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Depuis octobre 2013, Evangile 21 publie chaque semaine de nouveaux articles, ce qui constitue aujourd’hui une base de presque un millier d’articles. Nous désirons profiter de l’été pour revisiter nos archives et vous re-proposer quelques articles publiés au cours de ces années.


Quel chrétien peut rester insensible devant les articles et les photos injurieuses parus, aussi bien dans la presse française qu’italienne, et qui portent atteinte à l’identité intrinsèque des ministres des gouvernements de ces deux pays ? Leur seul problème est d’être nés noirs, différents de nous ! Force est de constater que chaque peuple  a son souffre-douleur qui est l’objet de son humour mordant ou destructeur et le bouc émissaire de tous ses problèmes. Par des généralisations coupables nous traitons tous les roms ou tous les maghrébins comme des assistés, des moins que rien, voire des indésirables. Qui n’est pas coupable de regrouper sous une même étiquette tous ceux qui tentent de fuir des régimes totalitaires ou des pays en guerre ou des situations de catastrophes naturelles en tentant de rejoindre nos frontières dans des embarcations précaires ? Certes, il faut du discernement car il y a de tout. Mais, si nous étions de leur nombre, syriens, somaliens, iraniens… ? Ce fléau prend d’autres formes dans nos différents pays en fonction de l’origine de l’étranger, de sa classe sociale ou de sa situation économique. Et que dire du nationalisme qui renaît un peu partout ? Ou pire encore, lorsque l’Église emprunte la même voie en affirmant l’inégalité des races comme dans les siècles précédents dans le sud des États-Unis devant la honte de l’esclavage ou en Afrique du Sud avec l’Apartheid ?

Il existe même un racisme tout aussi violent entre des ethnies ou des races de la même couleur et de la même origine. Jean-Pierre Chrétien, historien français et spécialiste de l’Afrique des Grands Lacs affirme que les Hutus et les Tutsis ne se distinguent ni par la langue, ni par la culture, ni par l’histoire, ni par l’espace géographique occupé. Et pourtant, le génocide au Rwanda ne cesse de heurter nos sensibilités !

Une définition du racisme

Avant de poursuivre, il convient de réfléchir aux termes que nous employons. Selon les sources consultées, la différence entre race et ethnie n’est pas facile à déterminer et, pour compliquer le débat, la perception quasi globale de la race ou de l’ethnie est profondément subjective et tend souvent à se réduire à de simples questions de couleur. Normalement les termes race et ethnie doivent inclure des notions d’origine, de territoire, de  langue, de croyances, de traditions  et de l’histoire d’un peuple, mais lorsque nous nous limitons aux questions de couleur nous sombrons dans le racisme.

Selon le dictionnaire Larousse le racisme est d’abord une idéologie fondée sur la croyance qu’il existe une hiérarchie entre les groupes humains, les « races »  et, ensuite,  un comportement inspiré par cette idéologie. Un auteur inconnu ne savait pas si bien dire lorsqu’il a affirmé que le seul domaine où nous sommes tous égaux est dans notre prétention d’être supérieurs aux autres !

Que dit l’Évangile devant cette question ?

Il convient, d’abord, de reconnaître que l’Écriture affirme qu’il existe une profonde inimitié entre Juifs et non Juifs, inimitié qui perdure des temps anciens à nos jours. Á cet égard, l’Écriture relate et illustre les sentiments de supériorité, la haine, les intrigues et les guerres que ce racisme a engendrés.

Jésus a déjà passablement dérangé lorsqu’il s’entretient avec une femme samaritaine, ou lorsqu’il affirme qu’il n’a observé une si grand foi en Israël que chez un centenier romain, ou encore lorsqu’il raconte dans la synagogue de Nazareth qu’un prophète n’est pas accueilli dans sa patrie et qu’il illustre ses propos par les récits de deux non Juifs, de la veuve de Sarepta et de Naaman le Syrien.

Et que dire de l’apôtre Paul qui a complètement bouleversé la donne et agacé les Juifs en affirmant que les non Juifs avaient le même accès au salut que les Juifs et cela sans observer les rites et les coutumes juifs ?

En écrivant aux Ephésiens, Paul dévoile le mystère de l’Évangile  qui lui a été révélé :

« Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, le dessein bienveillant qu’il s’était proposé en lui, pour l’exécuter quand les temps seraient accomplis : réunir sous un seul chef, le Christ, tout ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. » Ep 1.9-10

Plus loin dans cette lettre, il apporte des précisions extraordinaires :

« Mais maintenant, en Christ-Jésus, vous qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang de Christ. Car c’est lui notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, en détruisant le mur de séparation, l’inimitié. Il a dans sa chair annulé la loi avec ses commandements et leurs dispositions, pour créer en sa personne, avec les deux, un seul homme nouveau en faisant la paix, et pour les réconcilier avec Dieu tous deux en un seul corps par sa croix, en faisant mourir par elle l’inimitié. Il est venu annoncer comme une bonne nouvelle, la paix à vous qui étiez loin et la paix à ceux qui étaient proches ; car par lui, nous avons les uns et les autres accès auprès du Père dans un même Esprit. Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage ; mais vous êtes concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu. » Ep 2.13-19

Jésus-Christ est venu pour toutes les nations

L’Évangile est clair et enseigne que Christ est venu pour sauver les pécheurs (1 T 1.15). Parmi les symptômes de notre état de pécheur se trouve le refus de voir l’autre créé à l’image de Dieu. Que faire de ces textes (italiques ajoutés):

« Dieu dit : Faisons l’homme à notre image selon notre ressemblance, pour qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Dieu créa l’homme à son image : Il le créa à l’image de Dieu, homme et femme il les créa. » Ge 1.26-27« …mais la langue, aucun homme ne peut la dompter : c’est un mal qu’on ne peut maîtriser ; elle est pleine d’un venin mortel. Par elle, nous bénissons le Seigneur notre Père, et par elle, nous maudissons les hommes faits à l’image de Dieu. » Ja 3.8-9

Chaque individu, quelles que soient son origine ethnique, sa situation économique ou la couleur de sa peau a accès au salut de la même manière.

Pour conclure, ne devrions-nous pas nous repentir de notre racisme voulu ou instinctif et réfléchir longuement sur le cantique entonné par les quatre êtres vivants et les vingt-quatre anciens lorsque Celui qui est à la fois lion et agneau a reçu de la main de Dieu le livre contenant le projet de salut pour l’humanité ?

« Quand il eut reçu le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre anciens se prosternèrent devant l’Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d’or remplies de parfums, qui sont les prières des saints. Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant : Tu es digne de recevoir le livre et d’en ouvrir les sceaux, car tu as été immolé et tu as racheté pour Dieu, par ton sang, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation ; tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. » Ap 5.8-10 (italiques ajoutés)


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