Récemment, j’ai accompagné un ami proche dans le chagrin lié à la mort de son père. Il a ressenti la douleur aiguë de la perte, ce genre de douleur qui trouble les sens et fait vaciller la pièce. Rick, le pasteur de mon ami, était présent. Il a écouté patiemment et a partagé la bonne vérité au bon moment. Ce fut pour moi un cours magistral sur la façon d’être un berger auprès des personnes traversant l’épreuve du deuil.
Je me tenais avec mon ami et un petit groupe de sa famille au-dessus de la tombe, regardant le cercueil posé sur le sol. La mère de mon ami, veuve, s’est mise à pleurer. « Il n’y a aucune bonne façon de faire son deuil », lui a déclaré le pasteur Rick. Nous l’avons tous écouté. « Vous aurez l’impression de descendre une marche après l’autre, de plus en plus profondément dans la tristesse. Vous continuerez à descendre une autre marche, puis une autre et une autre encore. » Puis il ajouta : « Au fond, tous en bas des marches, Jésus est déjà là pour vous rencontrer ».
Nos luttes contre le chagrin sont toutes différentes, mais ce que nous devons savoir ne change pas. Nous avons besoin que Dieu adapte sa vérité à nos vies de la manière dont lui seul peut le faire. Dans mon propre chagrin, j’ai trouvé du réconfort dans deux vérités tirées de 1 Pierre 1.3-9.
L’espoir des exilés élus
Pierre écrit aux chrétiens choisis par Dieu « qui sont étrangers et dispersés » (version S21) qui ne se sentent pas à leur place dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce … et dans le Maryland. L’apôtre nous rappelle que nous sommes choisis, élus par Dieu et précieux pour lui. Et pourtant, nous sommes seuls, déplacés, désorientés et parfois tristes. Nous rejoignons les chrétiens exilés auxquels Pierre a écrit lorsque nous sommes « attristés par diverses épreuves » (1P 1.6 version S21). Dans notre souffrance, nous vivons dans deux réalités. Nous sommes coincés dans notre tristesse sur cette terre brisée, alors que notre citoyenneté ultime est au ciel.
Pierre veut réconforter ces chrétiens. Il veut que la réalité de leur élection vienne à bout de ce qu’ils ressentent dans leur exil. Ainsi, à ces croyants dans le chagrin, Pierre offre deux vérités.
1. Nous lui appartenons.
Dieu est souverain sur notre chagrin. Il est Celui qui nous a choisis par grâce avant la fondation de la terre. Il est le « Père de notre Seigneur Jésus-Christ » (v. 3, version S21). À cause de sa miséricorde, il est aussi notre Père. Ce n’est pas une petite miséricorde ! Pierre précise que la « grande bonté » de Dieu est ce qui nous fait naître de nouveau et transforme notre chagrin en espérance.
Le puissant créateur à la fois des galaxies et de mes lobes d’oreille surdimensionnés m’a maintenant donné une nouvelle vie par Jésus. Nous avons une espérance aussi sûre que la vie, la mort, la résurrection et le retour du Christ. Nous étions des étrangers, isolés, et ne faisions pas partie de son peuple. Mais maintenant, nous sommes ses fils et ses filles, ses héritiers. Nous avons reçu ce que nous n’avons pas gagné, et nous nous dirigeons vers l’héritage final.
Je suis à lui, même les jours où je « crois-au-mensonge-qui-dit-que-je-suis-tout-seul-dans-l’épreuve ». Le Fils de Dieu a donné sa vie en rançon pour moi (Marc 10.45). Parce que je lui appartiens et qu’il est mon Dieu, j’ai la vie éternelle (Jean 17.3, 1 Jean 5.11-13). Je suis un enfant de Dieu (Jean 1.12). Lorsque j’ai cru à l’Évangile, j’ai été scellé par le Saint-Esprit qui garantit mon héritage (Ép 1.13-14). Rien ne peut me séparer de son amour (Ro 8.38-39).
Ces grandes miséricordes sont un tel réconfort dans notre chagrin. Nous n’avons pas besoin d’essayer de tenir le coup ou d’être davantage joyeux. Nous pouvons simplement revenir sans cesse à Jésus. Nous pouvons ramper et nous accrocher à lui, couverts de larmes. Il est là, au fond. Il a souffert pour vous et maintenant il est affligé avec vous (Jean 11.35), puisque même dans votre affliction, vous lui appartenez.
Nous n’avons pas besoin d’essayer de tenir le coup ou d’être davantage joyeux. Nous pouvons simplement revenir sans cesse à Jésus. Nous pouvons ramper et nous accrocher à lui, couverts de larmes. Il est là, au fond.
2. Aujourd’hui ne durera pas toujours.
Pierre écrit que nous sommes affligés « pour un peu de temps » (v. 6), mais que nous nous réjouissons dans notre affliction. Ici, l’apôtre met en contraste ce qui est vrai avec ce qui est ressenti. Nous connaissons le Fils et le salut nous appartient. Aujourd’hui, cependant, cela peut sembler faux. Néanmoins, nous nous efforçons d’avancer vers l’aube d’un jour nouveau, et la foi authentique nous fait nous accrocher à notre Sauveur.
Lorsque nous nous accrochons au Christ, notre foi s’enflamme et s’affine. La douleur purifie. Le Dieu qui donne, protège et garantit la foi nous fortifie alors que nous revenons à Jésus encore et encore, même si nous n’avons pas l’impression d’en avoir la force. En raison de son objet, notre foi est plus précieuse que l’or, et elle culmine dans la louange.
Lorsque notre saison de souffrance prendra fin dans l’éternité, nous regarderons en arrière avec notre Sauveur et nous le remercierons. Nous rendrons gloire et honneur à Jésus pour nous avoir soutenus pendant des périodes qui nous semblaient interminables, mais qui, heureusement, ne l’étaient pas toujours. En cette saison où nous ne le voyons pas encore, nous pouvons l’aimer et nous réjouir en lui de manière préventive, en nous rappelant que Pierre l’a vu, et qu’un jour nous le verrons aussi.
La présence du Christ s’avérera plus permanente que notre chagrin. Votre hiver prendra fin lorsqu’il sera révélé et que toutes les choses deviendront nouvelles. Alors, la miséricorde de Dieu réparera nos âmes brisées comme il répare notre monde brisé. Le salut final viendra, bourgeonnant comme des fleurs de printemps à partir de branches nues.
Jésus nous soutient
Nous quittions la cérémonie d’enterrement lorsque la mère de mon ami, veuve du défunt, a soupiré : « Je veux croire que je le reverrai. » Se débattant avec son Sauveur, elle aspirait au jour où la mort ne volera plus les maris. Jésus la soutenait.
Il vous soutiendra aussi. Il connaît votre douleur. Il sait quand votre foi est faible. Il sait que vous ne pouvez pas vous en sortir seule lorsque vous perdez votre mari, que vous vous occupez de votre fille handicapée ou que vous souffrez de diverses manières. Aujourd’hui a une fin. Un jour, vous le verrez. Ce jour-là, la vue succédera à la foi et nous célébrerons ensemble sa fête sans fin : un mariage, pas des funérailles. Et il nous remplira de joie. « Après que vous aurez souffert un peu de temps, il vous rétablira lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables » (1P 5.10-11, version S21).