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De médecin à femme de pasteur : Mon cheminement personnel et professionnel !

Depuis octobre 2013, Evangile 21 publie chaque semaine de nouveaux articles, ce qui constitue aujourd’hui une base de presque un millier d’articles. Nous désirons profiter de l’été pour revisiter nos archives et vous re-proposer quelques articles publiés au cours de ces années.


Bonjour Sue, parlez-nous un peu de votre enfance?

J’ai grandi dans une région rurale du Japon, où mes parents étaient missionnaires.  Je suis la seconde d’une fratrie de quatre enfants. Ma famille était la seule de race blanche à plusieurs kilomètres à la ronde. J’ai fréquenté les écoles locales (japonaises,) puis nous avons déménagé en Angleterre. J’avais douze ans. Mon père avait quitté le Royaume-Uni depuis vingt ans ; ma mère, venant des Pays-Bas, n’avait jamais vécu là-bas et pour nous, les enfants, même si nous ressemblions plus aux enfants anglais, apprendre leur langue, leurs coutumes et rentrer dans le moule a pris du temps.

 

Vous avez une formation de médecin, comment en êtes-vous arrivée là ? Quel est votre parcours professionnel ?

Une fois intégrée au Royaume-Uni, j’ai recommencé à aimer l’école, comme au Japon. Quand il fut temps de choisir mes études supérieures, j’ai souhaité faire un diplôme universitaire. Je fus donc ravie d’être acceptée à l’Université de Cambridge en faculté de médecine. C’était un endroit merveilleux : non seulement pour les études, mais également pour apprendre à vivre de manière autonome, à développer des amitiés profondes et à vivre ma foi chrétienne en tant que disciple.

Pendant ma formation, j’ai particulièrement apprécié la chirurgie, surtout en orthopédie et traumatologie ; J’ai décidé de me spécialiser dans ce domaine. La formation chirurgicale était très intéressante, de par son alternance entre de nombreuses spécialisations telles que les chirurgies générale, plastique et neurochirurgicale.

Je me suis mariée pendant les études et une fois les enfants nés, il est devenu plus compliqué de maintenir une vie de chirurgienne stagiaire et d’être mère de jeunes enfants. À ce moment-là, je me suis alors orientée vers la médecine d’urgence, où tout le monde travaille en équipes et où les heures de travail sont plus stables. Travailler à temps partiel aux urgences signifiait se rendre à l’hôpital moins souvent et donc être moins engagée. Ceci me permettait de me dégager pour coucher les enfants plus facilement que si j’étais restée en chirurgie, où les listes de patients à opérer ne finissent pas !

 

Vous êtes maintenant femme de pasteur en Suisse, comment est-ce arrivé ?

J’ai rencontré mon mari, Martin, lorsqu’il étudiait également la médecine à Cambridge. Peu après sa conversion à l’âge de 16 ans, il eut la conviction d’être appelé pour le travail pastoral.  Donc quand nous nous sommes mariés, je savais déjà qu’un jour, j’étais susceptible de me retrouver femme de pasteur. A côté de son emploi de médecin, il s’est lancé, dans des études de théologie à temps partiel. ll était également « ancien », au sein de notre Église locale. Dans ce rôle, il était chargé de l’enseignement biblique.

Tout au long de notre carrière médicale, nous nous demandions de temps en temps : « Est-ce le moment ? » Lors d’un camp chrétien, nous avons senti le Seigneur nous dire : « Allez-y » ; ce week-end-là, nous avons donc consulté un site d’emplois chrétiens. C’est alors que l’annonce pour un travail en Suisse est apparue, nous avons postulé et pour faire court, c’est ainsi que nous sommes arrivés en Suisse

 

Étant donné que vous ne pratiquez plus la médecine, que faites-vous ?

Lorsque nous sommes arrivés en Suisse, nos quatre filles étaient âgées de 12, 10, 8 et 6 ans. Nous les avons placées dans les écoles locales, dont la langue était le français.  Mon temps fut dès lors consacré à aménager la maison, à apprendre le français et à aider mes filles à s’intégrer.

Au sein de l’Église, j’ai fait partie des musiciens pour la louange, j’ai participé à l’enseignement des enfants de l’école du dimanche, et mené d’autres tâches dans l’ombre.

Aujourd’hui, neuf ans plus tard les enfants parlent couramment le français et deviennent de plus en plus autonomes. J’ai commencé à enseigner le piano et à être responsable de l’école du dimanche. Je continue également à accomplir de nombreuses tâches dans l’ombre – que ce soit détartrer les machines à café de l’Église, trier les déchets, cuisiner pour les étudiants et jeunes adultes, aider à la crèche dans un groupe d’étude biblique pour les mamans, ou encore commander des livres.

J’aime conduire l’étude biblique des femmes et je participe à un groupe de maison. J’essaie d’avoir une maison chaleureuse et accueillante, qui soit un lieu agréable pour mon mari, nos enfants ainsi que pour les nombreux visiteurs qui y passent.

D’un certain point de vue, vous avez fait le contraire de ce que les femmes sont encouragées à faire aujourd’hui.  Vous avez quitté une carrière réussie et bien rémunérée afin de soutenir votre mari, vous occuper de votre famille et vous engager dans les activités de l’église.  Avez-vous des regrets ?

Non. Au fil de notre parcours, nous avons dû faire de  nombreux choix. !!!!  Un  des choix était de réduire  nos revenus ; mais Dieu a pourvu à ce jour à tous nos besoins. Il a également pourvu à des relations profondes et stimulantes tout au long de notre chemin ! Nous avons appris à dire : « C’est une grande source de gain que la piété avec le contentement. »

 

Comment pourriez-vous encourager d’autres mères au foyer, ou des épouses de pasteurs, qui se demandent si ce qu’elles font vaut vraiment la peine ?

S’investir dans les personnes est toujours enrichissant. En premier lieu dans la vie de couple en prenant soin de son mari, puis des enfants ainsi que des personnes de l’Église et en dehors de l’Église.

Jésus a passé trois ans – son temps de ministère – à s’investir principalement dans ses douze disciples. Eux ont ensuite propagé l’Évangile au monde connu de leur époque. Nous pouvons imiter Jésus en reflétant son amour et son attention dans notre famille, et nos connaissances. Personne ne saura estimer l’ampleur de cet impact. Je prie souvent que Dieu m’aide à ressembler à Jésus, que sa lumière soit manifeste dans ma vie.

Un livre qui m’a aidée à de nombreuses reprises  notamment quand j’avais des tâches banales et  ennuyeuses (telles que changer les couches ou faire la lessive)  est « L’expérience de la présence de Dieu », de Laurent de la Résurrection. C’est un livre écrit par un moine, servant dans les cuisines d’un monastère. Il m’a poussée à demeurer en Christ, à chaque instant, même lorsque j’accomplis des tâches simples et répétitives et à trouver joie, paix et satisfaction, dans tout ce que Dieu me donne à faire.

 

En servant l’Église que trouvez-vous le plus enrichissant ?

Voir des vies transformées est très encourageant. Parfois c’est long, douloureux au fil de nombreuses années. J’aime également contribuer au bon déroulement des activités, même si cela signifie effectuer des tâches banales, passant souvent inaperçues. Être dans une église internationale et universitaire nous donne l’opportunité de rencontrer et d’interagir avec toutes sortes de personnes du monde entier. Voir des gens, issus de différentes cultures et origines, apprendre ensemble à connaître Jésus, n’est pas seulement satisfaisant, c’est aussi un avant-goût du ciel !


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