Joyce Meyer, une auteure et oratrice charismatique influente, admettait récemment : « Je suis heureuse pour ce que j’ai appris au sujet de la prospérité, mais cela est devenu déséquilibré. » Dans une vidéo du 8 janvier postée sur son compte Instagram, Meyer, parlant devant un large auditoire, déclarait :
Je suis heureuse pour ce que j’ai appris au sujet de la foi, mais cela est devenu déséquilibré ; et ainsi chaque fois que quelqu’un avait un problème dans sa vie c’était à cause du fait qu’il n’avait pas assez de foi. Si vous deveniez malade, c’est que vous n’aviez pas assez de foi. Si votre enfant mourait, c’est que vous n’aviez pas assez de foi. Bien, mais tout cela n’est pas juste. Vous ne trouverez nulle part dans la Bible qu’il nous est promis que nous n’aurons aucune difficulté. Je ne me soucie pas de la quantité de foi qu’est la vôtre, vous ne pourrez jamais éviter d’avoir des difficultés dans votre vie.
Je suis sûr que Job et Jésus à la fois seraient d’accord de tout cœur.
La déclaration de Meyer est une prise de distance à l’égard de l’un des fondements de l’évangile de la prospérité. L’évangile de la prospérité insiste sur le fait que nous pouvons éviter la souffrance ou l’échec. Ces choses ne sont pas les marques du fait que vous vivez la meilleure vie possible maintenant. Si vous souffrez ou connaissez l’échec dans la vie, c’est parce que vous n’avez pas exercé assez de « foi » – une sorte d’énergie spirituelle ou de force qui doit être libérée.
Dans cette vision pervertie de la foi, si vous produisez suffisamment de celle-ci, alors Dieu va intervenir en votre faveur. S’il ne le fait pas, alors le problème est votre manque de foi. En d’autres termes, la foi n’est pas un acte de la volonté centré sur Dieu, issu de Dieu ; au contraire, elle est une force spirituelle centrée sur l’homme et dirigée vers Dieu. Cette vision fausse de la foi fait de Dieu un génie cosmique personnel qui n’existe que pour vous donner ce que vous désirez.
Une foi défectueuse
Comme Meyer l’admet fondamentalement, cette vision fausse de la foi est ce qu’elle a eu l’habitude de croire. Par exemple, dans son livre, écrit en 2008 Healing Scriptures (Les Écritures qui guérissent), elle écrivait :
J’ai la foi, car je suis une croyante. Je crois que je reçois ma guérison, et ma foi me guérit . . . . La puissance qui a ressuscité Christ d’entre les morts est à l’œuvre en moi. Ma foi met cette puissance en opération active dans mon corps. La maladie n’a pas le choix. . . . Si la guérison n’intervient pas, le problème est le manque de foi de la personne.
Le postulat sous-jacent ici c’est que c’est toujours la volonté de Dieu de guérir quelqu’un ; c’est pourquoi, si les gens ne sont pas guéris, le problème doit résider dans la personne. Bill Johnson, le pasteur principal de la très influente Bethel Church à Redding, en Californie, croit que c’est toujours l’intention de Dieu de guérir. Il a écrit :
Quand [Jésus] a porté les blessures dans son corps, il a payé pour notre miracle. Il avait déjà décidé de guérir. Vous ne pouvez pas décider de ne pas acheter quelque chose après que vous l’ayez déjà acheté. Pour ce qui le concerne, il n’y a pas de problème – l’alliance n’est pas défectueuse, ni sa compassion, ni ses promesses. Toute défectuosité ne peut se trouver que de votre côté de l’équation.
Alors que Johnson ne précise pas si le manque de foi se trouve dans la personne malade ou dans le « guérisseur miraculeux, » sa foi, néanmoins, place le fardeau sur la personne ; l’implication est que vous faites quelque chose de mal parce que Dieu ne veut pas agir. Y-a-t-il donc chez Johnson quelque chose qui ne va pas puisqu’il a dû subir une opération et qu’il porte des lunettes ?
Un pas dans la bonne direction ?
Le fait que Meyer ait admis – que le manque de foi d’une personne n’est pas la raison pour laquelle elle souffre ou échoue — est un développement positif. Mais tandis qu’elle reconnaît qu’elle était déséquilibrée dans son enseignement, et qu’on peut espérer qu’elle est en route vers une théologie biblique de la foi et de la souffrance, nous ne devons pas penser qu’elle s’est complètement dégagée des enseignements de l’évangile de la prospérité.
Dans le même clip où elle admet qu’elle a été déséquilibrée dans son enseignement, elle appelle la foi une force ; et dans une autre vidéo récente sur Instagram, elle exhorte l’auditoire :
[Si] vous avez la foi, alors Dieu peut faire des choses étonnantes dans votre vie. Mais vous devez commencer au moins avec cette attitude : « Quelque chose de bien va m’arriver. Allons-y. Quelque chose de bien va m’arriver. » Et si vous ne pouvez rien faire d’autre, au moins saisissez-vous de cela – que quelque chose de bien va vous arriver.
Pour être honnête, elle rend clair ensuite que quelque chose de bien va arriver parce que Dieu a un bon plan pour vous, de sorte que vous pouvez avoir confiance en cette vérité. Mais que dire si le bon plan que Dieu a pour vous comprend des difficultés ? Ses exhortations sont-elles substantiellement différentes d’un autre dogme de l’évangile de la prospérité : Pensez seulement des pensées positives et dites-vous quels succès futurs vous désirez ? Une telle « pensée positive » est une philosophie païenne déguisée en vérité biblique.
Prier pour plus de lumière
Puisse Joyce Meyer continuer à trouver l’équilibre et à chercher la vérité dans les Écritures. Peut-être suivra-t-elle l’exemple du neveu de Benny Hinn, Costi Hinn, qui a explicitement dénoncé les erreurs de l’évangile de la prospérité.
« Puissions-nous entendre plus de confessions négatives au sujet de l’évangile de la prospérité sortir de la bouche de ses enseignants principaux. »
Vraiment converti en 2012, Costi Hinn a délaissé le ministère de son oncle, s’est repenti de son enseignement et a cherché à persuader les membres de sa famille de la vérité. Alors qu’il est maintenant devenu pasteur, Costi a récemment co-écrit (avec Anthony G. Wood) le livre Defining Deception: Freeing the Church from the Mystical-Miracle Movement (Définir la séduction : libérer l’église du mouvement mystique des miracles), qui met en lumière l’enseignement des docteurs de l’évangile de la prospérité et de mouvements tels que la Troisième Vague / la Réformation Néo-Apostolique.
Nous devons prier pour ceux qui enseignent ce faux-évangile. Comment donc devons-nous prier ?
- Prier que Dieu veuille ouvrir les yeux des enseignants qui sont pris dans le faux-enseignement de l’évangile de la prospérité. Qu’ils saisissent la vérité de Dieu et qu’ils se repentent.
- Prier pour que les personnes prises au piège dans les faux-enseignements cherchent la vérité et soient délivrées.
- Prier pour ceux qui, comme Costi Hinn, partagent activement la vérité avec ceux qui sont emballés par l’évangile de la prospérité.
Puissions-nous entendre plus de confessions négatives au sujet de l’évangile de la prospérité sortir de la bouche de ses enseignants principaux.