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Le danger de confier ses soucis à l’alcool plutôt qu’à Dieu

Ce n’est pas avant d’avoir passé une semaine en hôpital psychiatrique que j’ai entendu ce message exprimé fort et clairement : « Reste loin de l’alcool. »

Tandis que j’étais assise dans le cabinet du docteur, me préparant à revenir dans le monde avec mon diagnostic nouveau de désordre bipolaire de type II, j’ai finalement admis que même la plus petite goutte de spiritueux agirait comme du carburant sur une mèche encore fumante. Intoxiquer mes peines ne me ferait que du mal, et non du bien.

Certains d’entre nous qui combattent contre la dépression savent ce à quoi ressemble le fait de se tourner vers l’alcool – ou quelque autre substance – pour trouver du secours. Nous sommes tentés d’attraper tout ce qui est à notre portée pour engourdir notre souffrance, calmer les voix et dompter la peine.

Ce qui a commencé comme une auto-médication périodique peut rapidement se transformer en une habitude réflexe. Chaque fois que j’éprouve des sentiments indésirables de souffrance, je me tourne vers les spiritueux pour gérer cette peine. Mais le fond du verre n’a jamais indiqué la fin de mes troubles. La boisson qui promettait beaucoup est devenu un baume plus amer, une béquille sans-Christ qui ne pouvait m’apporter aucune vie, aucun remède et aucun secours face à la fosse du désespoir.

La vérité au sujet de la dépression, du suicide et de l’alcool

Utiliser l’intoxication alcoolique comme un mécanisme d’assistance face à la mélancolie peut rapidement devenir une affaire de vie ou de mort. Elle agit comme une substance déprimante, trompant notre tête en nous faisant croire que nous sommes « bien » tandis que, simultanément, elle nous pousse plus profondément dans l’abattement. Alors que nos corps se forgent, avec le temps, une capacité de supporter l’alcool, nous en arrivons, à la fin, à avoir besoin de toujours plus d’apport en alcool pour obtenir l’effet souhaité.

Et, plus nous consommons, plus nous exacerbons les symptômes de bien des situations de maladie mentale comme le désordre bipolaire, les désordres dus à une personnalité déséquilibrée, et la dépression, toutes pouvant contribuer au suicide.

Alors que ce n’est pas forcément l’alcool qui appuie sur la gâchette ou resserre le nœud coulant, sa présence dans notre système physiologique nous ôte le désir d’honorer Dieu par nos choix et éteint le Saint-Esprit (voyez Eph. 5:18). Boire pour noyer nos soucis, au contraire de ce que clament les chansons qui sont les plus en vogue, est une façon dangereuse — potentiellement mortelle — de répondre à des moments de souffrance excessive.

Boire pour noyer nos soucis, au contraire de ce que clament les chansons qui sont les plus en vogue, est une façon dangereuse — potentiellement mortelle — de répondre à des moments de souffrance excessive.

Quoique je ne me serais pas classée parmi ceux qui ont une addiction à l’alcool, même une consommation modérée pendant un épisode de dépression aurait pu suffire à allumer des effets physiologiques et spirituels significatifs. Ce n’est que par la grâce de Dieu que je ne suis pas devenue une personne faisant partie de ces 29 pour cent de victimes de suicides aux États-Unis qu’on retrouve avec de l’alcool dans leur sang.

L’alcool ne voudrait jamais donner sa vie pour nous, mais il peut demander que nous lui livrions la nôtre.

La fausse histoire d’espoir de l’alcool

Pour les chrétiens qui combattent contre la dépression, l’espoir peut sembler bien dur à atteindre. Nous pouvons savoir dans notre tête que nous avons l’espoir en Christ, mais l’expérimentation de cet espoir peut périodiquement nous échapper. Ce sentiment d’absence totale d’espoir, qui nous paralyse, peut générer la tentation chez nous de trouver d’autres solutions, plus immédiates pour soulager notre peine.

J’ai été aidée, durant mes premiers jours de retour à la sobriété par la méditation des paroles d’Élie aux prophètes de Baal :

« Combien de temps encore allez-vous clocher entre deux opinions différentes ? Si le SEIGNEUR est Dieu, suivez-le ; mais si c’est Baal, alors suivez-le. » Et le peuple ne lui répondit pas un mot. (1 Rois 18:21)

La question posée par Élie touchait au cœur de l’adoration des idoles, pourtant les prophètes restaient silencieux. Leur réticence entêtée démontrait leur allégeance à un faux-dieu. Quand ils supplièrent Baal de se manifester lui-même en envoyant un feu rugissant sur leur autel, ils réalisèrent que leurs prières étaient vaines. Leur faux dieu restait muet.

L’alcool offre un récit d’espoir tout aussi faux pour celui qui est déprimé. Nous espérons qu’il va alléger notre fardeau, mais il n’a aucun pouvoir d’ôter les fardeaux. Il ne peut simplifier nos problèmes ; au contraire, il rend nos soucis plus compliqués tant sur le plan physique que sur les plans spirituel et relationnel.

La boisson n’a pas de voix pour nous apaiser – car engourdir ce n’est pas guérir. Le vin n’apporte aucun secours – car la désorientation ce n’est pas la liberté. Nous cherchons dans le verre ce que seul le Dieu de toutes consolation peut nous donner : l’amour parfaitement satisfaisant de notre espérance vivante, Jésus-Christ.

La dépression est dure. Dieu est bon.

La dépression blesse, et, alors que le désir d’échapper à la souffrance qu’elle cause est compréhensible, crier vers Christ est la réponse chrétienne particulière et distinctive. La boisson forte cherche à museler notre peine, mais Dieu, dans sa bonté, nous donne à la place le langage de la lamentation selon la Bible. Il nous invite à lui parler honnêtement, à nous décharger de nos malheurs et de nos plaintes, à exprimer la peine enfouie dans notre cœur. Comme l’exprime le livre bien utile de Mark Vroegop : « La lamentation est le cri honnête d’un cœur qui souffre et se débat avec le paradoxe de la souffrance face aux promesses de la bonté de Dieu. »

La lamentation selon la Bible nous permet de reconnaître que la dépression peut être dure et que Dieu peut être bon – les deux en même temps. C’est la raison pour laquelle Vroegop décrit aussi la lamentation comme : « Une prière dans la souffrance, qui conduit à la confiance. » La souveraineté de Dieu en même temps que notre souffrance est une tension de la vraie vie ; c’est pourquoi nous devons désespérément nous confier dans sa bonté, même quand le fait de vivre ressemble à tout sauf à une bonne chose.

L’alcool ne voudrait jamais donner sa vie pour nous, mais il peut demander que nous lui livrions la nôtre.

Les chrétiens n’adressent pas leurs lamentations à une bouteille d’alcool faite de mains d’hommes – mais au vrai Dieu Tout-Puissant, qui écoute nos cris et compte nos larmes (Ps. 56:8). La bouteille ou le verre n’ont aucune réponse qui donne la vie pour l’âme abattue. Cela nous séduit et nous entraîne loin de la lumière, enfermant nos esprits aux limites de misérables ténèbres. Mais choisir de céder notre malheur à Christ c’est croire que – en dépit de la dépression — il nous fait marcher au travers et hors du marécage gluant, changeant les ténèbres qui sont devant nous en des sentiers de lumière (Ésa. 42:16).

Traduit de : Beware of Taking Your Sorrows to Alcohol Before God

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