Le sujet étant vaste, je ne traite ici que des directives bibliques, sans commenter les autres pratiques existantes.
Je propose 7 remarques.
1) La réalité du combat
Le Nouveau Testament évoque plusieurs fois le fait que la vie chrétienne est un combat et l’apôtre Paul a pu écrire à la fin de sa vie qu’il avait « combattu le bon combat » (2 Ti 4.7). L’ÉCRITURE évoque le combat contre le péché (Hé 12.4) ou pour la foi (Jud 3), ainsi que le combat spirituel (Ep 6.10-20).
Ces dernières décennies ont été marquées par la publication de plusieurs ouvrages concernant le combat spirituel et invitant le chrétien à prendre une part active dans cette lutte. Il est également vrai que la réalité de ce combat a parfois été oubliée.
Que dit L’ÉCRITURE ? Des textes clairs comme ÉPHÉSIENS 6.10-20 ; 1 Pierre 5.8 ; Jacques 4.7 montrent très clairement la réalité et l’importance de ce combat. Le rationalisme occidental a sans doute influencé notre manière de considérer la vie chrétienne en nous faisant oublier la réalité de cette lutte spirituelle. Il existe bien d’autres textes, mais ceux-ci sont suffisamment explicites pour attester la réalité du combat spirituel qui concerne toute la vie du chrétien.
3) Il s’agit d’une lutte face à un ennemi vaincu !
Jésus est venu pour détruire les œuvres du diable (1 Jn 3.8) et sa victoire à la croix est éclatante, définitive et totale (Jn 12.31 ; 16.11 ; Col 2.15 ; Hé 2.14).
Le livre de l’Apocalypse évoque largement cette question. Le diable fait la guerre contre ceux qui obéissent aux commandements divins et témoignent dans ce monde (Ap 12.17). Plus généralement, L’ÉCRITURE montre l’action du diable pour : perturber la vie d’une église et son témoignage (2 Co 2.11),faire que les chrétiens soient persécutés (Ap 2.10 ; et tout le chapitre 13), obscurcir l’intelligence des non-croyants (Ac 26.18 ; 2 Co 4.4), tenter les chrétiens (1 Co 7.5), … (liste non-exhaustive). Le diable exerce un réel pouvoir sur le monde actuel (Ep 2.2 ; 1 Jn 5.19).
Le chrétien ne doit laisser aucune occasion au diable de l’entraîner dans des pensées, paroles ou actions qui ne glorifient pas Dieu (1 Co 7.5 ; 2 Co 2.11 ; Ep 4.27). Il est appelé principalement à résister.
En ÉPHÉSIENS 6.10-20, Paul demande de résister dans les jours difficiles (verset 13). Les différents éléments mentionnés invitent à faire confiance à Dieu, à s’appuyer sur le message de l’ÉVANGILE et ses effets pour la vie du croyant.
L’épître de Jacques souligne la nécessité de se soumettre à Dieu pour résister au diable et éviter de pécher et de se souiller par un amour du monde incompatible avec la nouvelle nature (Jc 4.4-8). La foi qui conduit à la soumission et à l’obéissance confiante en Dieu est essentielle pour lutter contre le diable et les attaques spirituelles.
Pierre demande aussi de résister au diable dans un contexte de persécution (1 Pi 5.8-9). La confiance placée en Dieu, donc en sa souveraineté, et dans la victoire de Christ à la croix est précieuse pour résister aux manœuvres du diable.
La difficulté de la vie chrétienne est une réalité et les attaques des puissances mauvaises font partie de la réalité pour chaque enfant de Dieu. La protection divine fait aussi partie de cette réalité. C’est pourquoi la résistance se fait en choisissant constamment de se placer, par la soumission confiante à sa volonté, sous la protection de Celui qui a vaincu le diable et tous ceux qui le suivent.
6) Une action offensive : le témoignage (et l’évangélisation)
L’annonce du message de L’ÉVANGILE est une invitation à changer de maître pour passer dans le Royaume de Dieu, ce changement n’étant possible que par l’action du Saint-Esprit dans le cœur des personnes (Col 1.12-13). La proclamation de la Parole de Dieu lors de la prédication dominicale ou lors d’études bibliques, ainsi que l’évangélisation, font aussi partie du combat spirituel et nous poussent clairement à rechercher soutien, secours et discernement auprès de Dieu.
Le livre « Combattre le bon combat » de David Powlison (La Maison de la Bible) est très accessible. Il se veut pratique, tout en restant fidèle à la révélation biblique. Il montre l’absence d’appui biblique de certaines formes de combat spirituel et milite pour une pratique qui découle de L’ÉCRITURE.
La guerre menée par le diable contre tous les enfants de Dieu est une réalité. La fureur du diable contre Christ est reportée contre ceux qui Le suivent. Il n’a pas pu vaincre Christ, il se venge sur ceux qui sont l’objet de son amour.
La vie chrétienne normale est donc parsemée de difficultés et de pièges qui peuvent nous détourner de l’essentiel : l’attachement à Dieu et le témoignage rendu, à la fois collectivement et individuellement.
Mais la protection de Dieu est aussi une réalité, même si nous ne la voyons pas toujours. Nous ne devons négliger ni la dure réalité du combat, ni la protection de Celui qui est vainqueur et qui a toujours le dernier mot face au diable !
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Olivier Charvin est marié et père de deux enfants bientôt majeurs. Diplômé de l’Institut Biblique de Genève et titulaire d’un Master de la Faculté Jean Calvin. Pasteur à l’Action Biblique des Montagnes neuchâteloises et engagé au Cours de Formation Biblique du Cycle Formation Jeunesse (Suisse).
Le préfixe omni signifie « tout », de sorte que les trois attributs divins peuvent être paraphrasés en disant que Dieu est « tout-puissant, qu’il connaît toutes choses et qu’il est présent en...