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Pourquoi je continue à aller à l’église après avoir été blessée par des ragots

Je voulais m’enfuir. Je voulais feindre la maladie et demander à ma mère de me ramener à la maison. Je voulais être n’importe où ce jour-là, sauf à l’église.

C’était le dimanche précédant les funérailles de mon grand-père, et notre famille était sous le choc de cette perte soudaine et tragique. Dans mon état émotionnel fragile, j’ai décidé de me réfugier dans les toilettes pendant un moment avant d’affronter le monde (le monde de l’église, en l’occurrence).

Alors que j’étais hors de vue, deux femmes sont entrées, elles parlaient des événements entourant la mort de mon grand-père. Je suis restée là où j’étais, sachant que si je sortais, je ne ferais que compliquer la situation. Je les ai entendues conclure leur conversation et, alors que je posais doucement la main sur la porte de la cabine pour l’ouvrir et me glisser dehors, un commentaire désobligeant sur ma grand-mère m’a transpercé le cœur, tel un coup de poignard.

Leurs chaussures ont lourdement claqué sur le carrelage en partant. Je me suis effondrée sur le sol, brisée par le poids de tout ce qui s’était passé. J’ai pu assister à tout le culte ce jour-là, mais la douleur de ces mots est restée gravée en moi.

Blessée par les ragots

Si nous ne pouvons pas faire confiance à l’Église, à qui pouvons-nous faire confiance ? Depuis ce jour, j’ai souvent réfléchi à cette question. L’amertume, associée à la douleur, a commencé à monter dans mon cœur. Les gens qui étaient censés me soutenir et m’épauler, ceux censés me soutenir dans les moments difficiles… ne l’avaient pas fait.

Drôle d’église, n’est-ce pas? Ces gens prétendaient être des disciples de Jésus. Pourtant, lorsqu’une famille se trouvait dans une position vulnérable, ils faisaient des commérages à son sujet ?

Non, merci. Très peu pour moi.

Le jour des funérailles arriva. J’espérais que tout se terminerait rapidement pour que je puisse être avec ma famille et loin de cette église. J’ai entendu les mêmes platitudes, encore et encore :

« Nous sommes désolés. »

« Dieu a un plan. »

« Il ne souffre plus. »

« Il est dans un lieu meilleur. »

Mais rien de tout cela ne pouvait combler le trou béant dans mon cœur alors que j’essayais de surmonter ma perte.

Servie avec amour

Après un enterrement, mon église offre un repas à tout le monde, et l’un des accompagnements est constitué de pommes de terre au fromage. Elles sont absolument délicieuses. Ce jour-là, alors que je recevais mes pommes de terre, l’une des cuisinières m’a regardée et m’a dit : « Je veux juste que tu saches que nous prions pour toi et que nous t’aimons. »

Attendez. Elle m’aimait ? Elle priait pour moi ?

J’ai été frappée par ses mots, car j’ai senti à quel point elle était sincère. Je ne m’attendais pas à ce que les pommes de terre au fromage aient si bon goût ce jour-là. Quelque chose en elles, associé à la chaleur et à l’amour des mots bienveillants de cette femme, m’a encouragé. J’ai commencé à percevoir l’amour et l’attention d’autres personnes. Des amis m’ont écrit des cartes. De nombreuses personnes ont prié pour moi. D’autres encore ont apporté de la nourriture à la maison. Nous avons mangé beaucoup de pommes de terre au fromage. L’amertume que j’avais conservée s’est estompée à mesure que j’ouvrais mon cœur à l’amour qui m’était témoigné.

Toutes les raisons de ne pas aller à l’église sont surmontées par l’amour de mes frères et sœurs en Christ.

Retourner avec espoir

Ainsi, au lieu de fuir cette église où j’ai été profondément blessée au moment où j’avais le plus besoin d’être soutenue, je continue d’y retourner. Je libère mes dimanches et mes mercredis soir, j’assiste aux clubs d’enfants estivaux et je participe à des repas-partage. Toutes les raisons de ne pas y aller sont surmontées par l’amour de mes frères et sœurs en Christ. Les chrétiens sont des personnes qui continuent à faire des erreurs. Les chrétiens sont des personnes qui continuent à trahir la confiance. Les chrétiens restent des êtres humains. Les églises ne sont pas parfaites, c’est vrai.

Mais mon église imparfaite me tient à cœur.

Elle me montre l’amour du Christ. Elle pleure avec moi dans les moments difficiles et se réjouit avec moi dans les bons moments. Voir Jésus dans et à travers les autres, comme cette dame, lors des obsèques, dans la file pour le service du repas, me donne l’espoir et le courage de continuer à aimer les gens brisés, à construire le corps, à glorifier Dieu en n’abandonnant pas l’assemblée des saints. C’est pourquoi je continue à fréquenter mon église locale et à manger davantage de pommes de terre au fromage.

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