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Prêcher est la méthode prescrite par Dieu pour communiquer sa Parole et édifier son église. Ainsi, prêcher est la principale responsabilité de chaque pasteur et le premier besoin de chaque église. C’est pourquoi chaque pasteur doit prêcher, et le faire bien, chaque dimanche.

Toutefois, de bonnes prédications, comme les bons repas, n’arrivent pas tout seuls. Ils sont façonnés de façon déterminée en mettant ensemble des éléments essentiels. Dans le cas de la prédication, un élément essentiel sont les mots-clefs. Déterminer quels sont les mots à ajouter ou à retrancher est un composant indispensable de la préparation d’une prédication.

Certains mots vont fortifier presque chaque prédication. Au contraire, certains mots affaiblissent une prédication. Si on en fait usage, il faut le faire en connaissance de cause et avec modération.

Voici cinq mots qui presque toujours affaiblissent les prédications.

1. Chose

« Chose » a longtemps été pour moi une bête noire. C’est la raison pour laquelle j’ai tant apprécié de voir H. B. Charles s’attaquer à cet enjeu dans son livre très utile : On Preaching (Sur la prédication) : Bannissez « choses » de votre prédication. . . . Ce mot n’a rien de précis. Plus vous êtes précis, plus vos idées auront un impact. Aussi essayez de le remplacer par d’autres mots-clefs.

  • Donnez quatre raisons pour lesquelles les croyants devraient prier.
  • Formulez trois exigences pour la formation chrétienne du disciple.
  • Partagez cinq bienfaits du pardon à ceux qui vous ont fait du mal.
  • Décrivez les dynamiques d’une église saine.
  • Expliquez les signes d’une vraie conversion.
  • Présentez trois principes à mettre en pratique pour montrer à votre épouse que vous l’aimez.
  • Avertissez au sujet des dangers d’une vie égoïste.

Charles a raison. Ce qui fait que « choses » nous aide tellement – sa flexibilité — fait aussi sa faiblesse. Il peut vouloir tellement dire qu’il manque de clarté et de force. Un mot qui peut signifier tant, habituellement, en signifie très peu.

2. Opinion

Prêcher c’est parler en se fondant sur un texte, tiré de la Parole de Dieu. Donc, par définition, elle est objective et a autorité ; elle nous vient comme une parole sûre et certaine. Notre attitude instinctive de dire : « Ce n’est que mon opinion, » devrait, de ce fait, envoyer un signal d’alarme dans la pensée du prédicateur.

Il nous faut clarifier cette expression : « Ce n’est que mon opinion, » est probablement dû à un des deux facteurs suivants. Ou bien le prédicateur passe trop de temps loin du texte de la Parole, et, de ce fait, il perd son autorité et sape la prédication biblique ; ou, si à une occasion, vous offrez intentionnellement (et de façon justifiée) votre opinion, vous pouvez sous-estimer votre auditoire. Très probablement, ils peuvent sentir que vous êtes en train de passer à une parole d’application qui n’est pas spécifiquement écrite dans le texte, et il n’est nul besoin de souligner clairement que vous indiquez votre opinion.

À d’autres occasions, quand vous arrivez à une interprétation d’un passage qui fait débat – une sur laquelle les érudits évangéliques crédibles diffèrent — et que vous sentez qu’il est utile de mettre votre congrégation au fait que la signification du texte fait l’objet de débats — pensez plutôt à utiliser la phrase « Je crois » plutôt que « Mon opinion est que. »

Par exemple, dire : « Les érudits évangéliques de la Bible ont des opinions divergentes sur le sens de cette phrase, et après avoir soigneusement étudié cela, j’en suis venu à croire que cela signifie… » est plus fort que : « Les érudits évangéliques de la Bible ont des opinions divergentes sur le sens de cette phrase, mais mon opinion est . . . » La première formulation implique un examen soigneux et une réflexion, avec une certaine mesure de confiance. La seconde sonne davantage comme fantasque, moins fondée et moins certaine.

