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Christ peut-il revenir à tout moment ?

J’imagine que la plupart des évangéliques, aujourd’hui, répondront : « Bien sûr ! ». En fait, je crains que la réponse « Non » puisse sembler proche de l’hérésie. L’idée que Christ puisse revenir à tout moment est devenue une composante de l’orthodoxie fondamentaliste pour de nombreux croyants depuis les 200 dernières années. Aussi, vous pourriez être surpris que je vous suggère que, non seulement cet enseignement a peu, voire pas, de soutien biblique, mais que la Bible enseigne effectivement le contraire.

Ne vous méprenez pas sur ce que je crois – Je crois en l’imminence du retour de Christ, comme je vais l’expliquer plus loin. Mais, premièrement, je veux apporter la démonstration qu’un retour imminent n’est pas la même chose qu’un retour à n’importe quel moment.

Des raisons pour un délai

L’idée d’un retour à tout moment est en tension avec celle selon laquelle certains événements doivent précéder le retour de Christ. Et, contrairement à la notion d’un retour à n’importe quel moment, le Nouveau Testament prédit que de nombreux événements doivent se produire avant son retour. Ces événements exigent un délai nécessaire, à propos desquels Jésus nous a prévenus et auxquels nous devons nous attendre (Matt. 24:45–51; 25:5, 19 ; Luc 18:7; 19:11–27). Permettez-moi de vous mentionner cinq de ces événements qui imposent un délai :

  1. L’accomplissement du Grand Mandat, qui demandait quelque délai ( 24:14; 28:18–20; Actes 1:8; 22:21; 23:11; 27:24).
  2. La mort de Pierre à un âge avancé, qui exigeait de nombreuses années de délai (Jean 21:18–19; 2 Pi. 1:14).
  3. La destruction de Jérusalem et la déportation des Juifs captifs parmi toutes les nations, jusqu’au moment où le temps des nations serait accompli, qui devait se produire en premier (Luc 21:23–38). Puisque la plus grande partie du Nouveau Testament a été écrite avant cette destruction, ces parties du Nouveau Testament au moins ne peuvent qu’encourager les croyants à s’attendre à un retour à tout moment.
  4. L’ordre de Paul de porter l’Évangile au loin aux Gentils, et la prédiction qu’il avait faite qu’il irait rendre témoignage à Rome, impliquaient quelques délais pour la seconde venue de Christ (Actes 9:15; 22:21; 23:11).
  5. Peut-être le plus clair de tous les passages est-il 2 Thessaloniciens 2:1–12 qui contient l’enseignement explicite de Paul sur le fait que les signes, que seront l’apostasie et la venue de l’homme d’iniquité, doivent venir « premièrement », et qui relie ces événements à la période qui se situe juste avant la seconde venue de Christ. Un tel enseignement est incompatible avec une attente du retour de Christ à tout moment.

Encore quelques remarques. Premièrement, certaines de ces choses sont déjà clairement arrivées et, de ce fait, ne se tiennent plus entre nous et le retour de Christ. Mais, toutes nous montrent que l’idée d’un « à tout moment » ne constitue pas une part intrinsèque de la notion d’imminence.

Deuxièmement, les chrétiens qui défendent l’enseignement d’un retour à tout moment cherchent souvent à s’appuyer sur ces passages en faisant une distinction entre deux étapes du retour de Christ : une étape secrète, l’enlèvement avant la tribulation, qui peut arriver à tout moment ; et une apparition publique, après la tribulation, qui sera précédée de signes. C’est un courageux effort, mais, comme nous allons le voir, il va contre les données du Nouveau Testament.

Définir l’imminence

Ayant dit tout cela, permettez-moi de me hâter de dire à nouveau que je crois à l’imminence du retour de Christ. Mais la question qui se pose à nous est de savoir comment le terme imminence doit être défini. Les mots anglais imminence et imminent sont rarement utilisés dans nos traductions de la Bible. Une recherche rapide montre que nous n’en trouvons qu’une seule occurrence dans la NBS (en référence à la mort de Pierre, 2 Pi. 1:14). Aussi si nous choisissons de nous servir de ce mot pour décrire le caractère proche de la seconde venue de Christ, nous n’avons pas de définition biblique toute prête. Nous devons la définir comme le requiert l’eschatologie de la Bible.

Alors, comment la Bible décrit-elle le caractère prochain de la seconde venue de Christ ? Elle le définit en termes de proximité. Le Nouveau Testament enseigne que le retour de Christ s’est approché (Héb. 10:25), est proche (Apo. 22:10), et est plus près maintenant que quand nous avons cru (Rom. 13:11).

Un retour imminent n’est pas la même chose qu’un retour à tout moment.

