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En 2021, des archéologues israéliens ont annoncé la découverte de douzaines de fragments de rouleaux de la mer Morte comportant des parties de textes bibliques. Ces morceaux de parchemin comprennent des lignes du texte grec issus des livres de Zacharie et de Nahum. D’après le style d’écriture, ils ont été datés du premier siècle de notre ère. Il s’agit des premiers nouveaux manuscrits découverts lors de fouilles archéologiques sur le site dans le désert au sud de Jérusalem depuis 60 ans.

Voici neuf choses à savoir sur la plus grande découverte de manuscrits des temps modernes.

1. Les rouleaux de la mer Morte comprennent des œuvres bibliques, des apocryphes et des écrits d’une secte.

Les manuscrits de la mer Morte sont des manuscrits anciens découverts entre 1947 et 1956. Les archéologues ont trouvé environ 950 manuscrits différents, de longueurs diverses, la plupart fragmentaires, bien que certains soient intacts. Les manuscrits ont été classés en trois catégories principales : bibliques, apocryphes et sectaires. Les livres apocryphes comprennent des ouvrages tels que Tobie, Judith, le livre des Jubilés et le quatrième livre d’Esdras. Les rouleaux sectaires comprennent des interprétations des lois du Pentateuque, de divers récits bibliques et des prophètes.

2. Les premiers rouleaux ont été trouvés dans une grotte par de jeunes bergers.

Les documents qui sont maintenant connus sous le nom de manuscrits de la mer Morte ont été trouvés dans 11 grottes sur la rive nord-ouest de la mer. Leur localisation se trouve à 21 km à l’est de Jérusalem et à presque 400 mètres sous le niveau de la mer. Fin 1946 ou tout début 1947, un adolescent bédouin, berger, faisait paître ses chèvres et brebis quand il est tombé sur une ouverture dans une paroi rocheuse. Lui et, plus tard, un ami, s’engagèrent dans la grotte et découvrirent un ensemble de grandes jarres d’argile, dont certaines contenaient des rouleaux de parchemin et de papyrus.

3. La plupart des livres de l’Ancien Testament sont représentés dans les rouleaux.

Plus de 230 manuscrits de la collection sont des « rouleaux bibliques », des copies d’œuvres qui font maintenant partie de l’Ancien Testament. Les rouleaux contiennent des copies partielles ou complètes de chaque livre de la Bible hébraïque à l’exception du livre d’Esther. Bon nombre des manuscrits bibliques ressemblent étroitement au Texte massorétique, lequel a été utilisé pour établir de nombreuses traductions anglaises, comme la KJV, l’ESV et la NIV.

4. La collection inclut les plus anciens manuscrits intacts de l’Ancien Testament.

Le grand rouleau d’Ésaïe est l’un des sept rouleaux originaux de la mer Morte découverts à Qumran en 1947. C’est l’un des plus grands (7,3 mètres de long) et des mieux conservés de tous les rouleaux bibliques, et le seul à contenir l’intégralité du texte. Le rouleau est écrit sur 17 feuilles de parchemin et comprend les 66 chapitres de la version hébraïque d’Ésaïe. Datant d’environ 125 av. J.-C., il est plus ancien de 1000 ans que les plus anciens manuscrits de la Bible hébraïque trouvés à l’époque moderne.

5. La plupart des rouleaux sont vieux d’environ 2000 ans.

La majorité des rouleaux de la mer Morte ont été écrits entre le deuxième siècle avant J.-C. et le deuxième siècle après J.-C. L’universitaire juif Frank Moore Cross et l’archéologue Nahman Avigad ont conclu que les fragments des rouleaux ont été écrits entre 225 av. J.-C. et 50 ap. J.-C. Une datation au carbone 14 a estimé qu’une peau d’animal d’entre les rouleaux datait d’à peu près la même période et des monnaies en bronze trouvées près des grottes semblent se situer entre 135 av. J.-C. et 73 ap. J.-C. Il s’agit des plus anciennes copies connues d’ouvrages bibliques.

6. Les rouleaux sont écrits en différentes langues.

La plupart des rouleaux sont rédigés en hébreu en utilisant l’écriture standard « carrée » (« juive »), qui est similaire à l’hébreu d’aujourd’hui. Plusieurs sont écrits en paléo-hébreu, une ancienne écriture datant de la période du Premier Temple. La collection comprend également de nombreux textes araméens et grecs, ainsi que quelques textes arabes et un petit nombre de fragments latins.

7. La collection comprend de minuscules parchemins portés en guise de Tefillin.

Les rouleaux comprennent des manuscrits entiers de livres de la Bible, mais aussi des objets rituels utilisés avec les Tefillin ou « phylactères » (petites boîtes en cuir noir contenant des rouleaux de parchemin sur lesquels sont inscrits des versets de la Torah) et les Mezouzah (placées sur les montants des portes des maisons). Il s’agit de petits feuillets de parchemin contenant des extraits de textes bibliques, conformément au Deutéronome 6. 6-9 :

Les commandements que je te donne aujourd’hui seront dans ton cœur. Tu les répéteras à tes enfants ; tu en parleras quand tu seras chez toi, quand tu seras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les attacheras à tes mains comme un signe et ils seront comme une marque entre tes yeux. Tu les écriras sur les montants de la porte de ta maison et sur les portes de tes villes.

8. Personne ne sait avec certitude qui a écrit les documents.

Les savants ne sont pas arrivés à un consensus en ce qui concerne la question de savoir qui a créé et rassemblé les rouleaux originaux. La plupart croient que c’était une secte juive, même si certains ont fait valoir qu’il s’agirait de chrétiens du premier siècle. Sur la base des données actuelles, les groupes les plus plausibles semblent être soit les Esséniens, soit les Sadducéens (en particulier une communauté dirigée par des prêtres Zadokites ; 1 Chron. 16:39).

9. Les derniers rouleaux découverts contiennent des variations textuelles.

Les plus récents rouleaux découverts comprennent de légères variations dans la traduction grecque de l’original hébreu qui diffèrent d’avec la version des Septante, une traduction de la Bible hébraïque faite aux troisième et deuxième siècles avant J.-C. et qui était en usage dans l’église primitive.

« Lorsque nous pensons au texte biblique, nous pensons à quelque chose de très statique », a déclaré Joe Uziel, chef de l’unité des manuscrits de la mer Morte de l’Autorité des antiquités. « Il n’était pas statique. Il y a de légères différences, dont certaines sont importantes. Chaque petit élément d’information que nous pouvons ajouter nous permet de comprendre un peu mieux » comment le texte a pris sa forme hébraïque traditionnelle.

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