objectif, mandat et vertus) sont souvent différentes pour les hommes et les femmes.

Historiquement, les diverses disciplines scientifiques et philosophiques ont reconnu que les hommes et les femmes pensent et se comportent généralement différemment, bien qu’il ait toujours été impossible de nommer ces différences. L’expression masculine et féminine ne peut être définie de manière universelle. L’expression typique de genre relève plutôt d’un spectre défini par le contexte. Cela signifie que le comportement typique des hommes et des femmes varie selon l’époque et les cultures.

Bien que le spectre d’expression soit large, la Bible fournit des repères clairs. La limite biblique concernant le spectre de l’expression du genre semble être l’acte délibéré d’ignorer son propre genre dans un effort pour être perçu comme, ou identifié avec, l’autre type de genre (Deut. 22:5). La préoccupation apparente de Dieu n’est pas de définir l’expression féminine et masculine des propriétés communes (but, mandat et vertus). Dieu semble plutôt s’inquiéter du fait qu’une femme puisse se comporter intentionnellement comme un homme (ou qu’un homme puisse se comporter intentionnellement comme une femme) afin d’être identifié(e) comme un homme (ou comme une femme).

Le même principe s’appliquerait à ceux qui tentent de brouiller ou de cacher la réalité de leur propre genre (c’est-à-dire l’androgynie ou la fluidité du genre). Que son expression soit ou non caractérisée par son contexte, l’expression sexuée d’une femme doit refléter sa création en tant que type féminin et le fait qu’elle accepte d’être une femme (et vice versa pour un homme). Ce n’est que dans le contexte de l’expression que la discussion sur les rôles et les fonctions devient pertinente, car refléter notre genre inclut l’acceptation de tous les rôles spécifiques au genre dictés par la Bible (que ce soit à la maison ou à l’église).

En résumé, le terme « genre » fait référence aux deux types d’êtres humains – l’homme et la femme – qui partagent un objectif, un mandat et des vertus, mais qui diffèrent dans leur expression. Dans le dessein de Dieu pour l’humanité, les deux types présentent de nombreuses uniformités et peu de distinctions, et sont complémentaires l’un de l’autre.

Ne venez-vous pas d’utiliser un spectre pour répondre à la question relative au genre ?

Non. Soyons clairs : le genre est binaire. Il n’existe que deux types d’êtres humains :  mâle et femelle. Mais notre expression du genre se situe sur un spectre. Dans chaque contexte, il existe des expressions typiquement masculines des propriétés communes aux deux sexes. Chaque homme dans ce contexte exprime son genre (masculinité) le long de ce spectre de comportements typiques et non typiques.

Soyons clairs : le genre est binaire. Mais notre expression du genre se situe sur un spectre.

Par exemple, en tant que croyants, nous sommes tous appelés à la douceur, fruit de l’Esprit à l’œuvre dans nos vies. Dans mon contexte personnel, l’expression masculine typique de la douceur se caractérise par le fait d’être attentionné, le calme et même la complaisance. En revanche, une expression masculine atypique de la douceur pourrait être l’affection physique, la tendresse et une grande intelligence émotionnelle.

Les expressions typiques masculines et féminines se situent sur deux spectres différents. Par conséquent, il y aurait également un spectre distinct dans chaque contexte pour l’expression féminine des propriétés partagées par les deux sexes. Dans les deux cas, les limites extérieures des spectres sont l’intention délibérée d’utiliser des expressions atypiques pour être perçu comme quelqu’un du sexe opposé ou pour brouiller son propre genre.

Comment expliquer le genre à nos enfants ?

Soulignons le bon dessein de Dieu, en reconnaissant à la fois le caractère binaire du genre et la nuance qui s’établit dans la vie des êtres humains en tant qu’hommes et femmes faisant partie du plan de Dieu.

Expliquer le genre à nos enfants  est devenu de plus en plus difficile et controversé. En considérant une définition fondée sur la nature innée, nous devrions répondre à leurs questions avec ces points fondamentaux :

  • Être un homme signifie réaliser le but, le mandat et les vertus que Dieu vous a donnés en tant qu’homme.
  • Être une femme signifie réaliser le but, le mandat et les vertus que Dieu vous a donnés en tant que femme.

Nous devrions alors mettre l’accent sur les aspects suivants, qui sont fondamentaux pour le genre – bien sûr, en adaptant le langage à l’âge et à la compréhension de l’enfant :

  • Lorsque Dieu a créé les êtres humains, il a créé des garçons (hommes) et des filles (femmes). Dieu n’a créé que deux types de personnes : les garçons et les filles.
  • Les garçons et les filles sont identiques à bien des égards ; ils sont tous deux aussi spéciaux et importants pour Dieu et pour son plan. Dieu nous a donné le même but et les mêmes commandements pour le glorifier.
  • Les garçons et les filles sont différents à certains égards. Certaines de ces différences sont évidentes dans ton corps. Nos corps indiquent certaines des façons dont les garçons et les filles sont faits pour s’entraider (complémentarité).
  • Les garçons et les filles sont différents sous certains aspects non physiques. Nous participons souvent au plan de Dieu de différentes manières : la façon dont nous adorons Dieu, dont nous suivons ses instructions ou dont nous nous aimons les uns les autres.
  • Pour les enfants plus âgés : On ne peut pas définir le genre par ce que nous faisons ou ce que nous aimons. Certains comportements et tendances sont typiques des garçons et des filles, mais ils ne constituent pas des normes déterminantes. Par exemple, les filles sont généralement plus sociales et relationnelles que les garçons de leur âge. Le fait de ne pas partager certains traits typiques de ton sexe ne signifie pas que tu ne corresponds pas à ton sexe. Tu restes une fille à 100%, même si tu préfères faire du sport plutôt que de parler à tes amis.
  • Il est important pour Dieu que tu acceptes la façon dont il t’a créé, et non que tu agisses comme tous les autres garçons (ou filles) autour de toi.

Bien que les différences dans ce que font les hommes et les femmes soient des indices visuels utiles pour établir une distinction entre les sexes, les rôles occupés par chacun ne peuvent remplacer suffisamment la définition de la nature innée d’un homme ou d’une femme. De même, nos corps physiques soulignent nos distinctions mais ne les définissent pas.

Que nous ayons des conversations sur le genre avec nos collègues ou nos enfants, nous avons besoin d’une meilleure réponse à apporter que d’énoncer les différences anatomiques et les descriptions temporaires de la tâche de chacun.  Soulignons le bon dessein de Dieu, en reconnaissant à la fois le caractère binaire du genre et la nuance qui s’établit dans la vie des êtres humains en tant qu’hommes et femmes faisant partie du plan de Dieu.

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