L’essentiel est que si vous sentez le besoin de déclarer tout simplement : « Ce n’est que mon opinion, » ce qui va suivre n’est probablement pas digne d’être dit, de toute façon.

3. Désolé

Rien ne tue une prédication comme le fait de commencer par des excuses. En règle générale, si la prédication mérite qu’on s’excuse, il ne vaut pas la peine de la prêcher. Pour ce qui est des excuses je les ai toutes entendues :

  • « Désolé, mais je ne me suis tout bonnement pas suffisamment préparé comme j’aurais voulu l’être aujourd’hui. »
  • « J’ai eu une semaine follement occupée, aussi je vous demande d’user d’indulgence avec moi ce matin. »
  • « Je suis désolé, je ne suis pas exactement sûr de ce que notre passage signifie, mais je vais faire de mon mieux. »
  • « Je ne suis pas un théologien, mais je vais essayer de faire justice à ce texte. »
  • « Permettez-moi de m’excuser à l’avance : mais la prédication de ce matin ne contient rien de nouveau, rien de neuf. »

Typiquement, les excuses sont présentes dans une prédication pour deux raisons. La première est due à quelque empêchement voulu par Dieu : la maladie, une crise inattendue ou quelque autre circonstance incontrôlable. Si c’est le cas, ne vous excusez pas. Au contraire saisissez ces choses comme la providence de Dieu dans votre vie et dépendez de sa force durant la prédication.

L’autre raison pour laquelle on présente des excuses est due à quelque contretemps qu’on pouvait éviter : la paresse, la négligence ou une faible organisation des priorités. Si vous sentez la nécessité de vous excuser dans ce scénario, faites-le au travers d’une repentance envers le Seigneur. Prenez la résolution d’être un meilleur gestionnaire de votre temps et de ne plus vous mettre dans cette situation à nouveau.

4. Conclusion

Annoncer « en conclusion » ou « tandis que je conclus » est une requête adressée à vos auditeurs de fermer leurs Bibles et de commencer à penser au repas de midi. C’est pourquoi il est meilleur de ne pas annoncer votre intention de commencer votre conclusion ; commencez-la tout simplement. Les prédications devraient se terminer avec énergie. Prévoir votre conclusion la fait presque à coup sûr s’évanouir.

Toutefois il y a encore pire que d’annoncer votre intention de conclure la prédication. C’est d’annoncer votre intention de conclure et, alors, de ne pas le faire. Si vous faites cela, donc, en plus d’amener vos auditeurs à ne pas écouter le reste de votre prédication, vous perdrez aussi (si vous le faites souvent) votre crédibilité auprès d’eux.

5. Dieu

Ce dernier mot qui fait souci peut sembler tout à fait particulier, si ce n’est même prêter à controverse. Pourtant le fait de jeter un « Dieu » général et non-biblique va affaiblir votre prédication et pourra placer votre auditoire dans la confusion.

Les « conversations sur Dieu » non-chrétiennes sont un fléau pour la société. Depuis l’athlète qui décide de « remercier Dieu parce que mon tir en lob a fonctionné ce soir », jusqu’aux références syncrétistes, pluralistes et mystiques à Dieu, si communes dans le discours d’aujourd’hui, le dieu de l’Amérique est un dieu générique, non-défini. De telles références opaques sont souvent infra-bibliques.

Parler spécifiquement de Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit – dans leur contexte biblique et à la lumière de leur caractère biblique – donne aux prédications une tonalité chrétienne bien distincte.

Multiplier les mots

Les prédications qui ont du succès multiplient les mots de façon optimale pour expliquer le sens du texte et l’amener à impacter les vies des auditeurs. Déployer stratégiquement les mots peut fortifier un événement de prédication, mais laisser négligemment les mots encombrer la prédication l’affaiblira.

Aussi vous devez émonder chirurgicalement les mots peu clairs et qui ne sont pas utiles. Cela ajoutera de l’énergie et du tonus, conduisant à un message plus incisif et plus puissant.

Note de l’éditeur :

Cet article est apparu originellement sur le site de Jason Allen.

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