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Comment ne pas gâcher votre propre fête des Mères

Je n’oublierai jamais la première fois où nous sommes allés en famille au restaurant. Nous avions quatre petits gars de moins de 6 ans, et j’étais enceinte de notre cinquième (mais qu’est-ce qui nous a pris de vouloir sortir manger ???…).

Les plats tardant à arriver, nos garçons picoraient des raisins secs rangés dans le sac à langer. Au bout d’une heure à table, un de nos garçons était tombé de sa chaise, avec un beau bleu à la clé. Un autre avait renversé de l’eau sur la table, et son frère, ayant avalé une chips de travers, avait vomi dans son assiette. Et nous n’avions pas encore été servis. Lorsque nos plats sont arrivés, nous avons constaté que les serveurs s’étaient trompés dans la commande. En résumé, il s’agit là d’une expérience assez familière pour de nombreuses familles qui ont tenté une sortie au restaurant.

Sauf que ce jour-là… c’était la fête des mères.

Chaque désagrément, chaque verre renversé, chaque agitation et gémissement me pesaient sur le cœur. C’était la fête des mères ! Ma journée ! Celle que mon mari avait pris soin de mettre à part pour que je puisse profiter d’être la reine d’un jour. Mais je ne me sentais pas comme une reine. Je me sentais comme une maman au bout du rouleau.

Ce jour de la fête des mères, des milliers de mamans seront déçues, car leur journée ne se sera pas déroulée comme prévu. Mais il y a de l’espoir. Il y a un moyen sûr de vivre une fête des mères à l’abri des déceptions. Et cela commence par nous.

Une journée de compensation

Revenons un peu en arrière pour commencer. D’où vient notre déception ? Un mème populaire circule sur les réseaux sociaux, censé décrire le travail d’une mère. Il dit plus ou moins : « Je suis chef cuisinier, chauffeur, infirmière, conseillère, femme de ménage… ». Et la phrase qui suit : « Ne ME dites pas que je ne travaille pas. Je suis une MAMAN ».

Avant, je trouvais ces listes amusantes et positives. Aujourd’hui, je pense qu’elles peuvent être préjudiciables. Sans nous en rendre compte, nous commençons à mesurer notre valeur selon ces listes. Et nous voulons que les autres nous remarquent et nous apprécient. Mais cela ne fait que nous mettre sur la défensive et nous rendre amères. Comment pourrions-nous recevoir une dose suffisante de gratitude ? Aucune carte de fête des mères, aucun brunch chic, aucun bouquet ne suffira à nous remercier pour ces tâches.

Si nous faisons une fixation sur le fait d’être appréciées, nous serons toujours déçues.

Si nous faisons une fixation sur le fait d’être appréciées, nous serons toujours déçues. Une journée de célébration devient alors une journée de compensation. C’est l’occasion de se venger un peu. « Enfin ! », pensons-nous. « Les enfants vont reconnaître tout ce que je fais pour eux ». Et oui, il est bon et juste d’honorer les mères. Il est juste de dire « Merci pour tout ce que vous faites ». Mais si notre identité est liée à la façon dont nous sommes appréciées, nous nous exposons à des déceptions.

Une journée pour réfléchir à notre identité

Le problème que pose cette description du « travail de maman », c’est qu’elle réduit ma valeur à la somme de mes listes de choses à faire. Je peux me sentir importante pendant un certain temps, mais très vite, je me sens à nouveau vide.

La solution est de me rappeler qui je suis, et non ce que je fais. En tant que chrétienne, mon identité est unie à Jésus-Christ, à sa vie sans péché et à sa justice parfaite (2 Corinthiens 5:21). L’avantage de trouver mon identité en Jésus est que je peux arrêter d’être obnubilée par mon identité. Il ne s’agit pas de savoir qui je suis. Il s’agit de savoir qui Il est. Jen Wilkin[1] nous le rappelle :

« Tant que nous mettrons l’accent sur nous plutôt que sur une vision plus élevée, les discussions sur l’identité ne nous apporteront qu’un maigre réconfort. Notre principal problème en tant que femmes chrétiennes n’est pas que nous manquons d’estime de soi, ni que nous manquons de sens à nos vies, ou de but. C’est que nous manquons d’émerveillement devant Dieu. »

Voulez-vous passer une fête des mères incroyable ? Soyez dans l’admiration de Celui qui a fait de vous une mère.

Voulez-vous passer une fête des mères incroyable ? Soyez dans l’admiration de Celui qui a fait de vous une mère. Laissez chaque baiser collant et chaque poème récité de travers vous rappeler quelques petites choses sur Dieu : Tout bon cadeau vient du Père des lumières (Jacques 1:17). La force de Dieu est parfaite dans les mères faibles (2 Corinthiens 12:9). Il nous donne la sagesse dont nous avons désespérément besoin (Jacques 1:5).

Voilà des raisons pour se réjouir !

Une journée de célébration

La maternité n’est pas un travail pour lequel j’ai été embauchée. C’est une vocation qui m’a été confiée.

Cette orientation vers l’extérieur, centrée sur Dieu, remet en question nos attentes à l’égard de la fête des mères. Elle nous libère de la pression de vivre une journée qui soit à la hauteur de nos attentes dans notre vie de maman. Cette journée est consacrée à se souvenir de la fidélité de Dieu, pas de la mienne. La maternité n’est pas un travail pour lequel j’ai été embauchée. C’est une vocation qui m’a été confiée. Cela transforme un jour de compensation en un jour de vraie célébration.

Pour cette fête des mères, je vais descendre du piédestal que mes enfants m’ont si gentiment et maladroitement monté, et célébrer avec eux. Ma valeur est dans le Christ, pas dans ce jour. Alors je suis d’accord pour le petit déjeuner au lit et tous les débordements qui l’accompagnent. Je veux que chaque désordre me rappelle que Dieu a fait de moi une mère.

En ce qui concerne la sortie au restaurant par contre… nous attendrons quelques années avant de renouveler l’expérience.


1. Dans son livre « None like us : 10 ways God is different from us » (Crrossway : 2016) Ndt
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