Mais, aussi bien le sens commun que l’usage biblique, nous disent que le fait qu’une chose soit proche et qu’elle soit susceptible de survenir à tout moment, sont deux notions différentes. Par exemple, les fêtes juives nous sont souvent présentées dans l’Écriture comme étant proches. De telles fêtes – loin de survenir n’importe quand – tombaient à des jours déterminés durant l’année (Jean 2:13; 6:4; 7:2; 11:55). Le langage de la proximité est aussi appliqué aux saisons de l’année (Matt. 21:34; 24:32; Marc 12:38; Luc 21:30), qui arrivent à intervalles réguliers. Finalement, cette terminologie est utilisée pour parler d’un retour post-tribulationniste évident de Christ dans Luc 21:28 et 1 Pi. 4:7, dont tous sont d’accord pour dire qu’il doit être précédé par des signes, plutôt que de survenir à tout moment.

Qu’en est-il de l’attente et de l’état d’alerte ?

Beaucoup suggèrent que l’idée biblique d’attente ou du devoir de se tenir en alerte implique le caractère « à tout moment » du retour de Christ. Mais il n’en est pas nécessairement ainsi.

Prenons l’idée de l’attente. Le sens commun révèle que nous attendons souvent avec impatience des choses dont nous savons qu’elles peuvent venir à tout moment, comme l’arrivée du printemps. Plus encore, chaque mot grec porteur de l’idée de l’attente est utilisé pour des événements eschatologiques dont chacun admet qu’ils ne peuvent pas survenir à tout moment :

  • « l’apparition de la gloire de notre grand Dieu » (Tite 2:13)
  • « la révélation des fils de Dieu » ( 8:19)
  • « la révélation de Jésus-Christ » (1 Cor. 1:7)
  • « la venue du jour de Dieu, à cause duquel les cieux seront détruits par le feu et les éléments seront fondus par une chaleur intense » (2 Pi. 3:12)
  • l’arrivée de « nouveaux cieux et d’une nouvelle terre, dans laquelle la justice demeurera » (2 Pi. 3:13)

Même les chrétiens qui affirment le retour de Christ à tout moment sont d’accord pour dire que ces événements surviennent après la tribulation finale. Et pourtant la terminologie de l’attente est utilisée dans chacun de ces cas.

La même chose est vraie avec l’état d’alerte (c’est à dire : le fait de rester éveillé et sobre). La terminologie de l’état d’alerte se rencontre fréquemment, par exemple, dans le Discours sur le Mont des Oliviers où il est question d’une venue « après la tribulation de ces jours » (Matt. 24:29, 42–44; cf. 1 Pi. 1:13; 4:7). En bref, même d’un point de vue prétribulationniste et « à tout moment », ces événements sont post-tribulationnistes et, de ce fait, ne peuvent advenir à tout moment. Et pourtant la terminologie de l’état d’alerte leur est encore appliquée.

Il est impossible de déduire le caractère « à tout moment » de l’utilisation de la terminologie de l’attente et de l’état d’alerte.

Ainsi, il est impossible de déduire le caractère « à tout moment » de l’utilisation de la terminologie de l’attente et de l’état d’alerte. Bibliquement parlant, vous pouvez être dans l’attente et en état d’alerte quant au retour de Christ, sans croire qu’il peut revenir à tout moment et sans les signes annoncés qui le précèdent.

Quelle différence cela fait-il ?

Toute cette discussion peut sembler une chicane sur des points mineurs, et je ne voudrais pas en surestimer l’importance. Pourtant, un enseignement non biblique ne peut jamais rester sans un coût. Aussi, considérons brièvement pourquoi cela compte.

Le principal problème pratique est peut-être celui-ci : une imminence à tout moment se rapproche de l’erreur des croyants thessaloniciens qui pensaient que le jour du Seigneur était arrivé (2 Thess. 2:1–2). Cette croyance erronée semble avoir conduit à la perte du sang-froid et de la vision à long terme, qui amenait les Thessaloniciens à abandonner leurs emplois et ainsi de suite (2 Thess. 3:6–15).

Vous pouvez être dans l’attente et en état d’alerte quant au retour de Christ sans croire qu’il peut revenir à tout moment et sans les signes annoncés qui le précèdent.

Il est significatif que la réponse de Paul à l’erreur des thessaloniciens ait été de les assurer que ce jour ne devait pas venir tant que certains événements ne se seraient pas produits d’abord (2 Thess. 2:3–12). Nous pouvons avoir des débats au sujet de ce qu’est « celui qui retient » ou au sujet de la question de savoir si nous serons capables de reconnaître l’homme d’iniquité quand il apparaîtra. Mais il n’y a pas débat pour constater que, à Thessalonique, l’idée d’une imminence à tout moment portait de mauvais fruits, et Paul la niait catégoriquement et leur assurait que certains signes précéderaient la venue de Christ.

Je ne dis pas que la totalité (ou même la plupart) de ceux qui tiennent à l’idée d’une imminence « à tout moment » tombent dans cette erreur. Mais je dis qu’il y a une grande ressemblance entre cette conception et celle des thessaloniciens, et cela a souvent été relié au détournement des chrétiens envers les efforts culturels et les institutions. Je nous suggère d’imiter Paul plutôt que les thessaloniciens, de peur de partager leurs erreurs.

Traduit de : Christ Will Not Return at Any Moment

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