×
Parcourir
Note de l'éditeur : 

Si quelqu’un est activement suicidaire, ne le laissez pas. Appelez le numéro national de prévention du suicide : pour la France, le 3114.

Nous vivons dans un monde de peine, d’angoisse, de tourmente bien que nous ne soyons confrontés qu’à une infime partie de ces choses – sauf si peut- être nous sommes travailleur social ou travaillons aux urgences. Tout autour de nous se trouvent des personnes qui souffrent en silence à cause d’un passé tenace, d’un présent angoissant ou d’un futur tant redouté.

La dépression ne fait acception de personnes. Même la religion ou la philosophie semblent n’offrir à personne l’immunité ou la sensibilité face à la dépression. L’aire technologique moderne ne peut pas non plus être mise systématiquement en cause face à la dépression.

Le romancier William Styron (1925-2006) désignait la dépression comme étant « une maladie effroyable et dévastatrice » et la comparait à « une véritable tempête mugissante dans le cerveau ». Il estimait prudemment qu’un Américain sur dix aurait à en souffrir. Personne ne peut se prémunir de la dépression, et pas même d’un « désordre dépressif majeur », à savoir le diagnistic que j’ai lu sur mon dossier.

Ce que j’ai découvert

Je suis sûr que mes sentiments n’étaient pas identiques à ceux que ressent toute personne déprimée, mais je sais qu’ils n’étaient pas isolés. Heureusement, la dépression ne frappe pas de toute sa force en une nuit. Elle s’insinue graduellement. Cela pourrait être terrible, comme la grenouille dans la casserole, chauffant doucement jusqu’à ce qu’il ne soit trop tard. Mais si nous nous confrontons à la réalité et à nos émotions et avons le courage de parler à
quelqu’un de compétent et en qui nous avons confiance, nous pouvons commencer à gérer nos émotions de manière constructive.
Tout comme notre corps a besoin de nourriture, d’eau et d’air pour survivre, notre âme a besoin de sa ration de la Parole de Dieu, de prières à Dieu et de relations positives et libres au sein d’une église saine pour prospérer. Sans ces trois éléments, nos vies seront handicappées et entravées.

Un des signaux d’alerte est évidemment toute pensée d’auto-destruction, selon laquelle la mort vaut mieux que la vie, que ce soit pour vous ou toute autre personne. Ces pensées signifient que vous avez besoin d’aide immédiatement, d’un conseiller professionnel qui peut prescrire des médicaments si besoin.

Un traitement peut vous aider à remonter la pente et vous permettre de réfléchir plus clairement et d’écouter ceux qui essayent de vous aider. Vous en aurez peut-être besoin sur le long terme afin de surmonter un déséquilibre chimique ou alors peut-être seulement de manière temporaire.

Néanmoins, le suicide n’est pas le seul danger pour les personnes déprimées. La dépression peut devenir un poison qui déforme votre vision de la vie et vous conduit à prendre les mauvaises décisions, telles que l’auto-médication, ou alors l’alcool, les drogues ou d’autres choses comme le sexe, la nourriture ou un comportement imprudent – tout ce que vous pensez vous aidera à adoucir la peine, bien que ce soit le contraire qui se passe. Parfois, il arrive que les personnes déprimées souffrent tellement émotionnellement qu’elles se font mal physiquement, pensant peut-être que cette douleur-là va neutraliser l’autre, ou peut-être qu’ils la méritent. Dans certains cas, c’est « seulement un appel à l’aide » mais cela exprime toujours de la souffrance et devrait être pris au sérieux. La douleur émotionnelle, tout comme la douleur physique, peut devenir tellement insoutenable que beaucoup ferait n’importe quoi pour y mettre un terme.

J’ai commencé à me pincer, me tirer les cheveux, taper ma tête contre un mur puis à me couper avec une lame de rasoir. Je connais quelqu’un qui se frappait avec une batte de baseball. Toute pensée ou tout comportement de la sorte sont des signaux que votre douleur émotionnelle et votre vision du monde ont dérapé et que vous devez recevoir de l’aide d’un professionnel de la dépression.

Comment peut-on reconnaitre quelqu’un de la sorte, quelqu’un en danger, qui a besoin de compassion et d’aide ? Nous devons parler aux gens, poser des questions et surtout écouter attentivement – sans interruption, sans conseil non sollicité, sans leur parler de quelqu’un d’autre que nous connaissions souffrant également. Nous devons être dignes de confiance, capables de faire preuve de discrétion, sauf si ces personnes nous font part de projets pour se faire du mal à soi ou à d’autres.

Des amis en guise de gilet de sauvetage

J’étais à la recherche de quelqu’un qui se préoccupait assez de moi pour me poser des questions et me laisser parler de ce qui se passait et ce que je ressentais – pas seulement de temps à autre mais sur une longue période, aussi longtemps que nécessaire. Il y a 20 ans de cela, j’ai su que j’avais besoin d’un tel ami : j’ai alors demandé à un homme de mon église de venir me rencontrer régulièrement pour prier avec moi. Je ne le connaissais pas si bien, mais j’avais eu assez de contact avec lui pour savoir qu’il pourrait devenir un bon ami. J’avais raison. Enfin, il m’a demandé s’il pouvait inviter d’autres hommes et c’est alors à quatre puis plus tard à cinq que nous nous sommes retrouvés presque tous les
samedis matins durant toutes ces années. Nous mangeons, nous discutons, nous lisons et étudions la Parole, et nous prions. Dieu m’a envoyé ces hommes comme gilet de sauvetage.

Si vous avez reçu la grâce de Dieu en Christ, si vous avez trouvé le pardon et l’acceptation avec Lui à la croix, si vous grandissez dans votre relation avec Jésus à travers l’Ecriture et la prière quotidienne, si vous avez une relation honnête avec les autres, vous êtes qualifié pour aider les personnes déprimées. Ou, du moins, pour les encourager et les guider vers un professionnel, puis apporter votre soutien et l’espérance. Encore une fois, vous devez juste vous soucier assez pour parler avec eux, les écouter, poser des questions et leur offrir un peu de votre temps.
Mon expérience de la dépression a fait bien plus que de m’apprendre à profiter
et apprécier les relations avec d’autres personnes de la famille de Christ. La chose la plus importante qu’elle m’a offerte était de m’introduire à une relation quotidienne, croissante et nourrissante avec Jésus, qui est plus satisfaisante que je ne l’avais jamais expérimenté. La prière quotidienne et la lecture de la Bible n’ont plus été une obligation, une tâche ou même un simple instrument de vie et de croissance. C’est devenu un plaisir. C’est devenu un moment où je m’assieds aux pieds de Jésus, pour l’écouter, lui parler et recevoir sa nourriture et ses conseils.

Je ne suis pas un psychologue ou un professionnel de santé spécialisé ; je suis seulement le destinataire de beaucoup de soins. Mais si je peux répondre à n’importe quelle question à propos de tout cela, cela me ferait bien plaisir. Si vous me le permettez, j’aimerais beaucoup entendre votre histoire et vous encourager de n’importe quelle manière. Si ce n’est pas moi, alors demandez à quelqu’un d’autre. Mais que vous soyez en train d’expérimenter certains symptômes de dépression ou non, ouvrez votre vie à quelqu’un et commencez le voyage vers la lumière.

EN VOIR PLUS
Chargement